AccueilLa UNELa crise libyenne exige une intervention internationale, selon des observateurs

La crise libyenne exige une intervention internationale, selon des observateurs

L’escalade de la violence et la détérioration de la situation sécuritaire ont obligé des milliers des libyens et d’autres ressortissants de plusieurs nationalités fuyant les combats à se diriger vers la Tunisie à travers Ras Jedir et le poste frontalier « Dhiba ».

Une grande affluence de Libyens a été enregistrée, ces deux derniers jours, selon des informations rapportées par les médias. Jusqu’à présent, prés de 7 mille personnes ont franchi la frontière tunisienne au cours des dernières 24 heures. Un nombre vient s’ajouter auء deux millions de /ibyens qui résident déjà en Tunisie depuis la chute de l’ancien régime.

Cette affluence semble provoquer la crainte des autorités tunisiennes notamment dans la conjoncture actuelle marquée essentiellement par la montée des actes terroristes au Mont Chaambi et d’autres zones du pays, causant la mort d’un nombre important des soldats.

Le ministère des affaires étrangères a reflété cette crainte et exprimé son intention de fermer les frontières au cas où la situation sécuritaire en Libye venait à se détériorer davantage, et pour les mêmes raisons, les consulats de Tunisie à Tripoli et à Benghazi seraient aussi fermés et remplacés par une antenne consulaire au poste frontalier de Ras Jédir pour faciliter le retour des citoyens tunisiens dans leur pays et l’entrée d’éventuels refugiés libyens.

Pour ce faire, le Croissant rouge tunisien (CRT) et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés ont décidé, mercredi 30 juillet, de mettre en place des cellules de contrôle mobiles pour s’occuper du suivi de la situation des Libyens affluant vers Médenine. Ces cellules opèreront à Zarzis, Médenine et Djerba au lieu de Ras Jedir et s’activeront à encadrer les Libyens, à les aider à trouver un logement et à leur fournir des soins, ou toute autre aide.

Le président du bureau régional du CRT à Médenine, Mongi Slim a, par ailleurs, catégoriquement nié l’éventualité d’installer un camp de réfugiés, à l’instar de celui mis en place en 2011, au déclenchement de la révolution libyenne.

La situation encore maitrisée, mais….

En dépit des efforts déployés, l’affluence des réfugiés suscite déjà la polémique surtout avec l’affirmation des autorités que le pays ne peut plus accueillir plus de réfugiés du fait de la fragilité économique et sécuritaire. La crainte est suscitée par le risque l’infiltration de groupes djihadistes qui vont certainement profiter de ce climat pour mener des actes terroristes. Ce risque se confirme par les rapports de renseignement occidentaux qui ont mis en garde contre la réalisation d’attaques semblables à celle de 11 septembre en Algérie, Maroc et plus précisément la Tunisie.

Le Colonel en retraite Mokhtar Ben Nasr a, dans ce contexte, minimisé ce risque pour l’instant , et justifié son optimisme par le nombre limité des réfugiés libyens accueillis, jusqu’à présent. « Environ, mille familles libyennes attendant leur tour au niveau de poste frontalier pour franchir les frontières. C’est un nombre maitrisable en raison de la vaste opération de contrôle menée par les unités de sécurité pour empêcher le passage illégal de suspects ou même d’armes », nous a affirmé Ben Nasr précisant que plusieurs recherchés ont été arrêtés et une quantité d’armes a été saisie.

Ben Nasser a, par ailleurs, indiqué que la cellule de crise est en train de suivre la conjoncture et plusieurs mesures sont envisageables. « La situation demeure de plus en plus préoccupante en Libye et nous serons certainement face à un danger imminent », a reconnu Ben Nasr qui estime qu’il « est temps d’assurer une intervention internationale pour faire face aux derniers développements».

Une intervention internationale est une nécessité pour un pays somalisé

La proposition d’une intervention internationale est partagée par l’expert en sécurité stratégique, Ali Zeramdini qui a pointé du doigt les risques générés par ces affrontements meurtriers en Libye.

En effet, la Libye risque l’éclatement et même la somalisation, a-t-il dit. « Le climat est plus que jamais dangereux et on s’attend à une immigration collective de Libyens », a relevé Zeramdini dans un entretien téléphonique avec Africanmanager, avant d’exiger « une intervention internationale pour pouvoir dépasser cette crise ».

Cette intervention est justifiée dans un pays qui n’a pas les moyens nécessaires pour dépasser le chaos, selon ses dires. « Les frontières libyennes présentent aujourd’hui une réelle menace pour la sécurité nationale étant donné que les dangers pourraient se répercuter sur la Tunisie faute d’un système de contrôle adéquat. D’où l’importance d’une réaction d’urgence pour limiter les dégâts », a-t-il ajouté.

D’après l’expert, les différentes données prouvent que les milices libyennes vont certainement se déplacer en Tunisie pour propager le terrorisme dans le pays.

D’autre part, notre interlocuteur a mis l’accent sur l’importance de fermer les frontières tout en mettant en place des mesures « sérieuses ». Il a dans ce cadre cité l’exemple de notre voisin, l’Algérie qui a interdit l’entrée des Libyens sans visas, qualifiant cette mesure de stratégique, qui a pour but de maitriser la situation et éviter les menaces terroristes.

Wiem Thebti

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