La sécurisation des sites nationaux de production pétrolière et des phosphates doit être associée à une nouvelle approche de développement régional qui reconnaît aux habitants des zones de production leur droit à une vie digne, a déclaré à TAP, l’économiste et universitaire Aram Belhadj.
Dans un entretien sur les blocages répétitifs de la production nationale de pétrole et des phosphates en raison des protestations sociales et sur l’approche à suivre pour atténuer les effets de ces blocages sur l’économie nationale, il a souligné que » les sites nationaux de production pétrolière et des phosphates devraient être traités comme des questions de sécurité nationale.
Aucun dépassement ne devra être toléré au niveau de ces sites. Auparavant, ces zones avaient annoncées comme des zones militaires mais rien n’a été fait sur le plan pratique pour éviter les arrêts de production.
La sécurisation de la production est indispensable pour la crédibilité de la Tunisie auprès de ses clients mais aussi pour le rétablissement des équilibres des finances publiques « .
En parallèle à la sécurisation des sites de production, « un changement d’approche et une nouvelle stratégie de développement régional devront être opérés au plus vite. L’autorité de l’Etat doit rimer avec le droit à un emploi décent et une infrastructure moderne dans les zones où se trouvent ces sites », a-t-il développé.
Il considère, toutefois, » qu’il n’existe pas de solutions miracles de court terme à la question de l’emploi qui demeure un problème structurel « .
Toujours selon lui, » afin de favoriser la création d’emploi et d’améliorer les conditions de vie des citoyens chômeurs, la formation pourrait être un atout qui permettra aux chercheurs d’emplois de maximiser leurs chances de s’adapter aux besoins du marché et de décrocher des emplois « .
Belhadj plaide, par ailleurs, pour » la mise en place de modalités de financement appropriées (économie sociale et solidaire, microcrédits…) qui demeure aussi une question fondamentale pour favoriser l’entrepreneuriat et l’auto-emploi « .
Enfin, estime-t-il encore, « le rôle de l’administration devrait être repensé de manière à en faire une vraie locomotive pour l’investissement et la croissance, et partant, pour la création d’emploi à une large échelle « .
Baisse de 8% de la production nationale de pétrole brut !
La production nationale de pétrole brut s’est située à 1285 mille tonnes (kt) à fin octobre 2020 enregistrant ainsi une baisse de 8% par rapport à fin octobre 2019, selon le rapport de la conjoncture énergétique publié lundi par le ministère de l’Industrie, de l’énergie et des mines.
La production a continué d’enregistrer une baisse dans plusieurs champs à savoir : El borma (-23%), Adam (-38%), Cherouq (-43%), Hasdrubal (-19%), M.L.D (22%), Ashtart (-5%) et Cercina (-7%).
Le ministère a rappelé que la fermeture de la vanne d’El Kamour le 16 juillet 2020 à 16h00 a causé la réduction progressive ou l’arrêt de la production dans plusieurs champs de sud selon la capacité de stockage notamment » El Borma « , » Adam « , » Oudzar « , » Anaguid Est « , » Durra « , » djebel Grouz » et » cherouq « .
La moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 35.8 mille barils/j à fin octobre 2019 à 32.6 mille barils/j à fin octobre 2020, selon la même source.
Au mois d’octobre 2020, la production a augmenté de 4% par rapport à septembre 2020 et a diminué de 31% par rapport à octobre 2019. La fermeture de la vanne d’El Kamour a impacté la production dans les champs du sud selon leurs capacités de stockage.
Pendant la période de confinement, la production dans les différentes concessions a continué à un rythme normal, en dépit de la baisse due au déclin naturel au niveau des principaux champs pétroliers, pas de perturbations significatives enregistrées dans la production.
Néanmoins, une suspension ou un report de forage ou de maintenance ont été enregistrés sur certains puits.