AccueilLa UNELa sécurité, si importante, et pourtant reléguée au magasin des accessoires !

La sécurité, si importante, et pourtant reléguée au magasin des accessoires !

Ramzi Bettaibi, journaliste free lance a publié, sur sa page facebook, la liste des nominations au ministère de l’Intérieur, recueillie auprès de sources sécuritaires, avant qu’elle ne soit annoncée par le ministère lui-même.

Le journaliste spécialisé dans la presse d’investigation, était derrière au moins trois dossiers à caractère sécuritaire : les liens qui unissaient Fathi Dammak à Ennahdha, d’une part, et les ligues de protection de la Révolution (LPR), d’autre part, les révélations sur l’assassinat de Chokri Belaid et le réseau de police parallèle en rapport avec le parti islamiste.

Ces nominations, dont des bribes ont été dévoilés, à la fin de la semaine dernière, et laconiquement, lundi, sur la page facebook du ministère, Ramzi Bettaibi les a publiées en détail, et avant même que le ministère ne les annonce .Ce qui dénote que ce journaliste, et plusieurs autres, ont des liens solides et suivis avec des sources sécuritaires.

Ces nominations s’ajoutent à celles qui ont concerné les responsables de la sécurité de l’aéroport, pour toucher ceux qui ont fait l’objet de rumeurs concernant les trois affaires citées plus haut.

Des rumeurs au sujet de ces affaires ont été propagées à une large échelle. Des noms ont été cités. Pour l’affaire Fathi Dammak , il y a eu même des vidéos d’une durée de 13 heures (26 séquences) . Le ministère de l’Intérieur a opposé, à chaque fois, un démenti, sans fournir quoi que ce soit qui puisse convaincre l’opinion publique, ou infirmer les allégations colportées.

A cet effet, on peut dire que les dernières décisions sont de nature à mettre fin au doute qui a accompagné le travail de ces services et surtout briser le black-out dans lequel s’est muré le ministère.

Le travail et le statut des forces de sécurité ont été gravement entamés, depuis la révolution. Leurs détracteurs invoquent les pratiques répressives des services de police avant la révolution, et l’agenda politique et liberticide qui les guidait. Il n’en reste pas moins que le secteur de la sécurité a fortement souffert de l’hostilité d’une opinion publique échaudée, autant que des menées vindicatives d’activistes politiques. Beaucoup de cadres et agents de la sécurité ont perdu la vie ou ont été blessés dans des affrontements qui n’avaient pas lieu d’être ,et dans des combats inutiles que la conjoncture a imposés ,après la révolution , presque à contre-courant .

Le fonctionnement des services a également souffert des nouvelles pratiques en vogue dans la société tunisienne. Des services entiers ont été démantelés sous la pression des militants des droits de l’homme .Les fuites qui concernent les dossiers sécuritaires sont devenues monnaie courante, les noms des responsables des services sensibles sont dévoilés par les médias. Même le contenu de documents ultrasecrets est divulgué .Et les tenants d’une certaine conception de la justice transitionnelle demandent à ce que les archives de la sécurité de l’Etat tunisien soient ouvertes au public.

Rares sont les responsables et les hommes de médias qui ont alerté l’opinion publique sur les conséquences désastreuses de telles pratiques et conceptions, et pointé du doigt le lien entre cet état de choses et la perméabilité des frontières et le grand trafic d’armes qui prolifère au fil des jours.

Les problèmes de sécurité ne sont pas des dossiers figés. La situation sécuritaire est un processus auquel prennent part toutes les composantes de la société. Et ceux qui parient sur l’insécurité du pays profitent de toutes les brèches pour accentuer le climat d’insécurité sur lequel ils misent. C’est ainsi que les bandits et les brigands, s’emploient à exploiter l’insécurité qui est parfois générée par les tensions sociales mal gérées ou par les menées extrémistes, afin de parvenir à passer impunément leur agenda criminel.

Mais le grand problème ne ressortit pas à la situation actuelle qui n’assure ni  un climat de stabilité pour la société, ni   la sérénité pour le citoyen, mais à l’effort dont le Tunisien est redevable dès lors qu’il se décide à rompre avec cet état de fait pour remettre le pays sur les rails.

Aboussaoud Hmidi

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