AccueilLa UNELa Tunisie à l’aube d’une ère spatiale!

La Tunisie à l’aube d’une ère spatiale!

La Tunisie a pris pied dans l’ère spatiale avec le lancement de son  premier satellite « Challenge One » construit par la société  TelNet, qui s’est envolé avec 37 autres satellites à bord d’une fusée russe Soyouz depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan le 22 mars 2021. Un événement qui a créé une véritable dynamique sur l’arène spatiale nationale.

« Le moment est venu de lancer des initiatives et des programmes locaux  axés sur les capacités locales » a estimé l’ingénieure spatiale tunisienne Rania Toukabri dans un article publié par le site SpaceWatch Global, expliquant  que les pays émergents considérés comme des nouveau-nés de l’espace s’intègrent mieux dans des projets communs avec des pays avancés ou des pays de la même région qui partagent les mêmes objectifs et ont les mêmes défis et besoins. Ensuite quoi, elle soulève quelques questions majeures, notamment celles de savoir  dans quelle région la Tunisie peut être la plus active, quels sont les politiques et les programmes les plus adaptés aux besoins locaux et quels sont les avantages qu’elle peut tirer de chaque collaboration potentielle. Peut-il s’agir de la participation à des projets spatiaux régionaux et internationaux, d’une collaboration et d’un travail commun avec l’Union arabe par le biais du satellite arabe et du futur projet d’agence spatiale arabe, ou encore d’une participation aux travaux de la Commission de l’Union africaine et à la future stratégie spatiale africaine ? Le point positif est que le positionnement géographique de la Tunisie la rend plus ouverte aux collaborations et aux échanges de ressources que tout autre pays d’Afrique. Elle est bien reliée à l’Europe au Nord, au Moyen-Orient à l’Est et, d’un point de vue stratégique, les pays de l’Est et de l’Ouest ont établi de bons réseaux et des projets communs depuis plusieurs années.

Dans tous les cas de figure, insiste-t-elle, la Tunisie doit avoir une vision claire et des objectifs stratégiques bien adaptés, compte tenu des résultats attendus, des impacts au niveau macro et micro. Les communications par satellite sont la technologie clé qui pourrait amener les pays en développement comme la Tunisie à participer à la construction de l’infrastructure mondiale de l’information.

Identifiant les différents points forts que détient la Tunisie, elle a évoqué en premier lieu la technologie terrestre existante qui pourrait être utilisée comme base pour développer des capacités techniques spatiales, l’expérience que plusieurs Tunisiens ont dans le secteur spatial, la population jeune qui pourrait servir pour un secteur spatial 100% local, les partenariats croissants et le soutien des pays de l’espace et des entités régionales qui travaillent sur la régularisation du secteur spatial, la situation géographique, les îles de l’océan Austral, l’Antarctique et l’anomalie magnétique de l’Atlantique Sud, qui se prêtent à des études de physique spatiale, les communautés rurales sous-peuplées dont les besoins peuvent être satisfaits par des produits et services spatiaux, et la volonté politique croissante de soutenir le secteur spatial après le succès de Challenge One Launch et après les nouvelles mises à jour importantes qui se produisent dans le monde.

Les faiblesses sont cependant nombreuses, ajoute-t-elle toutefois, à commencer par les problèmes de sûreté et de sécurité, le manque de capacités financières, le manque de gestion des données, la faible connectivité à Internet et l’énergie électrique limitée qui limitent l’amélioration potentielle de l’infrastructure, l’accès limité aux bases de données et aux bibliothèques relatives à l’espace, l’absence d’éducation spatiale dans les universités, le manque de sensibilisation à l’espace dans les cercles de parties prenantes et d’investisseurs.

De « grandes opportunités »

L’ingénieure spatiale tunisienne constate que «  nous sommes actuellement dans un énorme changement global qui soutient les plateformes spatiales et a besoin de nouveaux produits et services, l’attraction de Tunisiens qualifiés qui offrira une grande opportunité pour une riche expérience spatiale nationale , le plan de collaboration sur l’attribution et l’utilisation des fréquences au niveau africain fournira des opportunités pour l’hébergement et les opérations d’équipements et d’installations clés.

Elle n’en relève pas moins « des menaces assez difficiles dans les circonstances actuelles, à commencer par l’instabilité politique et la faible base financière qui détourneront l’attention du développement futur du secteur spatial, le développement technologique rapide qui réduira certainement l’efficacité de la technologie spatiale en Tunisie, et l’existence de nombreux concurrents internationaux pour les fréquences attribuées qui pourraient limiter l’utilisation future de ces ressources, le faible développement de la politique spatiale et de la loi, le grand problème de la fuite des cerveaux qui pourrait éroder l’expertise actuelle liée à l’espace et la dépendance de l’extérieur du pays qui entraînera l’infiltration d’intérêts extérieurs ».

Voilà pourquoi il est essentiel de sensibiliser les décideurs, les investisseurs et les citoyens pour construire une société spatiale solide et faciliter la création de projets et de programmes répondant aux défis sociaux. A cette fin, le programme éducatif reste un pilier fondamental pour le développement du secteur, le renforcement des nœuds existants de capacités spatiales et in-situ, l’harmonisation et la standardisation de l’ensemble des installations et infrastructures critiques, l’adoption d’une gestion des données et de politiques appropriées favorisant l’accès aux données et le partage de l’expérience spatiale, le travail sur un environnement réglementaire qui sera propice à la promotion du secteur spatial tunisien et l’organisation des activités, la création d’une grande base de capacités humaines pour les activités liées à l’espace. Il y a encore  l’utilisation de la position stratégique de la Tunisie pour créer des liens avec les pays environnants pour développer l’infrastructure scientifique et technologique, la sécurisation de la capacité à large bande qui sera nécessaire pour faire fonctionner l’équipement et l’infrastructure scientifiques et pour assurer une connexion sans faille qui sera nécessaire pour la gestion et le partage des données.

À un deuxième niveau, « nous devrions répondre aux opportunités et gérer les menaces en utilisant les partenariats internationaux pour soutenir le développement de plateformes spatiales, en reliant les besoins nationaux aux services fournis par la technologie spatiale pour la croissance socio-économique de la nation, en poursuivant un cadre réglementaire principal pour une durabilité à long terme du secteur spatial, en s’appuyant sur le patrimoine technologique terrestre existant qui peut être utilisé comme un outil », recommande Rania Toukabri.

L’analyse existante nous guidera vers une vision principale qui considère les avantages que la Tunisie tirera des services et produits spatiaux pour améliorer la qualité de vie des citoyens à travers des projets locaux et des collaborations à l’échelle régionale et internationale.

La mise en œuvre optimale de la stratégie spatiale devrait être appliquée dans les 3 catégories principales : Économique, politique et sociale créant la stabilité, la sécurité et la prospérité et l’amélioration de la qualité de vie. En particulier, la technologie spatiale devrait être en mesure d’apporter des solutions en matière de biodiversité, d’agriculture, d’écosystèmes, d’eau, d’énergie, de finances et de santé.

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