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ATB : « Il n’y a jamais eu péril en la demeure »

L’ATB est certes déficitaire. Mais ce n’est certainement pas la Cata. Et cela a même une explication. Une explication certes pas toujours évidente, mais qui jette une autre lumière sur les performances de cette banque qui a changé de président de conseil d’administration en la personne de Naïm Alhusseini, mais pas encore de DG, Riadh Hajjaj jouissant toujours de la confiance du groupe jordanien Arab Bank.

  • Une banque, qui ne fait pas comme les autres

Un résultat qui s’explique, en très grande partie par la continuité du processus structurant et entamé depuis 2019, pour le Cleaning du bilan, la restructuration et la réorganisation de la banque. Un processus, long mais nécessaire, qui a notamment mobilisé un total en provisions et agios réservés de 625 MDT en six ans. « On était confrontés à 3 grands axes de réforme. D’abord l’effort d’assainissement. Ensuite, l’efficacité opérationnelle, et enfin le coût financier pour la banque, de la modification de certains textes réglementaires préparant l’entrée en vigueur des normes IFRS, qui nous consomme annuellement des provisions entre 35 et 40 MDT, en plus des provisions pour le portefeuille », explique pour AM, l’actuel DG de l’ATB.  

Pour 2023, la banque avait fait provision de 124 MDT, et le bénéfice aurait été autrement, si ce n’est cette prudentielle décision, de préférer le renforcement des fonds propres à la distribution de dividende.

Selon le management de l’ATB, la banque dont la structure de portefeuille est celle d’une Corporate et moins de 24 % en Retail, ne s’attendait pas à terminer avec un déficit, si ce n’est la conjoncture économique difficile, et marquée par ralentissement de la croissance. Il cite à ce propos, des difficultés de recouvrement, malgré les 15 MDT réalisés, à cause de l’impact de cette conjoncture sur nombre de ses clients. Et on nous cite des chiffres du Bulletin des statistiques financières de la BCT, qui affirment que les crédits à problèmes, impayées, classées, consolidées ou rééchelonnées, avaient augmenté de 24 % au cours des 11 mois 2023, contre 4 % en 2022.

La banque nous dit aussi, pour expliquer la perte par rapport à une place où les bénéfices augmentent, que son portefeuille BTA de 600 millions TND ne représente pas plus de 7,8% de ses actifs en 2023, mais qu’en dépit que ce portefeuille ait diminué en volume ces dernières années, cela ne l’a pas détourné de son devoir de financer les importations de l’Etat, selon un planning et un quota par banque, négociés et concertés au sein du CBF et avec les ministères concernés.

  • Des performances, malgré la crise et le déficit

Riadh Hajjej, serein quant à la solidité de la banque, détaille les performances réalisées par l’ATB, malgré le déficit de 9,406 MDT à fin 2023.

Les dépôts de la clientèle se sont établis au 31-12-2023 à 6 349 millions TND contre 6 213 millions

TND à fin décembre 2022 enregistrant une hausse de 136 MDT.

Confirmation de la stratégie de collecte des dépôts les moins chers avec une progression de 9.2% des dépôts d’épargne Au terme de l’exercice 2023, et la baisse des dépôts à terme de 0.4%. Maintien sensible du niveau des crédits bruts à la clientèle à celui de 2022 en dépit de la conjoncture difficile. Le chiffre d’affaire a progressé de 14.9% pour s’établir à 763 MDT à fin 2023 contre 664 MDT une année auparavant.

Le Produit Net Bancaire s’est établi à 357 MDT à fin 2023 contre 320 MDT une année auparavant enregistrant ainsi une hausse de 11.8% par rapport à l’exercice 2022. La structure du PNB de l’ATB a enregistré une progression au niveau de la marge sur intérêts qui passait de 41.7% en 2022 à 50.6% en 2023. En face, les frais généraux ont augmenté de 7% pour atteindre 231 MDT, contre 216 MDT à fin décembre 2022. Une progression, plus basse que l’inflation mensuelle moyenne de 9,2%.

  • Des ratios qui prouvent l’excellent solidité financière

Ajoutons un ratio de solvabilité de 10,94% par rapport à un minimum règlementaire de 10%, et un ratio « Tier 1 (Suivez le lien pour comprendre) » de 7,36% par rapport à un minimum règlementaire de 7%.

A notre avis de néophyte, clients et partenaires n’ont rien à craindre du résultat de l’exercice 2023, qui pourrait n’être qu’un mauvais pas, par rapport au résultat qui se dessine déjà pour 2024 ; où le mois de février dernier, le ratio de liquidité est monté à 260 %.

Et le DG de la banque de confirmer, en précisant, que « en février 2024, nous avions un excédent de liquidité de 580 MDT, jusque-là placés en Over-night auprès des autres banques, ce qui nous donne une aisance de liquidité, la capacité à répondre à tous les besoins, et un confortable matelas pour répondre aux demandes de crédits des clients ».

De plus, au 1er Ter de l’exercice courant en effet, le PEB a évolué de 12,5 MDT, le PNB est passé de 82,4 MDT à 90,658 MDT en progresser de presque 10 %, et les dépôts de la clientèle est de 6.199,4 MDT au 31-03-2024 contre 5.854,2 MDT à fin mars 2023.

  • Une banque-mère qui ne lâche pas son poulain

L’ATB est par ailleurs, faut-il encore le rappeler, filiale d’un grand groupe jordanien, l’Arab Bank dont la notation est meilleure que la souveraine de Tunisie, est activement soutenue par sa banque-mère. En pratique, c’est un emprunt obligataire consenti à l’ATB en 2019, à TMM-1.5 de 75 MDT dont 50 MDT perpétuel remboursable à l’exclusive demande de l’ATB (alors que les émissions semblables réalisés par les banques en 2019 varient entre TMM+2.75 ET TMM+3,5, et que les émissions semblables récentes depuis décembre 2022 varient entre TMM+1.8 ET TMM+3), ainsi qu’une augmentation du capital par l’émission réservée de 28 millions certificats d’investissement à 1 TND de nominal et 1,5 TND de prime d’émission, soit une injection de 70 millions TND dans les fonds propres de la banque, sans obtenir aucune augmentation des droits de vote de l’Arab Bank dans les AGO de l’ATB, ces droits demeurent à 64.24% soit le même niveau avant l’augmentation du capital par émission de ces certificats. « Nous avons, à l’ATB, la chance d’avoir un actionnaire majoritaire, qui croit toujours et encore, en l’avenir de la banque, et a toujours, avec un engagement ferme envers l’économie tunisienne », estime Riadh Hajjaj Et d’ajouter encore plus, que « l’augmentation de capital déjà décidée en 2021 pour atteindre un capital social de 200 220 MDT, est toujours un choix stratégique que le conseil concrétisera à l’avenir ».

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