La Tunisie est le troisième pays en Afrique en termes de pollution environnementale après l’Egypte et l’Algérie avec un taux de pollution estimé à 75.12%, d’après la Fondation Heinrich-Böll.
Un dernier rapport du Fonds Mondial pour la nature indique que 20% de la totalité des déchets en plastique produits en Tunisie finissent dans la nature en Méditerranée et coûtent 58 millions de dinars (20 millions de dollars) à l’économie nationale.
Certes, l’absence de campagnes de sensibilisation et d’une stratégie nationale claire et cohérente contre l’usage des sacs en plastique y est pour une partie considérable de la crise écologique, mais le gouvernement n’est pas le seul à blâmer dans la bataille environnementale.
Hausse de 30% des déchets ménagers collectés sur le Grand-Tunis
Les quantités de déchets ménagers collectées dans les gouvernorats du Grand Tunis et acheminées vers la décharge de Borj Chakir ont augmenté de 30%, depuis le début du mois de Ramadan, par rapport au rythme normal de collecte, selon le ministre de l’Environnement, Habib Abid.
En visite au gouvernorat de la Manouba, le ministre a souligné, dans une déclaration à l’agence TAP, que cela nécessite davantage d’efforts de la part des municipalités et des structures concernées pour améliorer la situation environnementale dans le pays.
Il a exprimé l’attachement du département de l’environnement à accorder le soutien nécessaire aux municipalités, notamment celles nouvellement créées en coordination avec le ministère de l’Intérieur, faisant savoir que l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) a été autorisée à intervenir pour aider la municipalité de la Manouba à éliminer la décharge anarchique proche du complexe sportif, et à engager les préparatifs pour l’aménagement d’un centre de déchets après l’achèvement des procédures foncières nécessaires.
Le ministre s’est également rendu à Ezzeouitina (El Battan) et à Messadine (Borj El Amri) qui figurent parmi les 5 zones du gouvernorat de la Manouba n’étant pas raccordées au réseau d’assainissement et où les eaux usées sont collectées dans des réservoirs collectifs, annonçant, à ce titre, que ces zones seront intégrées dans le cadre du programme de réhabilitation des quartiers populaires.
Abid a, par ailleurs, indiqué que le parc de Borj El Amri sera transformé en espace vert, outre la réhabilitation du parc de Jebel Mayana à Tebourba.
Il a aussi visité le centre de transformation des déchets de Tebourba, où il a examiné l’état de déversement des déchets devant le centre, devenu une source de gêne pour les habitants et pris connaissance des efforts municipaux visant à supprimer ce point noir.
Le ministre a aussi rencontré des agriculteurs à Ezzeouitina qui se sont plaints des fuites des eaux usées vers leurs exploitations, leur promettant une intervention périodique pour limiter ces fuites provenant du réservoir collectif de collecte des eaux usées, dans l’attente d’un raccordement de la région au réseau d’assainissement.
Lancement d’une stratégie de réduction des déchets
Rappelons que la Stratégie nationale de réduction et de valorisation des déchets a été au centre d’un Conseil ministériel restreint tenu récemment au palais du gouvernement à la Kasbah.
Plusieurs décisions stratégiques ont été prises , dont le lancement des grands projets prévus par le plan de développement 2026-2030, en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, les autorités régionales et locales, et le secteur privé.
A ce propos, il a été décidé de mettre en place des centres de traitement et de valorisation des déchets ménagers à Sfax, Djerba, Siliana, Mahdia et Gafsa ainsi que de centres verts pour le tri et la collecte des déchets dans les municipalités.
