AccueilLa UNEL'ISIE dans la tourmente: A qui profite la polémique ?

L’ISIE dans la tourmente: A qui profite la polémique ?

Le débat engagé au sujet de la gestion de l’ISIE, a, contre toute attente, pris un caractère systématique, suite à un cheminement en pointillé amorcé, depuis novembre 2012, date du déclenchement de la crise, via facebook .

Le 13 octobre 2012, la troïka avait annoncé, dans le cadre d’un calendrier global, qui devrait entraîner l’adhésion de toutes les parties politiques, sa décision d’appuyer la candidature de Kamel Jendoubi, le président de l’ex-ISIE ,pour la présidence de la nouvelle instance électorale . Les observateurs y ont vu l’ébauche d’un consensus qui ne pourrait que renforcer l’union nationale autour du nouvel agenda politique à l’approche de la date fatidique du 23 octobre 2012, qui devrait entacher la légitimité de l’ANC, élu pour un an, et dont la mission initiale était de rédiger une constitution, qui était à cette date une simple esquisse.

Le dialogue initié par l’UGTT était à l’ordre du jour , Lotfi Naggadh était encore en vie , les Ligues de Protection de la Révolution (LPR) , quoique organiquement constituées , sont toujours inactives , et beaucoup de partis, ,Ennahdha en tête , voulaient commémorer , la très symbolique date du 18 octobre en grande pompe .

Mais les choses ont mal tourné. Le 16 octobre 2012, Ennahdha et le CPR, boycottaient l’initiative de dialogue lancée par l’UGTT, le 18, Lotfi Naggadh , est sauvagement assassiné. Début novembre un document, tenant lieu de synthèse d’un rapport de mission de contrôle de la Cour des comptes, est publié via facebook , accusant l’exécutif de l’ISIE , présidé par Kamel Jendoubi de mauvaise gestion . Tous ces éléments indiquent qu’une option a été abandonnée, et qu’une autre est en train de s’installer. Il va sans dire que les tenants d’une tendance devaient laisser la place à d’autres. On entrevoyait, déjà, le départ de Hamadi Jebali , la marginalisation de Abdelfattah Mourou , le baragouinage , puis le silence de Samir Dilou , et ainsi de suite .

Kamel Jendoubi ,tout en voyant dans la fuite du document un acte de malveillance , s’est battu avec courage pour préserver la réputation de l’ISIE, l’unique acquis révolutionnaire pour la Tunisie, depuis le 14 janvier 2011, à ses yeux , et a appelé à ce que la mission de la Cour des comptes soit menée avec sérénité, diligence et discrétion ,tout en déposant une plainte contre ceux qui étaient derrière la fuite du document de la Cour des comptes .

Au cours des derniers six mois , la Cour des comptes a parachevé sa mission de contrôle . Son rapport final a relevé plusieurs défaillances dans la gestion de l’ISIE : des fournitures de bureau d’une valeur de 8 mille dinars sont portées manquantes dans les locaux de l’instance , un matériel informatique et de communication pour une valeur de 21,6 mille dinars manquait également .

Des équipements mis à la disposition par le centre national de l’informatique et le ministère de l’Education aux bureaux de l’ISIE n’ont pas été récupérés.

Le rapport a accusé l’ancienne ISIE de débloquer des fonds estimés entre 114 mille dinars et 524 mille dinars, au profit de certains fournisseurs, en l’absence de contrats écrits.

Le même rapport a révélé que d’autres contrats conclus n’ont pas été soumis au directoire de l’instance, ou n’ont pas été enregistrés, et dont la valeur s’élève à plus de 4 millions de dinars.

Kamel Jendoubi , toujours soucieux de défendre l’image de l’instance qui a accompli sa mission de manière convenable ,a insisté sur les conditions difficiles , dans lesquelles elle a rempli son office, et le caractère inédit de son exercice ,affirmant que le rapport final de la cour des comptes n’a signalé ni corruption financière ni infraction à la loi . Il n’a pas manqué de relever que les principaux résultats de ce rapport sont déjà connus d’avance, depuis la publication en novembre du document du rapport de la cour des comptes.

Il a soutenu, par ailleurs, que le rapport final de la cour des comptes est équilibré et innocente l’ancienne ISIE des accusations qui lui sont ont été collées depuis par plusieurs parties (vol, spoliation de l’argent public, corruption financière et administrative,etc…) .

Il a regretté que le rapport ne soit pas revenu sur la fuite du document, et n’ait pas annoncé une quelconque enquête sur le sujet.

Mais au-delà des défaillances relevées dans la gestion de l’ISIE, il y a la crédibilité de cette instance, et la place primordiale des élections dans la transition démocratique qui sont en jeu.

S’en prendre à l’ISIE cacherait-il une volonté de mettre en doute la vocation des élections comme mécanisme conçu pour instaurer solidement la démocratie. Les dépassements peuvent être signalés, et ils doivent l’être, mais sans que cela ne porte atteinte au processus électoral, ni à l’intégrité morale de ceux qui ont travaillé dans les conditions que l’on sait, et ont donné espoir à un peuple dont l’épopée qu’il avait menée , et son élan révolutionnaire légendaire , n’auraient pas suffi à lui montrer le bout du tunnel .

Aboussaoud Hmidi

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -