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Il tape les plus démunis et reprend vite par la main gauche ce qu’il donne par la droite

Le chef du gouvernement bouge certes, mais un peu dans tous les sens, n’arrivant plus à sortir la tête du goulot du Coronavirus, et ses implications sanitaires et sociales, pour se consacrer à la stratégie de relève économique. Instinct de survie physique face au danger du Coronavirus, ou sous pression du syndicat ouvrier, Elyes Fakhfakh manie la politique du « reprendre par la main gauche ce qu’on donne de la droite, ou en dialectal tunisien «ضربة بالمملسة و ضربة بالقادومة ».

Il y a en effet quelques jours, le chef du gouvernement prenait un ensemble de mesures, tant au profit des travailleurs touchés par l’impact économique de la pandémie qu’à celui des entreprises dont toute l’activité a été frappée d’arrêt par le confinement.

Des mesures en aide aux entreprises, notamment celles de report de crédits, de baisse du taux directeur, de report de l’IS et autres taxes et la mise à disposition de plus de liquidités, que les patrons n’ont pas manqué de saluer. Des mesures aux particuliers aussi, notamment les reports du paiement des crédits et autres aides de 200 DT en guise de prise en charge d’une partie des salaires.

  • Fakhfakh, l’homme qui tape les réguliers et oublie les irréguliers

Aux premiers, patrons d’entreprises, il assène de suite un dur revers. En effet, comme le fait remarquer l’avocat Malek Lamloum, « le gouvernement tunisien a promulgué en date du 14 avril 2020 un décret-loi décidant la suspension de certaines dispositions du code de travail. Ces dispositions empêcheront les chefs d’entreprise de licencier certains employés ou de recourir au chômage technique et se prévaloir du cas de force majeure pour résilier les contrats de travail.

Il est probable que certains investisseurs (Tunisiens ou étrangers installés en Tunisie) connaîtront d’énormes difficultés à maintenir leurs activités et pouvoir honorer leurs engagements notamment vis-à-vis de leurs employés et seront obligées de fermer leurs entreprises et délocaliser peut-être leurs usines vers d’autres pays, d’autres pourront faire faillite si jamais cette crise dure plus longtemps. Ces mêmes entreprises pourront se retourner contre l’Etat tunisien et intenter des actions en justice pour réclamer des dédommagements étant donné que le décret-loi cité ci-dessus les empêchera de maintenir la continuité d’exploitation de leurs activités en réduisant l’effectif et assurer la survie de l’entreprise. Ceci nous conduit à l’application des dispositions de la loi numéro 2016-71 du 30/09/2016, portant loi de l’investissement, et plus précisément au Titre VI « règlement des différends ».

Aux seconds, les employés, à peine leur avait-il insufflé une bouffée d’oxygène côté remboursement des crédits qu’il décide de les taper, et de mettre directement la main du Trésor dans leurs poches, pour leur soutirer une journée de travail. Une idée promue par l’UGTT, pour lui soutirer l’interdiction de toute mise en chômage technique par les patrons. Une idée, qui ne devrait pourtant rapporter que quelque 40 MDT, nous assure un député de la commission des finances de l’ARP.

Une décision que Fakhfakh qui semble avoir la main plus leste avec les travailleurs qu’avec les contrebandiers et autres du secteur informel, compte aussi appliquer aux retraités des deux secteurs public et privé. Deux catégories de réguliers, déjà soumises à une contribution de 1 % de leurs revenus.

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1 COMMENTAIRE

  1. « L’argent il faut le prendre chez les pauvres. Il n’en n’ont pas beaucoup mais ils sont nombreux »
    Dixit Coluche

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