Longtemps tenue à l’abri des aléas du marché, continuellement disponible avec une offre abondante, l’eau minérale vient de connaître sa première crise en disparaissant soudain des circuits de distribution. Mais la parenthèse semble avoir été fermée comme l’a confirmé à Africanmanager ar, la responsable de communication à l’Office National du Thermalisme et de l’Hydrothérapie, Moufida Ben Nasr, annonçant la reprise de l’approvisionnement du marché en quantités suffisantes et à une cadence régulière.
Expliquant cette pénurie, du reste passagère, elle a cité, à titre principal, les sit-in et les mouvements de protestation qui ont sérieusement affecté le flux de production et perturbé le dispositif de la vente au détail.
Interruption de la production dans 4 unités
Selon elle, la production s’est arrêtée dans deux unités de conditionnement d’eau minérale dans la région de Jelma du gouvernorat de Sidi Bouzid, suite à la demande faite par des protestataires aux investisseurs leur intimant de « régler leurs dettes » auprès au profit de la Société tunisienne d’électricité et de gaz « STEG », estimée à 40 mille dinars. La production s’est arrêtée dans deux autres unités, mais en raison de problèmes techniques dus au manque de travaux de maintenance saisonniers à cause de la pandémie du coronavirus.
Ben Nasr a souligné que les quatre unités mentionnées représentent environ 25 % de la capacité de production nationale. Elle a expliqué aussi que la canicule et les hausses inhabituelles des températures au cours de cet été ont entraîné une augmentation de la demande sur l’eau minérale, ajoutant qu’au cours des six premiers mois de 2021, a été enregistrée une hausse de la consommation d’environ 9%.
C’est que, comparée à l’année 2020 où elle était de deux milliards 500 millions de litres, la consommation, en cette année 2021, devrait augmenter d’environ 25%, étant noté qu’il existe 29 unités de conditionnement d’eau sur le marché tunisien.
Changement de qualité et de goût
La responsable de la communication à l’ONTH a assuré que l’ensemble des eaux minérales en bouteille sont de haute qualité et que toutes les « marques » respectent les spécifications et conditions requises à l’échelle locale et internationale. Elle a souligné également que l’eau en bouteille est soumise à un contrôle interne non seulement de la part des fabricants mais aussi de la part du ministère de la Santé publique qui dispose à cette fin d’un laboratoire spécialisé équipé des dernières technologies pour effectuer les analyses nécessaires sur l’eau minérale avant que cette dernière ne soit injectée dans les circuits de distribution.
En fait, a-t-elle cependant affirmé, le changement de goût n’est pas synonyme de mauvaise qualité, mais plutôt un changement dans la composition physico-chimique de chaque marque, précise-t-elle à cet égard.
Dans l’ensemble, l’eau minérale tunisienne est l’une des meilleures et des plus fines au niveau mondial, selon Moufida Ben Nasr.
Un secteur qui fournit 3 000 emplois
Le secteur de fabrication et de conditionnement d’eau minérale procure 3 000 emplois directs, ainsi que des milliers d’emplois indirects.
En outre, une nouvelle unité de mise en conserve d’eau à Kasserine devrait entrer en service au cours de la prochaine période, avec une capacité de production de 10 000 litres par heure. De plus, de nombreux autres projets sont mis en œuvre au cours de cette période, en plus des projets en cours d’étude.
Augmentation du chiffre d’affaires
Le secteur d’eau conditionnée connaît un grand développement et une grande prospérité, son chiffre d’affaires au cours de l’année écoulée s’étant élevé à 650 millions de dinars.
D’ailleurs, l’augmentation des ventes est due à l’amélioration du niveau de vie du Tunisien d’une part, et à la qualité et la facilité d’utilisation des bouteilles d’autre part. De même, les prix sont jugés acceptables et stables et sont à la portée de toutes catégories, selon Moufida Ben Nasr.
Aujourd’hui, toutes les familles tunisiennes, à la campagne comme en ville, consacrent une partie de leur revenu mensuel à l’acquisition de l’eau minérale en bouteille, dont la consommation n’est plus limitée à des classes sociales plutôt que d’autres, a-t-elle fait remarquer mettant l’accent sur la sécurité des différents types d’eau en bouteille proposés sur le marché.
Mises en garde
La représentante de l’Office National du Thermalisme et de l’Hydrothérapie a mis en garde contre l’acquisition et la consommation de l’eau proposée par les marchands ambulants en raison de son danger pour la santé. Elle a pointé du doigt le phénomène croissant de la propagation aléatoire du traitement et de la vente d’eau potable provenant des réseaux publics et la propagation du phénomène d’approvisionnement en eau de puits privés et de son transport par des camions dans des récipients inappropriés et vendus au public.
De même, elle a rappelé l’existence d’une circulaire commune entre les ministères de la santé, de l’agriculture, des ressources en eau, de la pêche, du commerce et de l’intérieur avertissant les vendeurs aléatoires d’eau potable des conséquences judiciaires du traitement et de la vente d’eau potable au public.
La responsable de l’ONTH prend les tunisiens pour des cons quand elle déclare: »…. suite à la demande faite par des protestataires aux investisseurs leur intimant de « régler leurs dettes » auprès au profit de la Société tunisienne d’électricité et de gaz « STEG », estimée à 40 mille dinars
De quels protestataires elle parle?
Est-ce que c’est la STEG qui les a incité à protester?