Les petites et moyennes entreprises (PME) en Tunisie jouent un rôle fondamental dans l’économie nationale. Cependant, malgré leur importance, ces entreprises font face à des obstacles considérables qui entravent leur développement et leur pérennité.
C’est dans ce contexte que le président de l’Union des petites et moyennes industries (UPMI), Wissem Ben Amor, a indiqué que les petites et moyennes entreprises représentent 90 % du tissu économique national.
Il a affirmé, au micro d’Express Fm, mercredi 9 avril 2025, que ces PME font face à de nombreuses difficultés, soulignant la nécessité de les soutenir, soit par les structures de l’État, soit à travers des partenariats bilatéraux avec les organisations patronales.
L’importance de l’intelligence artificielle
Ben Amor a également indiqué que l’Union poursuivra son travail avec l’Assemblée des représentants du peuple afin d’élaborer des législations et lois visant à soutenir les PME.
Il a précisé qu’un accompagnement sera mis en place pour aider les entreprises à s’adapter aux évolutions rapides, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA).
Dans ce cadre, il a insisté sur l’importance de l’IA pour améliorer la performance et l’activité des entreprises, affirmant qu’elle constituera un véritable « tsunami économique ».
Il a également souligné la nécessité d’adopter les technologies modernes afin de garantir la compétitivité des entreprises industrielles, notamment en adoptant les modèles Industrie 4.0 et même 5.0, qui, selon lui, ne sont plus un choix mais une nécessité.
Ben Amor a par ailleurs indiqué que des contacts sont en cours avec des employeurs en Mauritanie, en Algérie et en Libye ; dans le but de renforcer les relations bilatérales et de soutenir l’expansion des entreprises tunisiennes sur ces marchés.
Il a insisté sur la nécessité d’élaborer une stratégie nationale pour appuyer les PME et les orienter vers l’exportation.
Le président de l’Union a souligné que la Tunisie regorge de compétences dans de nombreux secteurs, capables de s’ouvrir à des marchés traditionnels comme à de nouveaux marchés.
Il a conclu en affirmant l’engagement de l’Union à améliorer le climat des affaires en Tunisie et à renforcer la résilience des entreprises tunisiennes.
Près de 870 000 établissements, avec un taux élevé de fermeture
Pour sa part, le porte-parole de l’Association nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME), Abderrzak Houas, a révélé qu’il existe près de 870 000 petites et moyennes entreprises (PME) en Tunisie, mais ce tissu économique, a-t-il regretté, connaît un taux de fermeture d’environ 39 % par an.
Houas a ajouté, lors d’une interview récemment réalisée au studio TV de l’Agence TAP, que la durée de vie moyenne des PME en Tunisie est de 18 mois.
Il a souligné que parmi les raisons qui mènent à la faillite des entreprises et à leur sortie du marché économique figurent le manque de législations favorisant le concept de liberté économique, d’autant plus que de nombreuses lois datent des années 60 et 70 et ne correspondent plus au contexte actuel.
Houas a, également, indiqué que les PME rencontrent des difficultés d’accès au financement.
Et d’expliquer que la plupart des PME opérant dans le secteur agricole se basent sur l’autofinancement, tandis que les financements de l’Etat permettent de créer un nombre réduit d’entreprises, face à une contribution très faible des banques.
La même source a souligné que la réticence des banques à financer le secteur agricole est due à leur manque de volonté de prendre des risques, considérant le secteur agricole comme un secteur non productif et comportant des risques élevés.
Houas a affirmé qu’il n’est pas possible de financer le secteur économique en Tunisie dans un contexte d’économie fermée qui empêche le développement des entreprises. Une telle situation incombe l’introduction de réformes profondes et prudentes touchant de nombreux domaines, dont la plus importante est le code des changes.