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Changer de gouvernants…

La gouvernance telle qu’elle est exercée à l’heure actuelle en Tunisie n’a pas vocation à aider autant que faire se peut à remédier aux maux dont pâtit le pays au sortir du confinement. Un constat qui a amené le professeur de management et ancien directeur de l’ISG Ahmed Ben Hamouda à  s’en lamenter et surtout à  demander à « changer de gouvernants », une préconisation qu’il a choisie comme le titre de son Post.

« A la différence de 2008 où le système financier mondial a vacillé, la crise actuelle a incendié la planète et a touché l’économie réelle avec pour notre pays chute de l’offre et de la demande et des secteurs sinistrés. Ceux-ci se comptent dans le tourisme, le textile, le transport, la chaussure, le bâtiment… avec fermeture d’entreprises,  finances détériorées, chômage de masse…

Ce qui étonne d’ailleurs est qu’avant la pandémie, on se souciait d’une simple journée de grève générale… Celle-ci faisait l’objet de controverses entre les acteurs sociaux, alimentait les analyses des experts, donnait lieu à des estimations économiques de perte de revenu et de baisse de productivité et se vivait émotionnellement par le peuple. Bizarrement, personne ne semble paniquer pour les 3 mois passés de confinement, où le pays était pourtant plus qu’au ralenti …A croire d’ailleurs qu’on cherche le délitement social… une énigme qu’on ferait bien de méditer. L’après confinement ne donne pas non plus l’impression de préoccuper…Les experts ont pendant le mois saint de Ramadan essayé d’alerter, d’expliquer, beaucoup plus il faut le dire pour montrer qu’ils sont là pour qui veut s’en rappeler…Sans parvenir à faire réellement réfléchir à la Tunisie d’après le confinement et au modèle alternatif d’économie et de  société à favoriser pour les générations futures.
La Tunisie révélée par le corona et reconfigurée par le confinement a pourtant des attentes et des aspirations qui n’ont rien à voir avec le contexte des élections et des profils sortis des urnes en 2019. Nous en sommes à cette situation paradoxale où ni le chef du gouvernement, ni la coalition constituée, ni les profils des ministres choisis avant le confinement ne représentent aujourd’hui une légitimité  de gouvernance de cette phase post-confinement. Comment un gouvernement rafistolé, choisi sur la base d’un équilibre dicté par les humeurs d’un président et de partis peu portés sur la gestion des affaires peut-il négocier cette phase de mue de l’économie et de la société avec des urgences de ré-industrialisation du pays, de diminution du déficit public, de baisse du chômage, de nouvelle économie, de cohésion sociale, de dynamisation du système éducatif et de formation… ? L’absurdité de la démocratie formelle telle que clonée par notre pays est toute là : elle montre un décalage indisposant entre le moment où on vote et choisit et le moment de l’urgence économique et sociale du pays. Comme si on s’était préparé à un profil d’ennemis et qu’on se trouve en face d’un autre en maintenant les mêmes plans, les mêmes soldats et la même infanterie…

Plus encore, en peuple docile, on a laissé se prendre des mesures attentatoires à la liberté. On s’attendait de la part du chef de gouvernement à une intermittence de gouvernance lucide et débarrassée de la bureaucratie parlementaire. La déception était totale. Jugez-en : racket sur nos revenus, imposition de nos maigres dépôts, menaces sur les salaires et les retraites, soupçons sur les biens familiaux (bijoux, immeubles)… On s’attendait à un plan de sauvetage réglé sur les urgences, à un contrat de confiance pour remettre l’économie sur les rails, pour prémunir le pays des fractures supplémentaires, pour oublier celles crées par les gouvernements successifs…Bref, on s’attendait à des annonces intelligentes et voilà qu’on se trouve exposé à un gouvernement sans boussole, sans clés de gouvernance, sans solutions aux problèmes, sans un sauvetage deal…

Quand en plus la haine gouverne un pays, c’est la fin de tout…Cette violence de la gouvernance est insupportable, moins par le déroulé des évènements, que parce qu’elle nous expose à des gouvernants accrochés à un  agenda politique, avec inquisiteurs, recherche de fractures, règlements de compte, clivages … Bien fou celui qui croit à une possible résurrection avec ce personnel politique…

En toute honnêteté, nous pouvons réclamer une gouvernance autre que celle que nous voyons s’esquisser et qui fait froid au dos parce qu’elle est à contre sens de tout ».

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