« La dette publique mondiale devrait dépasser, pour la première fois, 100 trillions de dollars (soit 93 % du PIB mondial) en 2024 et continuer à augmenter jusqu’à la fin de la décennie, atteignant près de 100 % du PIB d’ici 2030, a estimé le Fonds monétaire international (FMI).
Le fonds a indiqué, lors d’une conférence de presse, organisée mercredi, à l’occasion de la tenue des assemblées annuelles 2024 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, que les niveaux d’endettement dans le monde pourraient être encore plus élevés que les projections à l’avenir en raison de la tendance des gouvernements à augmenter les dépenses alors qu’une faible croissance entraîne des besoins d’emprunt plus élevés. Il s’agit d’une augmentation significative de 10 points de pourcentage du PIB de plus qu’en 2019, c’est-à-dire avant la pandémie.
Le FMI a expliqué dans son rapport intitulé : « moniteur des finances publiques »présenté, à cette occasion, que les pays devront dépenser toujours plus pour faire face au vieillissement et aux soins de santé, pour maîtriser la transition écologique et l’adaptation au changement climatique et pour assurer la défense et la sécurité énergétique, en raison de la montée des tensions géopolitiques.
La directrice adjointe du département affaires budgétaires du FMI, Era Dabla-Norris a souligné que la situation financière de certains pays pourrait être « pire que prévu ».
Elle a indiqué que le renforcement des possibilités de parvenir à la stabilité du niveau de ces dettes ou de les réduire nécessite la mise en œuvre d’opérations d’ajustement financier beaucoup plus importantes que celles actuellement prévues et la gestion des risques d’endettement en élaborant des politiques de finances publiques précises .
Il est à noter que le rapport « moniteur des finances publiques » qui comprend une analyse des finances publiques dans différents pays du monde, ne contient aucune donnée sur la Tunisie.
Dans sa réponse, à une question adressée par l’envoyée de l’Agence TAP, le chef du département des affaires fiscales du FMI, David Furceri, a expliqué l’absence de la Tunisie dans ce rapport, par le faite que la plupart des pays de l’Afrique du Nord sont confrontés à de grands défis, car l’appui des gouvernements n’est pas destiné aux ayants droit, alors que le FMI estime que l’ajustement des dépenses nécessite le contrôle des investissements publics.
Il a ajouté qu’il est important de réserver l’appui, dans les pays de l’Afrique du Nord, aux catégories les plus vulnérables.
Les assemblées annuelles 2024 du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale se tiennent du 21 octobre au 26 octobre à Washington (Etats-Unis) avec la participation de 191 pays. Ces réunions rassemblent environ 10 000 participants entre ministres des finances et de l’économie, représentants de gouvernements, gouverneurs de banques centrales, économistes, universitaires et représentants de la société civile pour discuter des défis économiques actuels du monde.