AccueilLa UNEAmélioration des équilibres financiers : D’autres sons de cloche

Amélioration des équilibres financiers : D’autres sons de cloche

Tout en enregistrant avec satisfaction l’amélioration sensible des équilibres financiers en Tunisie, au cours des dix premiers mois de 2023, selon les données officielles, certains économistes et analystes tunisiens en ont minimisé, néanmoins, la portée en termes de croissance économique réelle.

Dans de récentes déclarations à une radio locale, l’un d’eux, professeur de sciences économiques à l’Université tunisienne, tout en se félicitant de ces performances, s’est démarqué de la tendance du gouvernement à concentrer ses efforts sur la maîtrise des équilibres des finances publiques et la résorption de leurs déficits, au détriment, a-t-il noté, du développement économique réel et de la lutte contre le chômage et l’inflation galopante.

Justement, loin des appréciations de ce spécialiste et ses pairs, un suivi ordinaire de l’action gouvernementale, durant la dernière période, montre que tout en rompant avec le FMI et ses recettes ruineuses, le gouvernement tunisien a orienté sa politique, sciemment ou inconsciemment, vers la même direction, donnant à penser qu’il cherchait à relever les défis lancés par le FMI, sans l’assistance de ce dernier et en dehors de sa houlette. Or, en tête de ces défis, figurent la maîtrise des équilibres des finances publiques et la résorption de leurs déficits.

Reste que la réussite du gouvernement tunisien à rembourser environ 90% de sa dette extérieure au titre de l’année 2023, au cours de ses dix premiers mois de 2023, au moyen des recettes touristiques et des transferts des tunisiens à l’étranger, malgré une conjoncture nationale et internationale des plus difficiles  et la rupture avec le FMI,  a constitué une surprise de taille pour tout le monde.

Mais là encore, des analystes ont attiré l’attention sur l’augmentation du recours aux sources extérieures d’emprunt. Le volume de l’emprunt extérieur a augmenté et n’a pas baissé, avec parfois l’application de taux d’intérêt accablants, tels ceux pratiqués par la Banque africaine d’import-export qui atteignent jusqu’à 11%. Elle  a consenti un prêt à la Tunisie.

L’autre performance, mise en relief par la Banque centrale de Tunisie, avec un franc contentement, concerne l’amélioration sensible de la balance des paiements courants (rapports entre exportations et importations, notamment) dont le déficit a été ramené à 2,7 milliards dinars contre 9,7 milliards dinars fin 2022. Elle a été réalisée, a expliqué la BCT, grâce à la réduction des importations des produits non essentiels et un rendement positif des exportations (hausse de 11%, des exportations contre une quasi stabilité des importations).

Un autre discours

C’est excellent, ont noté les analystes. Toutefois,  se référant aux données fournies par le ministère des Finances, ils ont observé que les importations des matières premières et des produits semi finis nécessaires aux usines et établissements industriels tunisiens ont connu également un recul de l’ordre de moins 3% (- 3%), au risque de voir la production industrielle nationale régresser, avec toutes les conséquences qu’une telle éventualité recèle.

Aussi, préconisent-ils une réorientation de la politique gouvernementale vers la réalisation du développement réel qui, seul, peut amener la prospérité ambitionnée.

Pour eux, le gouvernement doit changer son discours et l’axer sur les préoccupations réelles des citoyens et le vrai langage qu’ils peuvent comprendre, assimiler et appuyer, l’augmentation de la production, l’amélioration du pouvoir d’achat,  et la maîtrise des prix et de l’inflation, parallèlement à la création d’emplois décents pour les milliers de demandeurs d’emploi en chômage.

S.B.H

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