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Coronavirus : La Tunisie éligible aux financements du FMI. A quel titre ?

Il se précise que les financements mis en place par le Fonds monétaire international pour aider les pays touchés par le coronavirus iront probablement aux pays importateurs de pétrole dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), plus précisément la Tunisie, l’Égypte, le Liban et la Jordanie, ainsi qu’aux exportateurs de pétrole que sont l’Iran et l’Irak, selon un nouveau rapport de la plus grande banque japonaise MUFG. Mitsubishi UFJ Financial Group.

Le FMI s’apprête à apporter cette aide pour contrer les retombées économiques de la pandémie, qui a sérieusement mis à mal les économies dans le monde entier et frappé de plein fouet des industries mondiales telles que le tourisme et l’aviation. En plus des dizaines de milliers de personnes décédées à ce jour, le virus a nécessité des mesures de confinement, qui risquent de provoquer une récession qui éclipsera la crise financière de 2008.

« L’impact du confinement mondial pour contenir COVID-19 devrait entraîner un déclin précipité de la croissance économique des marchés émergents cette année. L’effondrement de la production, la flambée des sorties de capitaux et la chute des prix des matières premières pourraient déclencher des difficultés de bilan qui exacerberaient le ralentissement, la reprise éventuelle étant sensiblement plus faible », a déclaré MUFG dans son rapport.

Le FMI va aider les économies émergentes

Le FMI s’est positionné pour aider les marchés émergents tout au long de la récession, avec une aide d’urgence de 50 milliards de dollars et une capacité de prêt de 1 000 milliards de dollars. La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a déclaré que quelque 85 pays ont déjà demandé l’aide du Fonds pour lutter contre la pandémie.

« Les importateurs de pétrole de la région MENA seront probablement les principaux bénéficiaires du financement du FMI. Dans la région MENA, les demandes de financement d’urgence ont été principalement reçues par les importateurs de pétrole qui, dans la plupart des cas, sont déjà confrontés à des déficits jumeaux et ont une dette élevée », a déclaré MUFG. C’est le cas de la Tunisie, de l’Égypte, de la Jordanie et du Liban. Les exportateurs de pétrole de la région MENA sont généralement dans une position plus positive grâce à de meilleurs bilans, bien que l’Iran ait déjà demandé une aide de 5 milliards de dollars au FMI alors que « l’Irak pourrait être un autre exportateur de pétrole qui pourrait demander à bénéficier des facilités du FMI », a déclaré MUFG.

« L’évaluation de la viabilité de la dette par le FMI est un point d’achoppement clé qui limite le déploiement des fonds… C’est un défi auquel sont particulièrement confrontées de nombreuses économies fragiles des pays émergents, où le FMI a, ou pourrait conclure, que la dette n’est pas viable », a conclu la banque.

A vrai dire, dans pareille conjoncture, la Tunisie cultive une singularité qui demande à être précisée, dans la mesure où, comme l’a annoncé son ministre des Finances, Nizar Aiche, la Tunisie allait bénéficier d’environ 400 millions $, d’ici 2 à 4 semaines, de la part du Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre de son nouveau Programme Corona. Cet appui financier du FMI interviendra -t-il au titre de l’enveloppe allouée aux pays importateurs de pétrole de la région MENA ou interviendra-t-il   en substitution des décaissements prévus initialement dans le cadre de la 6ème revue du programme économique et financier, appuyée par une facilité élargie de crédit convenue avec la Tunisie en décembre 2016, pour un montant total de 2,9 milliards $ ? Autrement dit, la Tunisie cumulera-t-elle les 400 millions$ et la part qui lui reviendrait de l’enveloppe allouée par le FMI aux pays MENA importateurs de pétrole ?

Le triptyque de base

En tout cas, elle sera tenue d’adopter une politique économique orientée vers trois objectifs, dont le premier vise la garantie du fonctionnement des secteurs essentiels.  Il convient à cet égard d’accroître les ressources consacrées au dépistage et au traitement de la COVID-19. Il faut maintenir les soins de santé réguliers, la production et la distribution des produits alimentaires, ainsi que les infrastructures et les services publics essentiels. L’État pourrait même intervenir de manière intrusive pour fournir des biens essentiels en recourant à des pouvoirs de guerre qui lui permettent de prioriser des contrats publics portant sur des moyens de production et des biens finaux essentiels, de reconvertir des industries ou de procéder à des nationalisations sélectives.

Deuxième objectif : fournir suffisamment de ressources aux personnes touchées par la crise. Les ménages qui perdent leurs revenus directement ou indirectement en raison des mesures de confinement auront besoin de l’aide de l’État. Ce soutien doit aider les gens à rester à la maison tout en conservant leur emploi (le congé de maladie financé par l’État réduit le déplacement des personnes, et donc le risque de contagion). Les allocations de chômage doivent être augmentées et prolongées. Des transferts monétaires sont nécessaires pour les travailleurs indépendants et les sans-emploi.

Enfin, éviter des perturbations économiques excessives. Il convient de préserver le réseau de relations entre les travailleurs et les employeurs, les producteurs et les consommateurs, ainsi que les prêteurs et les emprunteurs, afin que l’activité redémarre réellement lorsque l’urgence médicale diminue. Des fermetures d’entreprises signifieraient une perte de savoir-faire organisationnel et des arrêts de projets productifs à long terme. Des perturbations dans le secteur financier amplifieraient aussi les difficultés économiques. Les pouvoirs publics doivent fournir une aide exceptionnelle aux entreprises privées, y compris des subventions salariales, en l’assortissant de conditions appropriées. Si la crise empire, on peut imaginer l’établissement ou l’expansion de grands holdings publics qui prendraient le contrôle d’entreprises privées en difficulté, comme ce fut le cas aux États-Unis et en Europe pendant la Grande Dépression.

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