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La décapitalisation du cheptel bovin s’accélère : Des pertes de 3 milliards DT pour les éleveurs

La décapitalisation du cheptel bovin en Tunisie prend des allures de plus en plus alarmantes. Au point que les pertes des éleveurs de vaches laitières se sont élevées à plus de 3 milliards de dinars entre 2020 et 2023, selon les estimations du  directeur de la production animale à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Mnaouar Sghaier, expliquant ces pertes par l’écart entre les coûts de production et de vente.

S’exprimant lors d’une rencontre tenue, au siège de l’UTAP, sur le thème « Renforcement du secteur de l’élevage en Tunisie: Vers une organisation durable et une optimisation de la chaîne de valeur animale, avec un focus sur le maillon de production », Sghaier a déploré les conséquences de ces pertes sur l’avenir du secteur dans la mesure où les éleveurs incapables de supporter les dégâts financiers, se retrouvent contraints d’abandonner leur métier. Or, il est difficile de nos jours de former un agriculteur, a-t-il dit, estimant qu’il faut trente ans pour le former. 

 « La production nationale de viande bovine par unité femelle est actuellement à son plus bas niveau. Elle  est estimée à 103 kg en 2023, alors que nous sommes capables de réaliser une production de 150 kg/unité femelle », a-t-il déploré.

 Selon lui, la baisse de la productivité explique, aujourd’hui, la hausse des prix des viandes rouges et la baisse de leur consommation et par conséquent une augmentation de la consommation  des viandes de volaille. « La consommation nationale de viandes rouge et blanche ne dépasse pas 40 kg par personne et par an alors que la moyenne mondiale est de 60 Kg , ce qui est de nature à impacter la santé et la productivité des citoyens ».

Evoquant les difficultés structurelles auxquelles fait face aujourd’hui le secteur de l’élevage, le directeur de la production animale au sein de l’organisation agricole, a pointé des risques internes comme le stress hydrique, le changement climatique ainsi que les maladies émergentes et externes comme la disponibilité et la hausse des prix des fourrages sur le marché international outre les conflits géopolitiques.

Des risques très peu partagés

D’après Sghaier, ces risques peuvent prendre de l’ampleur en l’absence d’une politique de partage de risques dans la filière, déplorant que l’Etat ne partage pas, suffisamment, les risques avec les agriculteurs et les différents intervenants du secteur.

« L’absence d’une telle politique a entraîné la hausse importante des coûts, la désaffection des éleveurs à l’égard du secteur, la régression du cheptel national, outre la baisse de la production, de la productivité et de la qualité. Cela a induit, à son tour, à une hausse des prix des viandes et à un recours excessif à l’importation pour couvrir le déficit « , a-t-il expliqué.  

En Tunisie, le secteur de l’élevage contribue à hauteur de 35% du PIB agricole. En 2022, le nombre d’éleveurs bovins s’est élevé à 112 000 personnes alors que celui des éleveurs de petits ruminants a atteint  274 000 personnes, selon les chiffres de l’Office de l’Elevage et des Pâturages.  

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