L’ambassade du Canada a récemment emménagé dans ses nouveaux locaux sis aux Berges du Lac. A cette occasion Ariel Delouya, ambassadeur du Canada à Tunis a tenu, mardi, une conférence de presse qui a porté essentiellement sur les relations canado-tunisiennes, l’appui du gouvernement d’Ottawa à la Tunisie dans sa phase de transition démocratique, les mesures prises par le Canada en réaction à la crise humanitaire engendrée par le conflit en Libye et la promotion de l’éducation et de l’immigration au Canada.
Le diplomate a précisé que le nouveau siège de la mission diplomatique a été conçu par des architectes tunisiens et construite par des entrepreneurs tunisiens alors que la maitrise de l’ouvrage a été assurée par des ingénieurs tout aussi tunisiens. L’inauguration officielle de la nouvelle ambassade aura lieu le 1e juillet à l’occasion de la Fête nationale du Canada.
Interrogé à ce sujet sur l’utilité d’un tel investissement alors qu’il est question de fermer l’ambassade du canada à Tunisie dans le cadre d’un redéploiement diplomatique décidé par le gouvernement fédéral dirigé par Harper, le diplomate a affirmé que rien n’est venu accréditer cette intention prêtée au gouvernement d’Ottawa et qu’aucune décision n’a été prise dans ce sens pas qu’elle ne le sera dans un proche avenir.
Au sujet de la situation en Tunisie dans le sillage de la Révolution de 14 janvier, l’ambassadeur canadien a affirmé que son pays se réjouit d’apprendre le retour de la stabilité dans le pays, ajoutant que le nouveau gouvernement doit préparer des élections justes et équitables en tant que moyen de répondre aux aspirations démocratiques légitimes du peuple tunisien. « Le gouvernement du Canada demeure prêt à soutenir le peuple tunisien dans les mois à venir. ».
Il a également fait état de la disposition de son pays à appuyer les efforts déployés par la Tunisie, relevant que les potentialités dont dispose le pays aux plans de la croissance économique et de l’infrastructure de base ne manqueront pas d’aider la Tunisie à relever les défis posés par la conjoncture actuelle. Il a particulièrement affirmé que la nouvelle Tunisie issue de la Révolution du 14 janvier est éligible à un nouveau partenariat avec le Canada.
En ce qui concerne la participation de la Tunisie au Sommet du G8 qui se tiendra les 26 et 27 mai 2011 dans la ville française du nord de Deauville, il a affirmé que Nicolas Sarkozy, avait invité la Tunisie et l’Egypte dans le dessein de soutenir les transitions démocratiques dans le monde arabe. Cette participation est très intéressante en ce sens que ce sommet regroupe les pays les plus industrialises, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Japon, le Canada et l’Italie. Il a laissé entendre que le Premier ministre canadien, Stephen Harper aura l’opportunité de rencontrer à Deauville le Premier ministre du gouvernement provisoire tunisien, Béji Caied Essebsi, invité à participer à ce sommet.
En répondant à une question sur la possibilité de saisir les biens et avoirs de Belhassen Trabelsi, qui s’est installé à Montréal après le 14 janvier 2011, l’ambassadeur a indiqué que son pays invoque les lois canadiennes sur la protection des renseignements personnels pour expliquer son mutisme sur ce qui est entrepris ou non. Le diplomate canadien s’est refusé à toute précision, indiquant toutefois que Belhassen Trabelsi ne peut pas être rapatrié en Tunisie en raison de l’absence d’un traité d’extradition entre les deux pays. Le gouvernement canadien va prendre des mesures urgentes pour sauvegarder ces biens jusqu’à ce que justice soit faite, a-t-il affirmé.
En ce qui concerne les relations de coopération entre les deux pays, il a indiqué que les investissements actuels du canada a en Tunisie sont de l’ordre d’un milliard de dollars canadiens, notamment dans le secteur des hydrocarbures où il est le deuxième investisseur après les Britanniques, relevant que le montant de ces investissements n’a pas varié du fait des événements liés à la Révolution.
Autre volet de la coopération tuniso-candienne, l’éducation. A cet égard, l’ambassadeur a mis en exergue l’excellente réputation du système canadien d’éducation qui a fait de l’économie canadienne l’une des plus compétitives au monde, évoquant, par ailleurs, l’organisation du salon canadien de l’éducation qui se tiendra en ocobre 2011.
Selon lui, le succès du salon canadien de l’éducation en Tunisie a encore une fois été constaté par le nombre de visiteurs plus de 2.500 à Tunis et à Sousse, dont la participation n’a cessé de croître au cours de ces neuf dernières années ainsi que par leur enthousiasme à rencontrer les participants canadiens et de s’informer sur les programmes offerts.
Pour ce qui est enfin de la situation en Libye, « le Canada condamne les attaques brutales perpétrées par le régime libyen auquel il demande de cesser immédiatement l’usage de la force contre ses propres citoyens ». Le gouvernement canadien continue de travailler avec ses principaux alliés et la communauté internationale pour mettre davantage de pression sur le régime libyen et exhorter les autorités de la Libye à respecter les droits fondamentaux du peuple libyen, adit l’ambassadeur qui a prévenu que tous ceux qui, en Libye, persistent à violer le droit international doivent être conscients qu’il seront tenus légalement responsables de leurs actes criminels.
Nadia Ben Tamansourt