AccueilLa UNEEl Abassi remet les choses et les députés à leur place !

El Abassi remet les choses et les députés à leur place !

La séance plénière tenue ce vendredi à l’Assemblée des représentants du peuple avait tous les contours d’un Grand Oral rondement mené par le gouverner de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abassi, amené à répondre à des dizaines et des dizaines de questions touchant la plupart des volets de l’action et des interventions de l’Institut d’émission.

Un maquis d’interrogations et d’observations que le gouverneur de la BCT s’est vu tenu de démêler pour tirer au clair une foule de choses dont les députés ont une représentation soit erronée, soit à la limite de ce qui reconnu comme vérité. Un exercice par moments ésotérique où une grande majorité des élus a été renvoyée à ses chères études. C’est sans doute pourquoi El Abassi les a invités à venir sur place à la Banque centrale y passer toute une journée pour s’informer de visu et comme il se doit de tout ce qui s’attache à la vocation de l’institut d’émission en termes de prestations, d’activités, d’organisation, et de prérogatives.

En attendant, ceux qui ont posé, ce vendredi, leurs questions et leurs pairs ont appris que le déficit des comptes courants de la Tunisie s’est réduit par rapport à l’année dernière, avec l’augmentation des recettes du tourisme et la hausse du dinar. Marouane el Abassi a précisé que le déficit a été ramené à 8,8 % du produit intérieur brut depuis le début de l’année, contre 11 % au cours des 12 mois précédents. « La croissance des recettes touristiques d’environ 35% en 2019 a contribué à réduire le déficit actuel et à améliorer la monnaie ».

Le dinar s’est renforcé de 8 à 9 % au cours des six derniers mois par rapport à l’euro et au dollar après des années de dépréciation qui ont réduit sa valeur de 20 %, a-t-il dit. « Le FMI était favorable à la glissade du dinar pour soutenir les exportations, mais notre point de vue était différent, à savoir que la baisse du dinar augmenterait l’inflation », a avoué le gouverneur de la BCT, expliquant que la monnaie plus forte contribuait à réduire le déficit commercial.

Des pressions financières à l’horizon

Toutefois, il a averti         que la Tunisie connaîtra, au cours de la période 2020-2025, des pressions financières en raison de l’arrivée des délais de remboursement annuel de titres obligataires et des échéances de prêts du Fonds monétaire international. Ila précisé que ces pressions causées par le service de la dette extérieure à moyen et long termes en Tunisie ont débuté depuis 2017. Le taux d’endettement extérieur à moyen et long termes, pour la période 2011-2018, a connu une hausse remarquable en raison de l’accélération du rythme des retraits et de l’impact du taux de change sur le principal de la dette contre une faible croissance économique. Ce taux, a-t-il affirmé, a régressé en 2019 pour s’établir à 66% du PIB, à la faveur des effets du change sur le principal de la dette, vu la hausse du dinar par rapport aux principales devises de l’endettement.

Le principal de la dette extérieure à moyen et long termes devrait atteindre à la fin de 2020 environ 80,957 milliards de dinars contre 76,974 milliards de dinars en 2019, selon Abassi. À moyen et long termes, le service extérieur de la dette devrait s’établir à 9,501 milliards de dinars en 2020 contre 9,265 milliards de dinars en 2019, soit une hausse de 5,2%. Le gouverneur de la BCT a fait remarquer que les principaux remboursements de l’année 2020 consistent essentiellement en le paiement du principal des deux emprunts obligataires d’un montant de 250 millions de dollars (avril) et 400 millions d’euros (juin).

Une épargne presque rachitique !

L’autre triste constat posé par El Abassi concerne la dégradation du volume de l’investissement et de l’épargne dont les taux demeurent faibles en Tunisie par rapport à la moyenne enregistrée dans la région MENA, rappelant qu’il est  » impossible d’asseoir une économie efficace sans un fort taux d’investissement ». Le taux d’investissement en Tunisie est passé de 25% à 18,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB), alors que celui de l’épargne a reculé de 20% à 8,5% du PIB.  » Nous aspirons aujourd’hui à rattraper les pays voisins de la région MENA où les taux d’investissement et d’épargne ont atteint respectivement 28,6% et 27,9% « , a-t-il déclaré.

S’agissant du secteur extérieur, le gouverneur de la BCT a fait état de la baisse du déficit de la balance des paiements qui est passé de 11% à 8,8% en 2018, estimant, que cela accentuera davantage le taux d’endettement du pays. Par ailleurs, il a fait savoir que les réserves de change se sont améliorées par rapport à celles de 2018, pour atteindre 19 millions de dinars contre 13, 9 millions de dinars, déclarant que  » la Tunisie est parvenue à stocker 5 milliards de dinars supplémentaires (112 jours d’importation à la fin de 2019, 84 jours d’importation au terme de l’année 2018) ».

Pour ce qui est du déficit de la balance commerciale, Abassi a fait savoir qu’il ne s’est aggravé que de 2% en 2019 contre 19% en 2018, soulignant que l’amélioration de la balance des services est due essentiellement à la reprise du secteur touristique qui a généré des recettes en devises. D’après lui, la Banque Centrale a adopté une politique monétaire  » efficace  » contraire aux recommandations du Fonds Monétaire International (FMI) visant à améliorer la balance des paiements à travers la dépréciation du dinar. Cette politique de la BCT, a-t-il dit, a permis de maîtriser le déficit de la balance des paiements qui est passé de 11% à 8,8% contre 1% prévu, estimant, qu’une amélioration de la balance pourrait être enregistrée en 2020 si l’investissement reprend.  » Cela permettra de réduire l’endettement extérieur « , a-t-il conclu.

AM

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