AccueilLa UNEKais Saïed, nouveau chef de l’Etat, a-t-il vu ça (Diaporama) ?

Kais Saïed, nouveau chef de l’Etat, a-t-il vu ça (Diaporama) ?

Bien calé dans la «S600» sur des voies dégagées de tout véhicule et un itinéraire où il n’y a ni oued, ni rivière, le nouveau chef de l’Etat qui n’est pas amateur des réseaux sociaux comme il l’avait déjà certifié lui-même, n’ a certainement pas vu les dégâts laissés dans son pays par les pluies de la nuit dernière.

Théoriquement, les élections s’étaient faites pour que tout cela n’arrive plus. Il est vrai que le chef de l’Etat a à peine quelques jours d’exercice, et que le chef du gouvernement sortant en a vu pire, et plusieurs fois plutôt qu’une. La redondance et l’incapacité à résoudre les problèmes produisent l’habitude et l’insouciance. Le chef de l’Etat, aussi, en avait vu des vertes et des pas mûres, pareilles, lorsqu’il habitait à Ennasser 2. A Mnihla où il habite désormais, c’est pire ; une ville bâtie entre l’Ariana et la cité Ettadhamen, presqu’en dehors de tout plan d’aménagement urbain.
Les effets dévastateurs des pluies d’automne ont, ce lundi 28 octobre 2019, touché des régions comme Ksar Said 2, cité el Khadhra, Monplaisir, Charguia 1 et 2, Centre urbain nord. Mais aussi le centre-ville de Tunis et tous ses environs.

Force est encore de rappeler de nouveau que le chef de l’Etat n’a que quelques jours d’exercice. Il n’a d’ailleurs ni porte-parole, ni service de presse, ni directeur de cabinet de manière officielle, ni encore de membres de cabinet et conseillers. Un chef d’Etat, en quelques sorte, encore en stage, bien qu’il ait été déjà traîné dans la politique politicienne, déjà chez lui par le MP (Mouvement du Peuple) qui lui parlait de sa trouvaille nommée «gouvernement du président» et par Ennahdha qui voudrait en faire son négociateur.

Force est tout autant de constater que le chef de l’Etat était censé, s’il avait vu toutes ces photos d’une désolation populaire, prendre cette fois l’hélico de la présidence, pour se faire une idée des dégâts, parfois pour de modestes bourses, qui restent dans l’incapacité d’y faire face et qui n’avaient pas déjà les moyens de s’en prémunir chez les assureurs.

Mais au moins, prendre connaissance, même d’en haut, des dégâts occasionnés aux  infrastructures des régions concernées et se poser des questions sur la fragilité de ces infrastructures, pourtant construites à grands coups de millions de Dinars, parfois sous forme de dettes.

Se poser des questions, descendre de l’avion pour ensuite faire preuve de solidarité avec les sinistrés, pour ne pas attiser chez eux le sentiment d’être toujours des laissés-pour-compte, même sous l’ère Kais Saïed, le chef de l’Etat dans lequel beaucoup avaient placé beaucoup d’espoirs, et pour lequel ils venaient juste de voter.

Reprendre l’avion ensuite vers Carthage et sonner les cloches pour un urgent Conseil des ministres, comme il en a constitutionnellement le droit et le privilège. Et dans cet urgent Conseil des ministres, questionner les ministres de Youssef Chahed. D’abord celui de l’intérieur (MI), pourquoi ses agents de la sécurité, ainsi que ceux de la protection civile, n’avaient pas, dès la nuit tombante et les premières pluies, bougé pour mettre les habitants des cités sous risque, en sécurité. La météo avait pourtant, dès dimanche, sonné l’alerte, mais le MI s’était limité à quelques communiqués d’appels à la vigilance. Questionner ensuite le ministre de l’Equipement, pourquoi l’infrastructure à des millions de dinars s’était-elle, dès les premières pluies, effritée. Lui demander des comptes, pour qu’il en demande lui-même aux entreprises que son ministère avait payées.

Et surtout demander à tous, pourquoi la région de l’Ariana se retrouve-t-elle chaque année en proie aux mêmes problèmes, dès les premières gouttes de pluie tombées. Et exiger enfin des solutions, urgentes, quitte,  pour ce faire, à détourner momentanément certains autres budgets. Et surtout, surtout demander au ministère de l’équipement et aux municipalités d’arrêter de se renvoyer, l’un l’autre, la responsabilité de la maintenance des canaux d’évacuation des eaux pluviales. Mais aussi sermonner la municipalité de l’Ariana et tous ses arrondissements, quant à leurs graves responsabilités en matière de permis de bâtir, et de délimitations des zones inondables pour y interdire toutes constructions. Kais Saïed n’avait-il pas, lors du grand débat, étendu jusque pareilles questions et au sens le plus large de la sécurité, les prérogatives du chef de l’Etat ?

Loin de vouloir donner, qui plus est à un chef d’Etat nouvellement élu, des leçons en gestion des crises, il faut pourtant lui rappeler que la bonne gouvernance à laquelle il appelle, commence par cela, et devrait immédiatement prendre le pas sur son fameux projet d’un pouvoir inversé.

Et pour finir. Pourquoi ne pas inviter les jeunes qui avaient presque tout coloré, à organiser une campagne pour aider les sinistrés des inondations et rendre à l’Ariana sa splendeur de ville des roses ?

- Publicité-

2 Commentaires

  1. Pourquoi cette haine, envers un Président qui vient de prendre ses fonctions?
    A la lecture des premières lignes de votre article, j’ai eu une envie de vomir;

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -