AccueilLa UNECette entreprise perd de l'argent, ne paie ni la CNSS, ni la...

Cette entreprise perd de l’argent, ne paie ni la CNSS, ni la Steg, ni la SNDP, et l’Etat paie!

Le total de ses revenus avait certes augmenté de deux petits millions DT en 2021. A 167 MDT en 2021, cette hausse des revenus d’El Fouledh, est expliquée par le management de l’entreprise  par une hausse des ventes du rond à béton sous l’effet d’une augmentation des prix de 25 %.

Ses charges d’exploitation avaient même baissé de 21,8 MDT. Et surprise de l’année, elle réalisait en 2021, un résultat d’exploitation de 14,4 MDT d’un coup, après les 9,18 MDT de l’année d’avant. Ce n’est qu’après que les problèmes de la société El Fouledh de Bizerte apparaissent.

Plombée par ses charges financières, l’entreprise publique qui tire un motif de fierté de dire sur son site Internet que « l’acier c’est notre métier », augmente ses charges foncières d’un peu plus de 4,722 MDT en une seule année (2021). Avec 41,642 MDT de charges financières, et le petit 230 mille DT en IS, El Fouledh voit son résultat d’exploitation fondre comme le fer dans ses fours, et devenir déficitaire de 25,889 MDT. Le déficit a été certes diminué de presque 19 MDT, mais l’entreprise qui fabrique des billettes, du rond à béton, du fil et des structures métalliques, restait déficitaire en 2021. Ses pertes représentent désormais 48,53 % de son capital (53,3 MDT).

  • Premier dégât collatéral, la CNSS

A fin 2021 déjà, El Fouledh se déclarait incapable de payer la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale), à laquelle l’industriel devait encore, au 30 septembre 2022, la somme de 51,9 MDT en principal et 64,1 autres millions de Dinars en pénalités d’impayés depuis 2011.

A septembre 2022 aussi, El Fouledh qui a même le monopole de la vente de la ferraille en Tunisie, devait 116 MDT à la Steg, et 19,8 MDT, dont des traites échues de 8 MDT à payer en juillet 2023, pour la SNDP, fournisseur public en produits pétrolier, et 10,8 MDT en traites. Le tout, sans compter les 11,055 MDT en principal, d’impayés pour le Fisc. Déficitaire, cette entreprise publique qui paie 41,758 MDT en salaires qui représentent 25 % de ses revenus, a des dettes avec presque tout le monde.

Et contrairement à leurs clients privés, les fournisseurs publics d’El Fouledh laissent faire et ne bougent pas, et ce n’est pas ce principal producteur de rond à béton que le chef de tout l’Etat Kais Saïed va traîner dans la boue médiatique et sermonner publiquement, mais au privé que l’Etat attaque en justice et perd son procès.

L’Etat ne fait même pas de contrôle sur la gestion de cette entreprise où même les flux issus de l’investissement sont négatifs (-1,8 MDT en 2021), tout comme les flux de financement (-1,4 MDT), et qui ressemble de plus en plus désormais à une carcasse financière, juste bonne à payer des salaires ! Ministère de l’Industrie, ministère des Finances et cheffe du gouvernement regardent cette entreprise publique sombrer et ne font rien !

  • Deuxième dégât collatéral, les trois banques publiques et l’Etat

El Fouledh est aussi lourdement endettée.  Les commissaires aux comptes de l’entreprise le disent clairement. « La société vit une situation financière très difficile, à cause des pertes cumulées, de la hausse de son endettement, et ses équilibres financiers généraux sont complètement détériorés, avec une hausse continue de ses crédits court-termes qui alourdissent ses charges financières, ce qui rend urgent une opération de nettoyage financier pour arrêter l’hémorragie financière », disent-il en parlant dans le désert des ministères concernés, et en faisant couler, depuis des années, l’encre dans le sable du budget de l’Etat. En 2021, la dette d’El Fouledh cumulait 251,8 MDT pour un capital de 53,4 MDT. Faites le calcul !

L’entreprise doit 35,9 MDT à la STB, 54 MDT à la BH Bank, et 68,6 MDT à la BNA. Des crédits, couverts par une garantie de l’Etat. Et ce sont 158,5 MDT qui figurent dans les bilans des banques publiques, en revenus virtuellement réalisés par simples écritures comptables, et qui ne figurent peut-être pas dans l’endettement de l’Etat envers les entreprises publiques, pour ne pas la gonfler devant les bailleurs de fonds.

Les dernières informations, contenues dans le rapport des commissaires aux comptes pour l’exercice 2021, font état  de discussions avec le ministère de l’Industrie pour, soit l’introduction d’un partenaire stratégique dans le capital d’El Fouledh, soit la restructuration financière de l’entreprise. Le seul résultat de ses discussions semble avoir été que l’Etat prend en charge toute la dette bancaire d’El Fouledh, et qui sera remboursable sur 25 ans sans intérêt !

- Publicité-

1 COMMENTAIRE

  1. La situation financière difficile de la société publique El Fouledh est le miroir type pour le reste des autres sociétés et établissements publics. Pourquoi le ministère de l’industrie n’a pas audité les comptes de cette société ? Pourquoi le ministère de l’industrie n’a pas vu ces dépassements en déficit ? Pourquoi le ministère de l’industrie a laissé cette entreprise de s’endetter davantage ? où sont-ils ces responsables ? sont-ils dans un sommeil profond ? faut-il identifier les vrais responsables de cette catastrophe ? y’a-t-il corruption ou mauvaise gestion ? Pourquoi ce camouflage et pourquoi les banques ont continué à prêter de l’argent à cette société alors qu’elle est en difficulté de remboursement ? y’a-t-il de l’influence directe sur cette situation de la part de l’UGTT ? Je pense qu’il est temps de privatiser toutes les entreprises publiques déficitaires dont la guérison est potentiellement difficile quelque soit
    les mesures de sauvetage et quelque soit la position de l’UGTT.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -