AccueilLa UNEAu chevet de leurs hôpitaux, les Tunisiens prennent leur mal en patience!

Au chevet de leurs hôpitaux, les Tunisiens prennent leur mal en patience!

Négligence à l’égard des patients, pénurie dans les staffs et insuffisance des équipements, c’est visiblement à cela que se résume la situation des hôpitaux en Tunisie, hypothéquant le rendement du système de santé qui, selon les observateurs, va de mal en pis , notamment depuis la révolution.

Dans la plupart des cas, la majorité des Tunisiens n’a pas cessé de critiquer la négligence qui entache les prestations de certains médecins spécialistes, alors que d’autres se montrent préoccupés par le comportement des médecins dont certains, et ils sont de plus en plus nombreux, ne sont pas souvent présents à l’appel.

Malgré son importance, ce dossier est peu traité en Tunisie étant donné que sa résolution est délicate voire difficile dans le contexte actuel marqué par une grogne sociale et une crise économique sans précédent. D’ailleurs, aucune étude sérieuse n’a été élaborée pour fournir une visibilité sur la qualité des prestations médicales et surtout sur l’état des victimes (justice et indemnisation).

Encore des victimes…

En février derniers, Nawel Chariag, se rend à l’hôpital régional de Gabès pour accoucher de son premier bébé souffrant de fièvre dyspnée. Bien que l’histoire de la maladie remonte à 3 jours avant son hospitalisation, le bébé meurt….

La mère de la victime n’a pas manqué d’affirmer que le décès de son bébé est dû à un manque de suivi du médecin de garde… dans son « domicile ». « On était sous le choc suite à la mort de notre bébé surtout qu’il souffrait d’une fièvre dyspnée », a-t-elle dit avant d’affirmer que « l’hôpital, d’une façon générale, souffre d’un déficit d’informations puisqu’on n’était pas informé, dès le départ, de l’aggravation de l’état de mon fils ».

Le médecin, responsable de la négligence a élaboré un compte- rendu, début mars, relevant que le bébé souffre d’un important syndrome bronchique diffus bilatéral. « Or, les informations circulant pari les infermières indiquent que la mort est due à une négligence », a raconté le grand-père du bébé, qui a choisi de ne pas porter une plainte.

Le patient est appelé à agir positivement…

Sollicité par Africanmanager pour éclairer l’opinion publique, le docteur Yahia Hamdi, directeur régional de la santé à Gabès, a imputé la responsabilité de la détérioration de la situation aux patients, plus précisément aux citoyens qui manquent encore de courage pour déposer des plaintes auprès de la direction. « Durant ces trois dernières années, aucune plainte n’a été déposée à propos de cette question », a constaté Hamdi avant d’affirmer que « le citoyen a peur et se retient d’agir ».

Docteur Hamdi a, par ailleurs, appelé les citoyens à aider la direction afin de mieux contribuer à l’amélioration des services rendus par les hôpitaux. « Nous sommes dans un pays en révolution et les citoyens devraient agir positivement », a noté le responsable exhortant la victime à porter plainte, « mais elle doit prouver, à l’appui de son dossier médical, qu’il s’agit bien d’une négligence ».

Il a saisi cette occasion pour rappeler que deux milliards de dinars ont été alloués pour l’acquisition d’équipements pour le compte de l’hôpital. Encore, 200 agents paramédicaux ont été recrutés durant cette période. Ajoutons à cela l’augmentation du nombre des médecins spécialisés pour s’élever à 15.

Les efforts se poursuivent actuellement pour atteindre cet objectif. D’ailleurs, 2,5 milliards ont été alloués dans la loi des finances 2014 afin de créer un département spécialisé en radiologie ainsi qu’un IRM dont le coût est estimé à 2 milliards.

L’implication de tous les intervenants est une nécessité

Pour le syndicat général des techniciens supérieurs de la santé, relevant de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT), la négligence dans les hôpitaux peut s’expliquer par le manque d’équipements ou encore par la protection offerte aux agents et cadres.

« Aujourd’hui, pour pouvoir améliorer le rendement des services médiaux, il est important de satisfaire les revendications des ressources humaines pour qu’elles puissent travailler dans les meilleures conditions », a estimé Chokri Haddouch, membre du syndicat à Africanmanager, mettant l’accent sur l’importance de la valorisation du corps médical.

Pour ce faire, le ministère de la Santé est plus que jamais appelé à impliquer tous les intervenants du métier lors de la prise des décisions et la mise en place des programmes. Selon Haddouch, c’est la meilleure solution pour limiter au maximum les contraintes confrontées dans nos hôpitaux.

W.T

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