La Tunisie, la Libye et la Tunisie s’apprêtent à franchir une étape importante dans leur coopération énergétique en lançant un projet pionnier d’interconnexion électrique entre les trois pays.
Selon le directeur des études à la société publique algérienne Sonelgaz, Habib Mohamed Al-Akhdar, les travaux sont en cours sur le projet de corridor électrique qui reliera l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Il a indiqué que les discussions étaient en cours et qu’il était prévu de signer prochainement un protocole d’accord entre les trois pays afin de lancer les études nécessaires à la mise en œuvre du projet.
Il a ajouté que le projet permettra à Sonelgaz d’ouvrir de nouveaux horizons en matière d’exportation d’électricité vers ses deux pays voisins, soulignant que le plan de développement stratégique de Sonelgaz se concentre principalement sur l’expansion internationale, en particulier en Afrique, en commençant par les pays voisins.
La semaine dernière, rappelle The Libya Observer, le gouvernement algérien a exprimé pour la première fois son intention d’établir une interconnexion électrique avec la Libye et l’Égypte dans le cadre des efforts régionaux visant à lancer des « corridors électriques » avec l’Union européenne, en s’appuyant sur l’énergie verte.
La Tunisie et l’Algérie ont également discuté du renforcement de l’interconnexion électrique trilatérale avec la Libye afin d’améliorer la réponse aux pics de demande d’électricité pendant l’été et de réduire la pression sur les réseaux de transmission et de distribution.
À cette fin, le ministère tunisien de l’industrie, des mines et de l’énergie et la compagnie algérienne d’électricité et de gaz Sonelgaz ont signé deux accords au début de cette année pour renforcer les échanges d’électricité et mettre en œuvre de futurs projets énergétiques dans les deux pays.
La construction d’une ligne d’interconnexion électrique entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye a été étudiée, dans le but d’échanger jusqu’à 1 500 mégawatts entre les trois pays.
Les présidents Abdelmadjid Tebboune (Algérie) et Kais Saied (Tunisie) avaient précédemment convenu avec le chef du conseil présidentiel libyen, Mohammed Menfi, d’accélérer la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique, de renforcer la coopération et d’éliminer les obstacles à la bonne circulation des marchandises.
Ils ont également convenu d’accélérer les mesures relatives à la circulation des personnes et à l’établissement de zones de libre-échange entre les trois pays. Cet accord a été conclu en avril dernier lors du premier sommet trilatéral qui s’est tenu en Tunisie, et il est prévu d’organiser prochainement un autre sommet à Tripoli.
Un marché commun de l’électricité
En juin de l’année dernière, l’Algérie, la Tunisie et la Libye ont réalisé avec succès un test d’interconnexion électrique synchrone entre leurs réseaux de transmission d’électricité pendant 24 heures. Les trois pays visent à établir un marché commun de l’électricité, le test précédent ayant permis l’échange de 400 à 500 mégawatts en temps réel.
Le partage des eaux souterraines, aussi !
Une dynamique qu’il importe de jumeler à d’autres initiatives fédératives, telles que la ratification par la Tunisie d’un accord visant à établir un mécanisme de consultation sur les eaux souterraines partagées dans le désert du nord, avec la Libye et l’Algérie, en vertu d’une décision publiée au Journal officiel de la Tunisie.
Cette ratification intervient après une série de réunions et de sommets qui ont souligné la nécessité d’une coopération sur cette question, comme l’Algérie l’a constaté en avril 2024 lors de réunions tripartites réunissant les ministres de l’agriculture de Tunisie, de Libye et d’Algérie, où la question des eaux souterraines dans le désert du Nord a été en tête de l’ordre du jour.
L’accord, qui a été signé en Algérie le 24 avril 2024, prévoit la mise en place d’un mécanisme de consultation par les trois pays, et comprend deux chapitres : le premier est relatif à la ratification de l’accord, et le second à sa publication au Journal officiel.