Les drames de la mer s’enchaînent au large de la Tunis avec leur lot de victimes qui se recrutent le plus souvent parmi les migrants subsahariens. 27 d’entre eux, dont des femmes et des enfants, ont tragiquement perdu la vie lorsque deux embarcations ont chaviré. L’incident s’est produit près des îles Kerkennah, un point de départ habituel pour les migrants d’Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre l’Europe. 83 personnes avaient été secourues, tandis que les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuels autres passagers manquants.
La traversée de la Méditerranée reste périlleuse, la Tunisie servant de point de départ pour de nombreuses personnes cherchant à atteindre l’Italie, située à seulement 150 kilomètres. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes s’embarquent pour cette dangereuse traversée, les récents naufrages ayant été aggravés par les mauvaises conditions météorologiques. Rien qu’en décembre, plus de 20 migrants sont morts dans un incident au large de Sfax, et de nombreux autres sont portés disparus.
Lors d’un autre incident alarmant, 20 migrants sont tombés par-dessus bord d’un bateau qui basculait au large des côtes libyennes, les survivants déclarant que la mer agitée avait contribué au désastre. Le bateau de six mètres, transportant 27 passagers, avait quitté Zouara, en Libye, et a commencé à prendre l’eau cinq heures après le début du voyage. Les garde-côtes italiens ont depuis cessé les opérations de recherche après avoir sauvé sept survivants, dont un garçon de huit ans.
Alors que le bilan des traversées de la Méditerranée s’alourdit, des organisations humanitaires comme Alarm Phone ont condamné les pertes de vies humaines, déclarant que plus de 2 200 personnes sont mortes ou portées disparues rien qu’en 2024. L’UNICEF a demandé aux gouvernements d’agir de toute urgence pour garantir des voies de migration sûres, en particulier pour les enfants vulnérables, en soulignant la nécessité de coordonner les efforts de recherche et de sauvetage et les services de soutien aux familles qui arrivent.
Des tragédies sans fin !
Cette tragédie fait suite à une série d’incidents meurtriers survenus durant le dernier mois de l’année 2024. Le 31 décembre, un naufrage au large de la côte nord de la Tunisie a coûté la vie à deux migrants tunisiens, dont un enfant, tandis que 17 autres ont été secourus. Plus tôt dans le mois, au moins 20 migrants subsahariens sont morts dans un naufrage au large de Sfax le 18 décembre, et cinq autres sont portés disparus.
Le 12 décembre, les garde-côtes ont secouru 27 migrants mais en ont trouvé 15 autres morts ou disparus près de Jebeniana, au nord de Sfax.
Des incidents similaires se sont produits tout au long de l’année. Fin octobre, 15 corps non identifiés ont été repêchés au large de Mahdia, un point de départ important à côté de Sfax. En septembre, 36 migrants – 20 Tunisiens et 16 Égyptiens – ont été sauvés d’un bateau à la dérive près de Nabeul.
Entre 600 et 700 morts et disparus en 2024
Selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes), entre 600 et 700 migrants sont morts ou ont disparu au large des côtes tunisiennes en 2024, contre 1 300 en 2023. De nombreux migrants restent dans la région de Sfax, attendant l’occasion de faire la dangereuse traversée.
La Garde nationale tunisienne a signalé une baisse du nombre de migrants arrivant en Europe en raison d’une diminution du nombre de migrants arrivant en Tunisie.
Elle a expliqué que la baisse du nombre de migrants arrivant en Europe était principalement due à une diminution du nombre de personnes traversant les frontières terrestres de la Tunisie, affirmant que « la Tunisie réitère son refus d’être un pays de transit ou de destination de la migration irrégulière, soulignant son engagement dans le cadre de son rôle régional pour la réalisation de la sécurité et de la stabilité ».