Dans son rapport « Indicateurs de facilitation des échanges : Suivi des politiques à l’horizon 2025 », l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a classé les dix premiers réformateurs et performants en matière de facilitation des échanges dans chaque région du monde.
La Tunisie figure parmi les 10 premiers réformateurs de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en 2024. Elle se classe quatrième, avec une performance moyenne en matière de facilitation des échanges de près de 5 % entre 2022 et 2024.
Selon le rapport, ce classement met en évidence les réformes et les progrès réalisés en matière de facilitation des échanges.
Cependant, il existe encore des écarts de performance au sein de la région dans certains domaines, notamment en ce qui concerne les décisions anticipées, la coopération transfrontalière des agences et l’automatisation des processus commerciaux, qui restent des défis majeurs pour plusieurs pays.
La Jordanie en tête
Le premier pays réformateur en matière de commerce et de facilitation des échanges dans la région MENA est la Jordanie, avec un taux de près de 10 %.
Elle est suivie par le Koweït avec un taux d’environ 8 % et le Qatar avec près de 6 %. Ces trois pays devancent la Tunisie dans le classement de l’OCDE.
En cinquième position, on trouve les Émirats arabes unis avec un taux de plus de 4 %, suivis par l’Arabie saoudite avec plus de 3 %.
Oman a un taux inférieur à 2 %, tandis que l’Égypte et le Maroc complètent le top 10 avec des taux à peine supérieurs à 1 %.
Le rapport souligne également que le classement des pays les plus performants en 2024 a légèrement changé, bien que les principaux acteurs restent les mêmes.
Il s’agit d’Oman, du Maroc, des Émirats arabes unis, du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Tunisie, du Bahreïn, de l’Égypte et de la Jordanie.
Un bénéfice bien partagé
En fait, dans une économie mondialisée où les biens franchissent souvent les frontières à de nombreuses reprises en tant que produits intermédiaires et finals, la facilitation des échanges s’attribue la vocation de contribuer à abaisser le coût global des échanges et à accroître le bien-être économique, en particulier dans les économies en développement et émergentes. Qu’il s’agisse d’exporter ou d’importer des biens, la facilitation des échanges profite à tous les pays en améliorant l’accès des entreprises aux intrants de production en provenance de l’étranger et en favorisant une plus grande participation aux chaînes de valeur mondiale.
Grâce à des processus frontaliers plus efficaces, soutenus par la mise en œuvre de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’OMC, les coûts commerciaux auraient diminué jusqu’à 5 % au cours de la dernière décennie. La mise en place de réformes ambitieuses pourrait permettre une réduction supplémentaire des coûts commerciaux pouvant aller jusqu’à 12 points de pourcentage. Cela est également crucial pour les secteurs clés de l’économie numérique et de l’économie verte. Les réformes de facilitation des échanges ont non seulement pour effet d’améliorer l’efficience des entreprises de toutes tailles, mais elles favorisent aussi des résultats plus inclusifs en contribuant à harmoniser les règles du jeu entre les grandes et les petites entreprises, les femmes entrepreneurs étant surreprésentées parmi les PME. Parmi l’éventail des politiques de facilitation des échanges, les mesures telles que la rationalisation des procédures, l’automatisation, la simplification des redevances ou les consultations avec les négociants ont les effets les plus différenciés sur les PME par rapport aux grandes entreprises.
On demande de plus en plus aux entreprises de suivre et de fournir des informations sur leur empreinte environnementale et sociale sur les durabilités, y compris sur l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement. Cela peut avoir des conséquences pour la déclaration et la vérification à la frontière. Dans ce contexte, les politiques de facilitation des échanges, y compris les outils numériques, peuvent aider à rechercher des synergies entre les procédures de conformité commerciale et la poursuite de la rationalisation des processus aux frontières.