AccueilLa UNEIncroyable, mais vrai. La grande distribution est déficitaire!

Incroyable, mais vrai. La grande distribution est déficitaire!

Indirectement accusées de tous les maux des réseaux de distribution, des corps intermédiaires malaimés par le pouvoir en place, les enseignes de grande distribution en Tunisie vont mal et perdent de l’argent. Une réalité chiffrée, même si on n’a qu’une vision partielle des résultats du secteur de la distribution, puisqu’on ne connaît point les chiffres des deux principaux hypermarchés du pays. Carrefour est entre les mains du groupe Utic de la famille Chaibi, et Géant est entre celles   de la famille Mabrouk. On sait très peu, sinon rien, de leurs chiffres, mais ils ne seraient qu’équilibrés selon des sources syndicales patronales.

Une dernière publication de la Bourse de Tunis l’affirme, « dans le secteur des Services aux Consommateurs, le chiffre d’affaires global de deux enseignes de la grande distribution cotées en Bourse (Monoprix et Magasin Général) a diminué de 3,6% au 1 er semestre 2022 par rapport à la même période de l’année 2021, pour atteindre 712MD contre 739 MDT ». Pour tout l’exercice 2022, le chiffre d’affaires s’est certes amélioré, mais juste d’une moyenne de 2 % pour tout le secteur par rapport à 2021, de 2,6 % chez MG, et de 4,7 % chez Monoprix qui fait cependant moins de volume que sa concurrente MG.

Pour l’exercice 2021, les deux enseignes avaient payé à l’Etat tunisien plus de 3,379 MDT en impôts sur les bénéfices, bien qu’elles aient été déficitaires pour l’exercice d’un total de plus de 18,632 MDT.

  • Déficit de 17,5 MDT pour le 1er semestre 2022, chez MG

Précisons, dès à présent, que le chiffre d’affaires n’est pas résultat et bénéfice net. Loin s’en faut. Ceux qui se donnent la possibilité de lire le bilan de l’un des deux supermarchés cotés sur la bourse de Tunis verront (Exemple du Magasin Général) que les revenus ou chiffre d’affaires, est toujours contrebalancé par des charges d’exploitation, où il y a d’abord le coût des achats de marchandises qui bouffe généralement 80 % du total des produits d’exploitation, sans compter les 7 à 10 % de masse salariale, les charges d’électricité et de transport, ne laissant qu’un bénéfice net qui a représenté 0,40 % du total des produits d’exploitation de tout l’exercice 2021.

La Société Magasin Général (MG) a été privatisée en juillet 2007. La société a pour objet le commerce de détail à rayons multiples de toutes marchandises. Vers la fin du premier semestre de l’exercice 2022, le réseau de la société s’étend sur 102 points de vente.

On ne connaît pas encore le bilan définitif de l’entreprise du groupe Bayahi, pour tout l’exercice 2022. Pour les 6 premiers mois de cet exercice, on sait cependant que son total de produits d’exploitation avait baissé de plus de 26,5 MDT, que les charges de son personnel avaient augmenté de plus de 3,68 MDT, qu’elle fait face à des charges financières de plus de 15,57 MDT, qu’elle encaisse moins de produits de placements, et que donc son résultat net pour le 1er semestre 2022 était déjà déficitaire de presque 17,5 MDT. Une perte qui a doublé par rapport à celle du 1er semestre 2021 (-8,5 MDT), et déjà pas très loin du résultat déficitaire de 18,2 MDT pour tout l’exercice 2021.

  • 3,6 MDT de déficit pour Monoprix à fin juin 2022

La Société Nouvelle Maison de la Ville de Tunis (S.N.M.V.T) est une SA de droit tunisien constituée le 16 août 1933, et rachetée en 1994 par le groupe Mabrouk sur OPA amicale en bourse. Le capital social s’élève actuellement à 39 938 746 dinars tunisiens. Avec, pour objet, principalement, le commerce de détail à rayons multiples de toutes les marchandises et de tous les produits, elle est cotée en bourse depuis 1995 et est contrôlée par la Holding « Exis », qui contrôle elle-même l’Hyper Carrefour.

Au 30 juin 2022, l’enseigne Monoprix de la société SNMVT faisait état d’un total de produits d’exploitation de 293, 5 MDT qui n’ont que très peu évolué par rapport aux 293, 3 MDT à la même période de 2021.

L’entreprise du groupe Mabrouk supporte moins de charges financières (2,15 MDT) que sa concurrente directe, et engrange un peu plus en produits financiers, sans compter les 28,5 MDT en charges salariales. Mais comme sa concurrente, la SNMVT terminait le 1er semestre 2022, avec un déficit de plus de 3,6 MDT. Un déficit en hausse de 1,174 MDT en glissement annuel. Un déficit aussi qui s’était déjà multiplié par 8,5 points par rapport au résultat de tout l’exercice 2021, qui était déjà déficitaire de 0,429 MDT.

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