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FMI : L’Afrique du nord doit apprendre à vivre avec un pétrole moins couteux

Le fond monétaire international(FMI) a publié, le 3 février 2015, un rapport sur La chute des cours du pétrole et les défis pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Ce rapport, décrit l’évolution récente et les perspectives économiques des pays de l’Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il traite aussi des politiques qui ont eu une incidence sur les résultats économiques et précise les enjeux auxquels les décideurs sont confrontés. Le rapport comporte des données statistiques sur les pays de la région.

Les cours du pétrole ont diminué d’environ 55 % entre septembre et fin novembre2014, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé de ne pas réduire la production.

Depuis, les marchés stagnent sur un prix ne dépassant pas les 57 dollars le baril en moyenne en 2015 (soit une baisse de près de 43 % par rapport au niveau de référence retenu dans le rapport sur les Perspectives économiques régionales (PER) d’octobre 2014) avant de remonter progressivement à 72 dollars le baril à l’horizon 2019 (environ 23 % de moins que dans les projections des PER d’octobre 2014).

Le FMI estime que les cours du pétrole devraient se redresser partiellement à moyen terme en raison du ralentissement probable de la croissance de l’investissement et des capacités productives dans le secteur pétrolier sous l’effet de la diminution des cours du pétrole.

Malgré la forte baisse des cours du pétrole, les prévisions de croissance mondiale du FMI pour 2015 ont été revues à la baisse de 0,3 point de pourcentage et ramenées à 3,5 % .

En effet, l’impact positif de la diminution des cours du pétrole sur la croissance mondiale devrait être plus que compensé par les effets négatifs de divers facteurs liés à la conjoncture ou aux politiques mises en œuvre.

Les pays du Maghreb, Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie, devront faire face à une contraction de leurs marchés d’exportation en raison de la croissance plus lente que prévu dans la zone euro.

L’évolution des taux d’intérêt mondiaux et des taux de change, en grande partie déterminée par la normalisation attendue de la politique monétaire aux États-Unis, influe aussi sur les perspectives régionales, quoique dans une moindre mesure que la baisse des cours des produits de base et de la demande extérieure.

Malgré la prédominance des régimes de parité fixe par rapport au dollar dans les pays, plusieurs monnaies se sont dépréciées par rapport au dollar depuis que les cours du pétrole ont commencé à chuter en juin 2014. Dans la région MOANAP, les monnaies de l’Iran, du Maroc et de la Tunisie se sont dépréciées de 6 à 13 % par rapport au dollar depuis juin dernier, avec une réduction correspondante de l’amplitude du choc pétrolier mesuré en monnaie locale.

Le rapport de la région, déduit qu’un ajustement et une diversification s’imposent à moyen terme .Le repli des cours du pétrole pourrait perdurer, aussi la plupart des exportateurs de pétrole de la région seront-ils vraisemblablement amenés à adapter leur situation budgétaire aux nouvelles réalités du marché pétrolier mondial pour préserver la viabilité de leurs finances publiques.

Les importateurs de pétrole des régions MOANAP et CAC profitent de la baisse des cours du pétrole.

Leur facture énergétique est moins lourde et lorsque le pétrole moins cher est répercuté sur les usagers ultimes, les coûts de production diminuent et le revenu disponible augmente.

La baisse des cours du pétrole crée des conditions favorables pour poursuivre la réforme des subventions et pour intensifier les réformes structurelles propres à accompagner la croissance et la création d’emplois à moyen terme. Cependant, les importateurs de pétrole ne doivent pas surestimer l’impact positif du repli des cours sur leur économie : la croissance de la demande dans les pays partenaires commerciaux est faible et les incertitudes sont considérables quant à la persistance de faibles prix du pétrole et à la disponibilité de financement extérieur.

Les pays qui, selon les estimations, devraient profiter le plus de la diminution des prix du pétrole en 2015 sont le Maroc (environ 4¾ points de PIB), le Liban (environ 4¼ points de PIB), la Mauritanie (environ 3 points de PIB), Djibouti et le Tadjikistan (environ 2½ points de PIB), la Géorgie (environ2¼ points de PIB),la Jordanie, la Tunisie et le Pakistan (environ 2 points de PIB) et l’Arménie (environ 1¾ point de PIB).

Parmi les pays de la région MOANAP qui profitent le plus de l’allégement de la facture pétrolière, les soldes budgétaires devraient se redresser (par rapport aux projections de l’édition d’octobre 2014 des PER) au Liban (de 1¾ point de PIB) et en Égypte (de ½ point de PIB).

Dans les autres importateurs de pétrole de la région MOANAP, les soldes budgétaires devraient désormais être plus faibles cette année que ce qui avait été projeté dans l’édition d’octobre 2014 des PER (par exemple, Djibouti et Tunisie), en partie à cause d’une croissance de la demande intérieure plus faible que prévu et de l’expansion des investissements publics.

Le repli des cours du pétrole devrait avoir un impact limité sur la croissance dans les pays importateurs de pétrole des régions MOANAP et CAC.

Selon les analyses du FMI, la faible répercussion des cours mondiaux sur les prix intérieurs des carburants limite l’impact sur les revenus disponibles et sur les coûts des entreprises dans les pays importateurs de la région MOANAP.

Dans ces pays, les coefficients de répercussion sont en moyenne de l’ordre de 0,4 et ils sont beaucoup plus faibles dans les pays qui continuent de subventionner les carburants (Égypte, Tunisie). La transmission des variations de prix est plus forte dans les pays importateurs de pétrole de la région CAC, car leurs mécanismes de tarification sont plus souples.

En outre, certains pays importateurs des régions MOANAP et CAC se heurtent à des chocs simultanés de la demande extérieure en raison d’une croissance plus faible que prévu dans la zone euro et en Russie, et des progrès plus timides des réformes intérieures et des retards dans le retour de la confiance.

Tandis que sur le moyen terme, même si la faiblesse des cours du pétrole persiste, les pays importateurs devront décider s’ils continuent de dépenser ou s’ils préfèrent épargner les gains exceptionnels. Il importe de ne pas surestimer l’impact positif du choc des prix du pétrole sur les pays importateurs de la région, vu la faiblesse de la demande dans beaucoup de grands partenaires commerciaux à moyen terme. En outre, les pays doivent éviter de s’engager dans des programmes de dépenses qu’il serait impossible d’inverser, compte tenu de l’incertitude liée à la persistance du choc et à la disponibilité de financements extérieurs.

Il serait dans l’intérêt des pays dont les finances publiques sont vulnérables d’épargner les gains budgétaires exceptionnels de manière à renforcer les réserves face à d’éventuels chocs conjoncturels négatifs, de mobiliser des ressources pour financer des dépenses propices à la croissance et de réduire la dette publique (notamment en Égypte, en Jordanie, au Liban et au Pakistan). La chute des cours du pétrole crée en outre des conditions favorables à la poursuite des réformes des subventions accompagnées de dispositifs de protection sociale mieux ciblés, notamment dans les pays où les subventions restent élevées (Égypte, Tunisie), et à l’adoption de réformes fiscales (Liban).

Issam

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