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Des millions avec l’argent des autres, et un endettement à 44 fois le résultat d’exploitation

Logée dans un immeuble de luxe dans une rue qui porte bien son nom (Rue de l’assistance) à la Cité El-Khadhra, la CPSCL (Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivités Locales), n’est plus considérée entreprise publique classée faisant appel public à l’épargne en bourse, et ne publie sur son site que des bilans partiels, qui ne tracent point la situation complète de l’entreprise.

Officiellement, ses objectifs consistent, principalement, à stimuler l’effort d’investissement des collectivités locales par la mobilisation des ressources nécessaires au financement des projets inscrits dans leurs programmes d’investissement. Aussi à améliorer les ressources communales par l’augmentation du volume du Fonds Commun des Collectivités Locales (FCCL), l’amélioration des taux de perception des taxes et la rationalisation des dépenses de fonctionnement.

–          La CPSCL était chargée de la création de décharges publiques

Mais encore  « la collecte des ressources nécessaires pour contribuer au financement des programmes d’investissement des collectivités locales, et l’assistance technique aux collectivités locales au niveau de l’identification, l’étude, la réalisation et le suivi de leurs projets d’investissement. Et enfin, l’assistance aux collectivités locales pour une bonne gestion de leurs ressources, et ce par l’analyse de leurs situations financières et la proposition de mesures pratiques leur permettant l’amélioration de leurs ressources propres et la rationalisation de leurs dépenses d’investissement.

Et c’est elle aussi qui a la charge de la réhabilitation des quartiers populairesl’embellissement des entrées des villes et la création des espaces verts, du programme de développement urbain intégré, de la création des décharges publiques, et ce en plus des interventions du fonds de protection des zones touristiques. Et lorsqu’on se rappelle, par exemple, les problèmes de Sfax, de Djerba et de Médenine où l’absence de ces décharges et les tensions sociales qui s’en étaient suivies, on comprend que cette entreprise a, plus que largement failli à ses objectifs.

–          32 MDT grâce au placement de l’argent des autres

Sur son site Internet d’un autre âge des Tics, on apprend que son résultat net après modification était, en 2021, de 36,336 MDT, pour un total en produit d’exploitation de 30,786 MDT dont il ne restait que 4,155 MDT, en nette régression par rapport aux 10,9 MDT. Baisse également donc de 10 MDT en une année de son résultat net. D’où proviennent donc ses bénéfices ?

L’entreprise dont la seule charge salariale dépassait en 2021 les 7,773 MDT pour 178 employés (une moyenne salariale annuelle donc de 43.6 mDT), est en effet un gros placeur de l’argent des autres. En 2021, en effet, l’activité de placement lui a rapporté plus de 32 MDT.

En face de tout cet argent que cumule la CPSCL qu’on qualifie généralement de la « banque des collectivités publiques », et qui est fait avec celui des autres, le dernier rapport du ministère des Finances sur l’état des lieux dans les entreprises publiques, nous apprend que les projets associés à cette caisse, en 2020, ont baissé de 54,8 %, et ce n’était pas par manque d’argent.

–          36,3 MDT de bénéfices, pour 182,2 MDT de dettes, y compris vers l’étranger !

En guise d’investissement, ladite « banque des collectivités locales » aurait consacré 25,6 MDT pour l’investissement, dont 24,6 MDT sous forme d’investissement financier, c’est-à-dire des crédits rétrocédés aux collectivités locales, théoriquement. Le rapport du ministère des Finances ne précisait pas si les récipiendaires de ces emprunts les ont dépensés dans des projets qui cadrent avec l’objet de la création de la CPSCL qui est elle-même missionnée pour le contrôle des dépenses des collectivités locales auxquelles elle prête de l’argent.

Ce que le rapport du ministère des Finances note par contre, c’est l’état inquiétant de l’endettement de cette « banque », et qui représentait plus de cinq fois son résultat net, et 44 fois le résultat d’exploitation de la CPSCL sans les produits de placement.

En effet, et toujours selon le ministère des Finances, la CPSCL devait 34,2 MDT à l’Etat tunisien, la somme de 138,1 MDT à des banques dont elle rétrocédait les crédits, 600 mille DT aux caisses sociales, et 9,3 MDT à des siens fournisseurs. Drôle de banque !

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