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La carte électorale se redessine à forts traits. La donne change pour Ennahdha !

Visiblement, c’est le branle-bas de combat dans les états-majors des partis politiques, du moins les majeurs d’entre eux à mesure qu’approchent les échéances électorales de fin 2019. Le principe de la tenue du scrutin aux dates fixées ayant été définitivement retenu et acté, la campagne d’inscription des électeurs a été prolongée, le temps et l’occasion de permettre aux autres citoyens hésitants, de se résoudre à aller aux urnes, et même redessiner la carte électorale du pays.

En tout cas, tout le monde s’y prépare, et tout d’abord, ce qui reste du vainqueur du scrutin de 2014, Nidaâ Tounès, sous sa forme actuelle faite de fragments, plutôt de clans irréconciliables se disputant la représentativité d’un parti qui s’est démembré par l’unique volonté de sa chefferie. Mais aussi le mouvement Ennahdha, qui a manifestement tiré parti de l’émiettement de son adversaire converti ensuite en allié, pour se tailler un statut « sûr et dominateur » au parlement, en conservant ses sièges et en faisant la pluie et le beau temps. Un parti, toutefois, aux abois, au vu de l’augmentation rapide et ostensible de l’électorat, avec plus d’un million de nouveaux inscrits en quelques semaines.

Les indécis désormais moins hésitants

C’est que ces nouveaux contingents de votants sont, selon la majorité des observateurs et analystes, peu susceptibles de sympathie, encore moins d’allégeance au mouvement Ennahdha, un parti qui a ses propres codes, des militants engagés, disciplinés et enclins à mettre la main à la poche, un parti presqu’ésotérique, qui voue un culte à ses convictions forgées dans la clandestinité, des décennies durant, en Tunisie, et dans l’exil. Autant dire que le mouvement Ennahdha ne pourrait pas avoir vocation à être sûr de ces nouveaux inscrits, généralement dépités par les gouvernements successifs qui se sont succédé depuis les premières élections d’après la révolution, dont le parti islamiste faisait régulièrement partie, que ce soit au titre de la Troïka ou celui du consensus scellé par Béji Caïd Essebsi er Rached Ghannouchi.

L’accès de ces nouveaux arrivants aux urnes fait dire à bien des analystes qu’ils seront de sérieux partisans du vote sanction à l’endroit de tous ceux qui ont gouverné le pays depuis 2011, avec un bilan, d’autant moins reluisant qu’il a dégradé l’essentiel des paramètres fondateurs de croissance soutenable, d’emploi pour les centaines de milliers de jeunes, de bien-être social sous toutes ses formes, bref un bilan porteur d’espérance et qui répond aux attentes des Tunisiens, les jeunes d’entre eux certes, mais encore les moins jeunes, adultes et retraités, logés à moins bonne enseigne.

« Tahya Tounès » fédérateur !

Reconfiguration de l’électorat, mais également recomposition de l’échiquier politique avec de nouveaux venus, structurellement parlant. Il est particulièrement entendu par cela le parti Tahya Tounès, qui se veut le fédérateur des forces centristes et progressistes. Faisant œuvre de « prosélytisme », il a déjà attiré dans son giron le parti Al Moubadara, dans le cadre d’une fusion expliquée par «  l’impératif de faire prévaloir l’intérêt du peuple tunisien, le changement de la situation en Tunisie et la fondation d’un avenir meilleur ».

Le coordinateur général du parti « Tahya Tounes », Slim Azzabi, a assuré que la fusion entre les deux parties constitue un pas important dans l’unification de la famille politique centriste. C’est, a-t-il dit, une union entre l’ambition et l’expérience en vue d’adresser un message important au peuple tunisien illustrant une grande volonté politique pour unir la famille politique centriste au service de la patrie et loin des problèmes de leadership politique.

Plus significatif encore, il a affirmé que Tahya Tounes sera toujours ouvert aux partis et personnalités politiques et optera pour le rassemblement de la famille politique, précisant que des négociations sont en cours entre le parti et le mouvement « Machrouaa Tounes » et le parti Al Badil pour aboutir à d’éventuelles fusions.

On pourrait y voir l’embryon d’un front électoral, peut-être ultérieurement d’un programme commun pour faire pièce au mouvement Ennahdha que maints sondages d’opinion créditent de la première place dans les élections législatives. Mais c’est compter sans le million et les centaines de milliers de nouveaux électeurs qui changeront très probablement la donne électorale.

LM

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