AccueilLa UNELa hardiesse des Tunisiens a-t-elle infléchi les Européens?

La hardiesse des Tunisiens a-t-elle infléchi les Européens?

De tout temps cordiaux, rarement polémiques, les rapports tuniso-européens ont dévié, dernièrement, pour quelque temps, de cette entente exemplaire, avant de retrouver, de nouveau, il y a à peine deux jours, leur traditionnelle sérénité.

Pour certains  analystes indépendants, le mérite en revient, entre autres, à l’Italie qui avait privilégié, malgré tout, ses liens historiques avec la Tunisie, mais aussi, pour une bonne partie, à la hardiesse des Tunisiens eux-mêmes et aux mutations profondes du contexte international.

Aussi, moins complexé et plus décontracté sur ce point que ses paires européens, le ministre italien des  Affaires étrangères, Antonio Tajani, n’ a pas craint de dire la vérité en face, à travers un entretien avec l’influent journal italien Corriere della Serra.

« Ce serait une erreur d’abandonner la Tunisie aux frères musulmans, car le pays connaît une instabilité croissante qui doit être résolue par des interventions étrangères », a dit Antonio Tajani qui est coordinateur national du parti Forza Italia, de Silvio Berlusconi.

« D’autres puissances mondiales comme la Chine et la Russie peuvent exploiter cette situation, a-t-il ajouté.

De son côté, dans des déclarations au journal italien El Giornale, Stefanie  Craxi, sénatrice de Forza Italia  au Sénat italien, et présidente de la commission sénatoriale des affaires étrangères et de la défense, a plaidé avec ferveur la cause de la Tunisie où elle avait passé son enfance, à Hammamet, aux côtés de son défunt père, l’ancien président du Conseil des ministres italiens, Bettino Craxi, qui y avait trouvé refuge et hospitalité , dans les moments difficiles de sa vie.

« L’Italie doit aider l’Europe à comprendre et à accompagner le développement de la Tunisie, c’est le rôle que nous donne l’histoire avant la géographie, a-t-elle affirmé.

La déclaration musclée et particulièrement critique du Parlement européen d’il y a une semaine, contre le recul de la démocratie et des droits de l’homme en Tunisie, suivie de propos de même genre, jugés « sélectifs et disproportionnés » du Commissaire européen des affaires étrangères, Joseph Borrell, envers la Tunisie, sont aujourd’hui un mauvais souvenir.

L’Europe, en chœur, se dit prête à soutenir la Tunisie.

Retrouvailles

Lundi 27 mars, scellant pour ainsi dire ses retrouvailles, à l’issue d’une visite de réconciliation en Tunisie, le commissaire européen à l’économie, Paoli Gentiloni a exprimé « la volonté de la Commission européenne de soutenir le peuple tunisien dans l’actuel contexte extrêmement difficile ».  

« Nous voulons continuer à accompagner la Tunisie pour créer une véritable croissance économique, de nouveaux emplois et de meilleures perspectives pour les Tunisiens, en particulier les femmes et les jeunes  », a souligné Gentiloni en assurant que « la Commission européenne est prête à envisager une aide macro-financière supplémentaire », mais il a posé comme condition l’adoption par le FMI d’un nouveau programme de décaissement.

Il est allé jusqu’à qualifier de « stratégique » le partenariat tuniso-européen, sans oublier d’évoquer ce qui intéresse de très près les pays européens, la coopération en matière de gestion du flux migratoire.

Pour sa part, l’ambassadeur français à Tunis, André Parrant, a déclaré, dans un entretien avec l’Agence TAP, le 26 mars, que « la France est disposée à contribuer à couvrir les besoins de financement de la Tunisie au titre de 2023/2024.

Ainsi, s’explique le changement du ton européen à l’égard de la Tunisie que d’aucuns ont décrit de virage, après la déclaration franchement hostile du Parlement européen. Il s’agit, comme l’a révélé le ministre italien des Affaires étrangères, de la peur de la voir tomber dans le tourbillon de l’extrémisme à connotation religieuse, avec la conséquence probable qu’elle ne se tourne, alors, tout droit, vers la Chine et la Russie pour se tirer d’affaires.

Mais, il y a aussi, d’après des commentateurs, la part tunisienne, illustrée par la capacité des Tunisiens à affronter les épreuves, chose que les Européens, dorlotés par leurs sociétés de surconsommation, ont un peu perdue. Et c’est sans doute ce qui a contribué à enhardir les actuels dirigeants tunisiens, dans leurs décisions un peu audacieuses, quoiqu’elles soient diversement appréciées même à l’intérieur des frontières tunisiennes.

S.B.H

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1 COMMENTAIRE

  1. Vous vous foutez de la gueule du Monde ?
    Leur seul but , c’est stopper le mouvement d’immigration clandestine vers l’Italie et L’Europe et c’est tout

    Ne les créditez donc pas de bonnes intentions . Il n’y en a aucune

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