AccueilLa UNELa Tunisie a-t-elle épuisé tous ses atouts?

La Tunisie a-t-elle épuisé tous ses atouts?

L’annonce de l’inauguration imminente du Réseau ferroviaire rapide de Tunis et son report à une date ultérieure qui se sont répétées à plusieurs reprises depuis maintenant assez longtemps, est un exemple très connu parmi des dizaines d’autres un peu moins publics, de l’un des maux à l’origine du recul économique et social de la Tunisie, les retards et les arrêts de réalisation des projets programmés. La dernière annonce en date de la mise en service du RFR remonte au 15 décembre, mais les usagers attendent toujours dans une vaine impatience.

On en signale, aussi, le projet de port en eau profonde d’Enfidha, et l’accroissement de la part d’électricité générée par les énergies renouvelables (un plan solaire tunisien a été mis au point avant la révolution de 2011). On est encore à un taux de l’ordre de quelques 5% alors que Le Maroc a réalisé, déjà, un taux de 37%.

La ville de Sfax a frôlé, dernièrement, l’insurrection généralisée, suite au retard de plus de trois ans mis dans la réalisation de la nouvelle décharge des déchets ménagers. 

Il en est ainsi, depuis 40 ans, de la révision du système des subventions des produits de consommation de base (la révolte du pain a eu lieu en 1984), ou encore de la dépollution du golfe de Gabès, tandis que 12 ans après la révolution de janvier 2011, le renouvellement du modèle national de développement, un des slogans de ce grand mouvement populaire, croupit toujours dans les tiroirs.

Or, les Tunisiens veulent des réalisations concrètes pour être convaincus et y adhérer,  ont  bien dit des commentateurs.

Aussi, sans préjuger de l’avenir, ces mêmes  analystes ont déclaré n’attendre pas un véritable coup de fouet dans ce sens de la part du décret-loi du 19 octobre 2022 relatif à l’amélioration de l’efficacité de réalisation des projets publics et privés, face au contexte national empoisonné que vit en ce moment la Tunisie, et rendu plus vulnérable par le taux de participation très médiocre aux législatives du 17 décembre 2022.

Pour beaucoup d’entre eux, la Tunisie a épuisé tous les atouts acquis grâce à la révolution de 2011 au plan tant intérieur qu’extérieur.

Le mécontentement s’est généralisé. Tout le monde se plaint, et pour cause.

Goulot d’étranglement

Ainsi, au moment où la Centrale syndicale des travailleurs, l’Union générale tunisienne du travail a multiplié, mercredi 21 décembre, les menaces, rejetant ce qu’elle a qualifié de « politique d’autocratie dans l’élaboration de la loi de finances pour 2023 », l’Organisation patronale, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a entamé, à partir de ce jeudi 22 décembre, via sa section régionale de l’Ariana, un mouvement de rejet général de cette même loi de finances pour 2023.

Le gouvernement a réussi ainsi à mécontenter les travailleurs et les employeurs, soit les deux plus grandes forces vives du pays.

Les travailleurs sont furieux parce que le texte est jugé antisocial alors que les chefs d’entreprise se disent victimes d’une surimposition insupportable.

Pour leur part, les agriculteurs n’ont pas cessé de lancer en vain des cris d’alarme, voyant les diverses filières agricoles sombrer de jour en jour, tandis que la grande masse des citoyens, pressurée de tout coté, est au bord de l’explosion, voire de la révolte à croire certains acteurs politiques.

C’est qu’à l’érosion continue du pouvoir d’achat, se sont ajoutées depuis quelques mois des pénuries intolérables dans les produits de consommation de base, sucre, café, lait, œufs, viandes blanches, semoule, farine, médicaments, parallèlement à la détérioration croissante des services publics, notamment en matière de santé, d’enseignement et de transport qui ont un impact grand et direct sur la population.

Au niveau international, il est enregistré, périodiquement, un effritement de la position de la Tunisie, en dépit de quelques soutiens matériels et moraux que les pays frères et amis continuent de lui apporter. En témoigne  la régression de ses scores dans les classements mondiaux pour beaucoup d’indicateurs économiques et sociaux, par rapport à ses scores d’avant 2011. Au même moment, les notes que lui attribuent les Agences internationales de notation ont, également, rétrogradé de façon alarmante.

Reste à savoir comment sortir de ce tunnel ou comme aurait dit feu le président Béji Caid Essebsit, de ce goulot d’étranglement ? Car, c’en est vraiment un ?

Ces derniers jours, à l’issue du scrutin du 17 décembre, toutes les voix à l’intérieur comme à l’étranger sont unanimes à voir l’issue dans l’élaboration d’un projet national commun à la faveur d’un dialogue national élargi à toutes les forces politiques et sociales et à toutes les composantes de la société civile, sans exclusion ni parti pris.

S.B.H

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