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Tunis : Quels rôles et quel statut pour l’Office national de l’artisanat ?

A quoi sert l’Office national de l’artisanat ? à rien, diront certaines mauvaises langues, à ralentir l’évolution du secteur et à bloquer les meilleures entreprises artisanales, ajouteront d’autres.

Ces interrogations et d’autres sont aujourd’hui abondamment soulevées et font l’objet d’un débat entre responsables et professionnels en vue de doter le service public en charge du secteur artisanal des outils et moyens nécessaires pour une action vraiment efficiente.

Première entreprise tunisienne avec plus de trente mille employés (en grande majorité des artisanes du tapis) à l’orée des années 80, l’Office national de l’artisanat a perdu au fil du temps ses prérogatives de production, commercialisation, formation et financement (les crédits fonds de roulement) pour être réduit à une simple administration.

La restructuration menée, au début des années 90, a vu ainsi la création de deux filiales (SOPART et SOCOPA).

Censées devenir de véritables locomotives du secteur et des modèles à suivre pour les entreprises privées, ces deux entités ont vite fait de péricliter et disparaître pour des raisons et motifs qui restent à déterminer.

Toujours est-il que ces échecs ont influé sur l’évolution du secteur qui a perdu des repères et les outils de régulation qui étaient aux mains de l’administration.

La passation de la fonction de « formation » de l’ONA à l’ATFP, en 1997, a renforcé le sentiment de certains que le service public en charge du secteur perdait peu à peu ses prérogatives et n’avait plus une emprise réelle sur la réalité des choses.

La disparition, au début des années 2000, de la carte d’artisan (autrefois délivrée par les délégations régionales de l’office) et son remplacement par une simple attestation prouvant l’aptitude professionnelle du candidat à exercer un métier artisanal, a aussi contribué à éloigner un peu plus l’ONA des artisans installés.

Le dernier maillon de cette longue chaîne de désistements a été le transfert du dossier des crédits fonds de roulement à la BTS.

Aujourd’hui, l’artisan ou l’entreprise artisanale n’ont plus un recours systématique à «l’administration de tutelle » sauf peut-être pour une éventuelle participation à un salon ou une manifestation spécialisée sur le plan national ou international.

Le projet de nouveau statut de l’Office national de l’artisanat qui a fait l’objet dernièrement d’une séance de travail entre le nouveau directeur général de l’office et les responsables de la fédération tente ainsi d’apporter de nouvelles réponses à ces interrogations en dotant le service public d’une législation et d’une organisation administrative adaptée aux spécificités du secteur.

Ce nouveau texte qui revient en partie au texte original de création de l’office en 1959 adapte les missions de l’ONA au contexte actuel et tente d’apporter un début de réponse aux besoins des artisans, en particulier ceux qui ont un besoin urgent d’encadrement et d’assistance afin de ne pas perdre les compétences artisanales qui quittent de plus en plus un secteur en déliquescence économique.

Le défi principal est aujourd’hui de sauver des métiers ancestraux menacés de disparition pure et simple face au phénomène grandissant des produits importés et de la contrefaçon des produits phares de l’artisanat traditionnel tunisien.

Et là, les meilleurs textes juridiques ne pourront rien faire en l’absence d’une volonté réelle de faire bouger les choses.

HH

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