En dépit des informations indiquant qu’il a été retiré à Belhassen Trabelsi , le gendre du président déchu Ben Ali son droit de résidence sur le territoire canadien, un expert juridique affirme qu’il s’écoulera un certain temps avant qu’il ne soit expulsé du pays, rapporte le journal canadien « The Vancouver Sun ».
Sharryn Aiken, une expert en droit d’immigration et d’asile à l’Université Queen’s à Kingston a estimé que l’affaire de Belhassen Trabelsi, dont la famille a séjourné dans un hôtel luxueux, près de Montréal, n’est pas aussi simple que la révocation de son statut de résident permanent et son expulsion du Canada.
L’Agence canadienne des services frontaliers – le département fédéral responsable de l’affaire – a refusé de répondre à toutes les questions sur le dossier.
« Cela pourrait prendre du temps, » a déclaré Aiken. «Les résidents permanents ont plus de droits que ce qu’on appelle les ressortissants étrangers dès lors qu’il s’agit de contester les décisions d’expulsion, et c’est compréhensible, car une fois que quelqu’un acquiert le statut de résident, on a le sentiment qu’il ya un attachement au pays. La procédure de suppression (pour un résident permanent) n’est pas nécessairement accélérée, pour ainsi dire. «
Les Tunisiens de Montréal ont salué jeudi le fait que Belhassen Trabelsi soit interrogé par les agents de l’immigration après que la Tunisie a officiellement demandé son arrestation.
Il aurait quitté le Château Vaudreuil, jeudi après-midi pour une destination inconnue, où il devait être interrogé par des agents.
Il avait séjourné à l’hôtel depuis son arrivée à Montréal en jet privé la semaine dernière avec sa femme, quatre enfants et une gouvernante.
Aiken a souligné qu’il existe probablement de nombreuses options à la disposition de la famille avant qu’elle n’ait à quitter le Canada.
« Il ya certainement des possibilités d’appel ainsi que celles d’autres recours pour rester dans le pays, soit pour des raisons humanitaires, ou même pour des motifs à caractère temporaire, a-t-elle dit .
« Je pense que la question des enfants serait une question primordiale en termes de ce qui devrait arriver à cette famille et je pense que les Canadiens doivent se rappeler que quand les enfants sont en cause, ils sont considérés comme des victimes innocentes, si répréhensibles puissent être les actes reprochés à leurs parents. », a-telle ajouté.
Selon le quotidien « The Standard » qui cite un représentant du gouvernement, Belhassen Trabelsi a 30 jours pour faire appel de la décision, mais l’ensemble du processus pourrait prendre beaucoup plus longtemps.
Une audience en appel pourrait avoir lieu dans 30 à 60 jours si Trabelsi attend jusqu’à la dernière minute pour déposer des documents, ce qui signifie qu’il gagnerait trois à quatre mois supplémentaires au Canada.
« Ce processus prendra quelques mois, » a dit le responsable canadien.
Trabelsi et sa famille pourraient éventuellement rester au Canada pendant des années s’ils demandent le statut de réfugiés, toujours selon « The Standard ».