La Tunisie a toujours su dépasser les frontières et regarder à l’international pour se développer et constituer une base forte de sous-traitance pour attirer des constructeurs automobiles. Elle bénéficie d’une proximité géographique déterminante avec les pays européens et a signé des accords de libre-échange avec les marchés d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et de l’Union européenne (…).
C’est dans ce contexte que le lancement du projet d’implantation d’une unité industrielle du groupe allemand « PRETTL », spécialisé dans la fabrication de câbles automobiles en Tunisie a été au centre d’une rencontre tenue, mercredi, entre le ministre de l’Economie et de la planification, Samir Abdelhafidh et le président exécutif du groupe, Rolf PRETTL.
Ce projet devrait créer près de 500 postes d’emploi d’ici les prochains mois, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le patron du groupe a exprimé sa satisfaction quant à l’avancement des préparatifs du lancement de ce projet en Tunisie, soulignant que « le climat d’investissement favorable», la situation géographique du pays et la qualification des ressources humaines ont motivé le choix de son groupe à s’implanter en Tunisie.
De son côté, le ministre a assuré que son département se tient prêt à apporter l’accompagnement nécessaire à la partie allemande afin qu’elle puisse lancer ses activités dans les meilleurs délais et conditions.
Le secteur automobile fait face à une grosse pénurie de main-d’œuvre !
Le secteur des composants automobiles est un secteur dont l’importance n’est plus à démontrer pour la Tunisie. Il comprend plus de 200 entreprises, emploie plus de 95.000 personnes et génère un chiffre d’affaires dépassant les 2,4 milliards d’euros, soit plus de 16% des exportations du pays.
Cela dit, il est en train de subir de profonds changements et de cruciaux challenges avec les nouveaux critères imposés par les constructeurs, et en parallèle, la nécessité d’innover et d’être à la page.
Ainsi, la Tunisie se veut un site de référence qui continue d’attirer les constructeurs pour maintenir sa position régionale. Un défi qui s’avère difficile sans le soutien de l’État, au moins par ’amendement des lois et l’accélération des procédures, en allégeant la bureaucratie.
Manque de compétences opérationnelles sur le marché du travail
Sabri Brahem, membre de l’Association Tunisienne des Fabricants de Composants Automobiles (TUNISIAN AUTOMOTIVE ASSOCIATION – TAA) et responsable au sein du groupe mondial Dräxlmaier en Tunisie, a récemment indiqué que le secteur automobile traverse une crise mondiale depuis environ un an, crise qui touche également la Tunisie en raison des défis politiques, économiques et sécuritaires à l’échelle internationale.
Il a estimé, au micro d’Express Fm qu’en dépit des difficultés, des opportunités importantes existent et peuvent être exploitées dans le secteur.
Selon lui, ces difficultés conjoncturelles peuvent être surmontées, et les entreprises tunisiennes s’adaptent sans être fortement impactées.
Et de souligner que le secteur automobile en Tunisie emploie entre 100 mille et 110 mille personnes, dont environ 12 mille à 15 mille ingénieurs et cadres, qui peuvent être recrutés sans grandes difficultés.
Cependant, il a mis en garde contre un problème futur lié à la disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée, principalement en raison de facteurs démographiques.
Il a également évoqué le manque de compétences immédiatement opérationnelles sur le marché du travail, ce qui a conduit à l’initiative de rendre les entreprises plus impliquées dans le développement des compétences et la formation des ingénieurs.