AccueilLa UNECoronavirus : La Tunisie placée sous cloche. Nécessité fait loi !

Coronavirus : La Tunisie placée sous cloche. Nécessité fait loi !

Articulées les unes avec les autres, les mesures prises en amont et en chemin pour mettre un frein à la propagation du coronavirus prennent, depuis ce vendredi, les allures d’une guerre tous azimuts que la Tunisie entend livrer sans relâche ni merci. D’autant moins que l’on a affaire à un ennemi invisible qui frappe indistinctement tout un chacun où qu’il puisse se trouver. Ce qui dicte aux Tunisiens de se mettre en ordre de marche sans le moindre clivage et ayant fermement foi dans leur capacité retrouvée de sceller une union sacrée, émiettée, il est vrai, depuis bientôt une décennie.

Cela doit vouloir dire que les sacrifices prennent, ce faisant, rang de devoir qui incombera à tout le monde dont on s’acquittera sans rechigner. Et ceci s’appliquera aux particuliers comme aux entreprises dans un élan frappé du sceau de la discipline. A ce titre, le confinement décrété, vendredi, lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale, devra fournir aux Tunisiens, autant qu’ils sont, l’opportunité de tourner définitivement le dos aux accès de légèreté, d’insouciance, voire d’irresponsabilité dont nombre d’entre eux se sont rendus coupables, en enfreignant les consignes d’auto-isolement, ou en se soustrayant aux injonctions stipulées par le couvre-feu.

Pic épidémique inévitable

La cadence des cas de contamination au coronavirus allant désormais inexorablement crescendo, il sera vital que l’épidémie continue d’être sous contrôle, du moins contenue dans des proportions qui ne nécessiteraient point d’aller au-delà du stade 3. Si bien que les moyens à disposition ne permettent guère de faire face à une situation que des pays beaucoup mieux nantis que le nôtre ont été vite et si funestement débordés comme c’est présentement le cas en France, en Italie ou en Espagne. Et sachant que le pic épidémique est inévitable, il est essentiel de comprendre que les bonnes pratiques, alliées à un sens aigu de la responsabilité et à une fibre nationaliste qui ne l’est pas moins, permettront des résultats de bon aloi. En effet, selon une toute récente étude française, il suffit que 25% des adultes travaillent de chez eux et que les écoles soient fermées pendant 8 semaines pour que ce pic épidémique soit retardé de deux mois. Cette combinaison de mesures permettrait également de réduire de 40% le nombre de cas au moment du pic, par rapport à une situation où ces mesures n’auraient pas été prises. Bien plus, réduire au strict maximum le flux de cas pendant le pic épidémique est de nature à alléger les charges sur les structures sanitaires qui ne seraient pas ainsi submergées par le nombre de patients à prendre en charge simultanément, au risque que les capacités de soin soient dépassées.

Le moins mauvais choix

Dans un rapport publié lundi sur l’impact des mesures non pharmaceutiques sur le taux de mortalité lié au Covid-19, le London Imperial College fait valoir que deux stratégies fondamentales sont possibles. L’atténuation, qui se concentre sur le ralentissement mais pas nécessairement l’arrêt de la propagation de l’épidémie, et la suppression, qui vise à inverser la croissance de l’épidémie, en la réduisant à un faible nombre de cas. C’est cette seconde approche qui a été adoptée par la Tunisie. Un choix d’autant plus fondé que le confinement domiciliaire pourrait réduire de 2/3 la demande de pointe en matière de soins de santé et de moitié les décès.

En décrétant le confinement sanitaire, le président de la République, Kais Saied, répond à l’appel qui lui a été lancé par la communauté scientifique, des personnalités nationales et activistes en droits de l’homme ainsi que plusieurs intellectuels. Ils proposent d’accorder les pleins pouvoirs aux gouverneurs avec le contrôle des conseils régionaux. Le but étant de mieux gérer la situation et de leur fournir des financements directs pour leur permettre de face à la pandémie et de prendre les décisions réglementaires nécessaires pour protéger les démunis et les personnes sans soutien familial.

Les Tunisiens dans le brouillard !

On notera que  la lanterne des Tunisiens a été passablement éclairée, ce vendredi soir,  quelques heures après la promesse faite par le chef de l’Etat que le gouvernement expliquera « dans les heures à venir », les conditions et les modalités du confinement dont il a cité quelques dérogations et exceptions telles que l’ouverture des commerces des produits alimentaires, et les dispenses pour cas d’extrêmes urgences.

Il aurait été cependant souhaitable que ces dérogations empruntent certaines des exceptions aux restrictions de circulation et autres décidées en France au titre des atténuations du confinement qui y est en vigueur. Par exemple les facilitations tolérées pour les déplacements entre le domicile et le travail. Lorsque ces déplacements sont indispensables pour des activités ne pouvant être interrompues ni organisées sous forme de télétravail. D’autres déplacements échappent aux restrictions, notamment ceux nécessaires pour faire des courses ou pour les besoins de première nécessité, pour motifs de santé, pour les déplacements au motif familial impérieux, pour les personnes vulnérables, pour venir en aide à un proche dépendant ou pour des parents séparés pour aller chercher ou déposer les enfants, ou enfin les déplacements brefs à proximité du domicile. Cela rendra sans doute la vie beaucoup moins difficile pour les confinés.

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