AccueilLa UNEA.Zbidi livre la première esquisse de son programme politique

A.Zbidi livre la première esquisse de son programme politique

Le ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi amendera la Constitution au cas où il remporterait l’élection présidentielle anticipée de septembre, et ce pour mettre fin à une division « déraisonnable » du pouvoir entre le chef du gouvernement et le président de la République a-t-il déclaré à Reuters, une initiative à laquelle s’opposent ses adversaires.

Zbidi, sui fait partie de quelques candidats de premier plan dans un groupe de 26, est soutenu par certains partis laïques, mais il a déclaré dans une interview de Reuters mardi qu’il est prêt à travailler avec le parti islamiste modéré Ennahdha.

Il a également souligné qu’il rouvrirait rapidement l’ambassade de Tunisie en Syrie, invoquant la nécessité d’une coopération en matière de sécurité et les difficultés rencontrées par les Tunisiens qui y vivent.

Malgré les difficultés économiques, la Tunisie a emprunté une trajectoire vers la démocratie plus douce que tous les autres pays arabes qui ont essayé de suivre son exemple en 2011 en renversant un régime autocratique, et elle tiendra également des élections législatives en octobre.

En ce qui concerne la Constitution, Zbidi n’a pas dit s’il préférait passer à un système entièrement parlementaire ou à un système présidentiel, disant que c’était « quelque chose qui devait être décidé par voie de référendum ».

La constitution adoptée en 2014 après des années de règne du président Zine El-Abidine Ben Ali a divisé le pouvoir entre le président et un gouvernement choisi par le parlement.

Bien qu’élu au suffrage direct, le président de la République ne contrôle que la politique étrangère et de défense, tandis que la plupart des autres pouvoirs sont détenus par le chef du gouvernement, proposé par le parti qui détient la majorité au Parlement.

Un système hybride « inefficace »

« La Constitution répartit les pouvoirs et les décisions entre le chef du gouvernement et le président de la République », a rappelé Zbidi. « C’est déraisonnable. Le manque d’efficacité de ce système hybride perturbe la reprise économique et la transition démocratique », a-t-il dit.

Les lacunes de la Constitution sont apparues au grand jour au cours des deux dernières années lors de désaccords entre le président et le chef du gouvernement. Toutefois, l’amendement éventuel d’une constitution adoptée par le Parlement il y a seulement cinq ans après des négociations difficiles entre partis rivaux, pourrait s’avérer source de division.

Ennahdha, ainsi que certaines organisations de la société civile, ont rejeté cette initiative, affirmant qu’il est trop tôt pour juger une constitution qui n’a pas encore été pleinement mise en œuvre. Certains organes mandatés par la Constitution, dont une nouvelle Cour constitutionnelle, n’ont pas encore été mis en place.

Ennahdha, sous réserve !

Zbidi, technocrate et médecin de formation, est soutenu par des partis laïques dont Nidaa Tounes de son proche allié, feu le président Beji Caid Essebsi.

Il a été ministre de la Défense à deux reprises, de 2011 à 2013 et à nouveau depuis 2017, au sein de gouvernements de coalition comprenant Ennahdha et des partis laïques.

Bien que certains laïques aient refusé de partager à nouveau le pouvoir avec Ennahdha après les prochaines élections, Zbidi a déclaré qu’il le ferait si les intérêts du pays l’exigeaient.

« Tout le monde sait que je suis indépendant et que je n’accepte aucune directive d’aucun parti. Mais je suis prêt à travailler en harmonie avec tout le monde pour le bien de la Tunisie », a-t-il affirmé.

Lorsqu’on lui a demandé si cela incluait Ennahdha, il a répondu que c’était le cas « tant qu’ils n’imposent aucun style de vie aux Tunisiens et qu’ils  respectent leurs libertés ».

Le rétablissement des relations diplomatiques avec la Syrie, rompues après que le président Bachar al-Assad eut écrasé les manifestations de masse en faveur de la démocratie en 2011, pourrait s’avérer controversé en Tunisie, berceau du printemps arabe.

Toutefois, Zbidi a déclaré que cette décision était nécessaire pour le bien des Tunisiens vivant en Syrie et pour coordonner la sécurité après que de nombreux Tunisiens se sont rendus en Syrie pour rejoindre le groupe djihadiste Daech .

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