Brand Finance, le cabinet de conseil britannique spécialisé dans l’évaluation des marques, a mis à jour son rapport annuel sur le classement des nations les plus influentes en matière de « soft power », mesurant leur « puissance douce » sur la scène internationale.
Ce rapport analyse la capacité des 193 États membres des Nations unies à exercer une influence mondiale significative par des moyens non coercitifs tels que la diplomatie, la culture et les valeurs.
Dans l’édition 2025, la Tunisie se classe au 79e rang mondial et au 6e rang africain, avec un score de soft power de 36,3/100.
Ce score indique que plus un pays est proche de 100, plus son influence internationale est prononcée. En 2024, la Tunisie était classée 77ème, montrant un léger déclin en termes d’influence.
La Tunisie a reçu les notes suivantes : Réputation (5,7/10), Familiarité (4,6/10), Culture et patrimoine (3,7/10), et Peuple et valeurs (4/10). Cependant, comme beaucoup d’autres nations africaines, la Tunisie a obtenu de moins bonnes notes dans des domaines tels que les médias et la communication (2,9/10), l’éducation et la science (2,7/10), et la gouvernance (2,7/10).
Sur l’échelle africaine, la Tunisie est dépassée cette année par l’Égypte, qui conserve sa position de nation la plus influente du continent en matière de soft power avec un score de 45,4, ce qui la place au 38e rang mondial. L’Égypte est suivie par l’Afrique du Sud, qui a connu une légère amélioration de 1,2 point, atteignant un score de 44,9 et la plaçant au 41e rang mondial.
Viennent ensuite le Maroc avec 40,6 points (50e rang mondial), le Nigeria avec un score de 36,4 points (77e rang mondial) et l’Algérie, qui occupe le 78e rang mondial avec un score de 36,4 points, complétant ainsi le top 5.
Le top 10 africain est complété par la Tunisie, suivie du Ghana (90e avec 34,8), du Kenya (92e avec 34,4), de la Côte d’Ivoire (94e avec 34,1) et de la Tanzanie (95e avec 34).
Les USA, tête de liste planétaire
Dans le classement mondial, les États-Unis dominent logiquement avec un score de 79,5, suivis par la Chine (72,8) et le Royaume-Uni (72,4). Le Japon (71,4) et l’Allemagne (70,1) complètent le top cinq.
En revanche, les nations les moins influentes au monde en matière de soft power sont, dans l’ordre, les Palaos (189e), la Micronésie (190e), Tuvalu (191e), Vanuatu (192e) et Kiribati (193e). Ces petits États moins connus peinent à attirer l’attention internationale.
Pour établir son classement, Brand Finance mène des enquêtes sur le terrain et des entretiens avec des experts, en s’appuyant sur un échantillon de plus de 170 000 personnes issues de 101 marchés dans le monde.
Les enquêtes couvrent trois facteurs clés – familiarité, influence et réputation – et sont basées sur huit critères : affaires et commerce, relations internationales, science et éducation, culture et traditions, médias et communication, population et valeurs, gouvernance et avenir durable.
Il faut noter que les États et les sociétés anciennement puissants ont pris conscience du fait que des éléments intangibles, tels que les normes internationales, la culture, les conceptions du droit et de la légitimité et le très important « récit », ne sont plus des faits existentiels de la politique mondiale, mais sont plutôt devenus des arènes de compétition internationale intense en soi.
Il est donc important de reconnaître que le « soft power » est un élément important du « pouvoir » fondamental dans le monde contemporain et de chercher au moins à mieux le comprendre. Étant donné la multitude de formes sous lesquelles le « soft power » peut se manifester, la question de savoir s’il peut ou non être mobilisé politiquement à l’avantage d’un pays n’est pas tranchée. Mais il mérite d’être approfondi, ne serait-ce que pour déterminer quelles manifestations du soft power peuvent être encouragées ou au contraire laissées de côté.
