AccueilLa UNEChez «Ciments de Bizerte», la dette dépasse tout le chiffre d’affaires

Chez «Ciments de Bizerte», la dette dépasse tout le chiffre d’affaires

A fin 2022, l’entreprise publique productrice de ciment, « Ciments de Bizerte », aura réalisé un chiffre d’affaires (CA) de plus de 112,4 MDT, en hausse de 1,6 %. Mais ses exportations ont diminué de 43,5 % par rapport à l’exercice précédent. Le CA export de la Société Les Ciments de Bizerte (CB) jusqu’au 31/12/2022 a connu une diminution de -43.52% comparé à la même période 2021, passant de 20,202 MDT à 11, 4 MDT, soit une diminution de – 8, 792 MDT.

  • CB versus CC, dirigée par l’ancien DG de CB

« Cette diminution est expliquée principalement par les fortes augmentations des prix de l’électricité et du coke du pétrole engendrant une augmentation du prix de revient et les prix du marché tunisien non concurrentiels avec les prix internationaux », explique son management. Chez son concurrent, public aussi, et qui ne semble pas souffrir les alibis présentés par CB, les exportations de Carthage Cement (CC) ont augmenté de 7 % au 4ème trimestre 2022 et de 17 % pour tout l’exercice 2022.

Note importante à opposer au CA de 112,4 MDT, le total de la dette de CB dépassait, à fin décembre 2022, les 121,8 MDT. Le management de l’entreprise explique que « malgré les difficultés financières, la société continue à honorer ses engagements envers ses fournisseurs et ses banques. Aussi la société a pu également payer 15,459 MDT de ses crédits à moyen terme durant l’année 2022 qui ont passé de 137,320 MDT (en 2021) à 121,860 MDT (en 2022),  soit une diminution de -11.25%. Les crédits de gestion ont augmenté de 19,125 MDT pour passer de 12,9 MDT en 2021 à 32,039 MDT en 2022. Cette augmentation est due essentiellement au financement des achats des sacs d’emballage, fuel et coke de pétrole. Ils seront honorés à leurs échéances quoiqu’il reste envisageable de les renouveler pour une période supplémentaire ». Chez CC (Ciments de Carthage), par contre, la cimenterie de Carthage qui est par ailleurs dirigée par l’ancien DG de CB, la dette est plus lourde (381,6 MDT), mais l’entreprise vend mieux, tant en local qu’à l’export. Quelque chose ne tournerait pas rond chez la CB de l’Etat.

  • Grevée par une question de carrière

Notons aussi que le « 4ème trimestre de l’année 2022 a été marqué par un arrêt de la production à compter du mois de novembre, qui est engendré par l’arrêt d’exploitation de la carrière suite à des problèmes fonciers pour deux parcelles stratégiques du niveau de la carrière. Cet arrêt a causé un manque de production. Après le dénouement de ce problème,  la production a repris fin décembre 2022. Jusqu’au 31/12/2022, la production du clinker a atteint 538.150 tonnes,  soit une baisse de 171.920 tonnes par rapport à l’année 2021, ce qui représente une diminution de -24.21 %.

Ce même problème a engendré une baisse de production du ciment qui a atteint jusqu’au 31/12/2022 une quantité de 553 883 tonnes contre 673.079 tonnes pour l’année 2021, soit une diminution de -17.70 %. La production de la chaux jusqu’au 31/12/2022 a connu aussi une diminution de -53.95%, soit une diminution de 8 432 tonnes par rapport à la production de l’année 2021. Cette baisse est due au manque de la demande de la chaux constatée sur le marché national et au niveau du secteur ainsi que le même problème déjà cité ci-dessus. La production du ciment et de la chaux est en corrélation directe avec les quantités vendues ». Chez sa concurrente, Ciments de Carthage, le CA sur le marché local augmentait cependant de 11 % au terme de l’exercice 2022 (278 MDT contre 249 MDT en 2021 !

  • « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ». Dixit J. Chirac

Pour le premier trimestre 2023, « Ciments de Bizerte » compte sur « l’augmentation de la production de clinker et de ciment pour satisfaire la demande, maîtriser les coûts de production et de distribution, améliorer sa part sur le marché local et honorer ses engagements contractuels en matière d’exportation clinker ». CC en a écoulé l’année dernière pour 48,5 MDT et n’en restera certainement pas là en 2023.

« Mais aussi, maintenir un climat social serein où règne la confiance et le sentiment d’appartenance ». CB compte, pour ce faire « réaliser les recrutements prévus pour promouvoir le facteur humain ». En 2021, ses charges du personnel dépassaient déjà les 15, 5 MDT, ce qui équivaut à 12,3 % de ses revenus, et CB était déficitaire de 6,153 MDT en très grosse hausse après le -421,3 mDT de 2020.

CB promet aussi de « diversifier ses clients à l’export et chercher de nouveaux clients notamment en Libye », rentabiliser ses installations du quai par l’export du clinker et ciment en vrac, et continuer les activités de déchargement du petcoke pour tout le secteur.

Toutes ces promesses semblent en tout cas très difficile à tenir, par une entreprise en bourse depuis au moins 13 ans, et dont le déficit a été multiplié presque par 15 d’une seule année à l’autre, une marge brut divisée par deux, des explications, selon nous, parfois fallacieuses, tant la concurrence se porte bien, vend en local et à l’étranger et fait des bénéfices, et une entreprise qui vend du ciment et se retrouve obligée de provisionner pour 3,694 MDT en impayés et créances douteuses !

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