La Tunisie a régulièrement accordé une significative priorité au secteur de la formation professionnelle, qui connaît un essor plus ou moins important depuis des années. C’est à ce titre qu’une réforme en profondeur du système de la formation professionnelle demeure un facteur clé pour faciliter l’insertion des jeunes tunisiens dans le marché de l’emploi et créer plus de travail au profit de jeunes chômeurs.
Selon de récents chiffres fournis par le ministère de la Formation professionnelle et de l’emploi, la Tunisie compte 136 centres publics de formation professionnelle d’une capacité de 90 mille jeunes offrant 270 spécialités. Le secteur privé dispose de 3 mille centres accueillant 40 mille stagiaires.
De grandes entreprises intéressées par la formation en Tunisie
Le directeur général de l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp), Marouane Ben Slimane, a affirmé dans une déclaration accordée à Africanmanager, que de grandes entreprises étrangères envoient des stagiaires dans des centres de formation professionnelle en Tunisie afin de tirer profit de l’expérience tunisienne dans le domaine de la formation professionnelle qui offre de diverses spécialités.
Il a fait savoir que le nombre d’emplois de formation professionnelle est passé de 21.800 emplois de formation en septembre 2023 à 22.270 en septembre 2024.
Et d’assurer que la Tunisie s’oriente vers l’ouverture de tous les centres de formation professionnelle fermés, offrant au moins entre 2 et 3 spécialisations, à condition que la diversification des spécialisations se fasse progressivement en fonction de la disponibilité des capacités financières, logistiques et des ressources humaines.
Il a souligné que le nombre de stagiaires et de travailleurs dans les centres de formation a baissé de 8.000 à 7.500 pour plusieurs raisons, à savoir le phénomène de l’immigration ou les détachements dans l’emploi public.
Formation automnale et nouvelles spécialités environnementales
L’Agence Tunisienne de la Formation Professionnelle (ATFP) s’apprête à accueillir 22 275 stagiaires pour la session de formation de l’automne, qui débutera le 16 septembre 2024. Parmi eux, environ 3 000 nouveaux bacheliers, a déclaré Marouane Ben Slimane.
Ce chiffre marque une légère augmentation par rapport à la session précédente, qui comptait 21 800 inscrits.
Ben Slimane a également annoncé l’introduction d’une nouvelle spécialité axée sur l’empreinte carbone, une initiative visant à accompagner les entreprises tunisiennes dans la réduction de leur empreinte écologique.
Cette formation, financée par la Suisse et en collaboration avec le secteur privé, est lancée en anticipation des nouvelles normes environnementales imposées par l’Union européenne à partir de janvier 2026.
Ces réglementations exigeront de leurs partenaires commerciaux le respect d’un plafond d’empreinte carbone pour accéder au marché européen.
En outre, les postes de formation offerts pour cette rentrée couvrent un large éventail de secteurs économiques, avec des centaines de spécialités disponibles. Parmi les nouveautés, l’installation de fibres optiques et l’efficacité énergétique des installations électriques dans l’industrie, l’agriculture, ainsi que dans les habitations et les services ont été introduites.
On rappelle que le gouvernement tunisien avait annoncé une batterie de mesures, dont notamment l’insertion de nouvelles filières dans le domaine de la formation professionnelle dans le guide d’orientation universitaire afin d’attirer les nouveaux bacheliers vers des spécialités professionnelles demandées sur le marché de l’emploi.
Le but de cette mesure est de résoudre le problème du chômage, renforcer et améliorer les compétences et créer des nouvelles spécialités répondant aux besoins du secteur privé.
