AccueilLa UNELa Tunisie avait soif, désormais elle s'étanche

La Tunisie avait soif, désormais elle s’étanche

L’approvisionnement du marché local  en eau minérale a repris son cours normal après une période de turbulences dues à plusieurs facteurs internes et externes. Quatre problèmes majeurs ont été évoqués concernant la perturbation des opérations d’approvisionnement  entre fin août et septembre 2022, en particulier chez les marques les plus consommées.

Dans une longue interview accordée à Africanmanager, Mongi Diouri, directeur général de l’Office National du Thermalisme et de l’Hydrothérapie a expliqué en détais les raisons de la pénurie ainsi que les solutions pour y remédier.

Une consommation excessive

Selon lui, les fortes chaleurs de l’été ont entraîné une augmentation de la consommation d’eau minérale de 20% par rapport aux années précédentes.

Il a souligné que la consommation quotidienne moyenne depuis la fin du mois de juin dernier et jusqu’au mois de septembre, s’élevait à environ 8 millions de bouteilles.

Par ailleurs, le taux de production en Tunisie était estimé à environ 7,5 millions de bouteilles d’eau minérale par jour, tandis que le taux de consommation journalière pendant 8 mois a été estimé à 6 millions de bouteilles, soit un surplus de production d’environ 1,5 million de bouteilles d’eau minérale par jour.

Le stock de réserve constitué pour l’exploitation durant l’été 2022 était estimé à 50 millions de bouteilles. Toutefois, jusqu’au 31 juillet, seulement 1,9 milliards de bouteilles ont été consommées.

Le directeur général de l’Office national du thermalisme a expliqué que les chiffres enregistrés jusqu’en juillet dernier indiquaient que la saison estivale devait bien se dérouler, mais le taux de consommation journalière a dépassé les attentes.

De plus, des dettes persistantes auprès des producteurs ont été enregistrées à cause des difficultés financières et une crise de liquidité des grandes surfaces, ce qui a perturbé le processus d’approvisionnement. Et c’est tout bonnement que le pourcentage des ventes d’eau minérale dans ces espaces, certes estimé à 25% a augmenté de plus de 20%. % au cours de la période récente.

La surdemande de la saison touristique

Outre les facteurs cités plus haut, la forte consommation durant la saison touristique a été considérable. En effet, selon les chiffres du ministère du Tourisme, plus de 4.000 000 de  touristes sont venus en Tunisie durant la saison estivale, ce qui confirme l’augmentation de la demande en eaux minérales.

En réponse à une question liée aux estimations de consommation depuis le début de l’été, Diouri a admis que de nombreux indicateurs devaient être pris en compte, mais que le souci au niveau des stocks a  été à l’origine de ce désagrément.

La Covid, un problème récurrent

Le secteur de l’eau minérale n’est pas à l’abri des répercussions des changements internationaux et régionaux induits par la pandémie de Covid-19 au cours des deux dernières années, ainsi que la guerre russo-ukrainienne depuis le début de cette année.

Outre le fait que la pandémie de coronavirus a provoqué une augmentation des prix du transport international et des matières premières, la guerre russo-ukrainienne a causé des problèmes liés à la disponibilité de plastique sanitaire utilisé par les unités de mise en bouteille.

S’y ajoutent  les retards  des opérations de transport avec leurs conséquences sur la chaîne de mise en bouteille, et partant  sur le processus  d’approvisionnement.

Une matière première coûteuse

Les prix des matières premières ont augmenté cette année de 26 %, ce qui s’est reflété sur le coût de l’eau en bouteille, qui a grimpé de 13%, et le mécontentement de bon nombre de consommateurs, par conséquent.

Pour expliquer cette augmentation, Diouri a révélé que le coût de la mise en bouteilles  est estimé à 70% du coût total de la bouteille d’eau, et est également soumis à la performance à valeur ajoutée au niveau du transport et de l’approvisionnement.

Dans un contexte connexe, les facteurs naturels provoquent souvent des perturbations de la production et de l’approvisionnement, en raison d’un débit d’eau faible et en baisse dû à des variables selon les saisons et les régions.

Le directeur général  a souligné que malgré les nombreux problèmes au niveau national, la production ne s’est jamais arrêtée et les unités de mise en bouteilles fonctionnent en continu et sans interruption, et que le système de distribution est revenu à son statu quo ante.

Les préparatifs pour l’été 2023

Une stratégie a été mise en place  qui  repose sur un travail participatif et la conclusion de contrats conjoints avec des fournisseurs internationaux de plastique sanitaire.

 Concernant les demandes de création de nouveaux projets dans le secteur de l’eau minérale, le responsable a indiqué que « les demandes d’obtention de nouvelles licences sont nombreuses, mais l’eau embouteillée n’est pas prioritaire au niveau des licences, en plus d’être classée comme industrielle ».

  Il a ajouté que la demande croissante d’eau minérale et en bouteille par les citoyens impose de la considérer comme une substance nécessaire, d’autant plus que la consommation annuelle par habitant est estimée à 247 litres, et que la Tunisie se classe au quatrième rang  mondial dans la consommation d’eau en bouteille.

Contrôle … et qualité de l’eau

En réponse à une question sur la qualité de l’eau, notamment à la lumière de l’apparition de nouveaux signes et de la différence entre l’eau minérale et l’eau de source, Diouri a confirmé que les deux sont soumises au même processus de  contrôle et les mêmes normes de qualité.

L’usine n’obtient la licence qu’après avoir créé un laboratoire privé dans lequel travaillent des techniciens spécialisés et est soumise à la supervision de l’Office national du thermalisme et de l’Autorité de sécurité sanitaire, outre le fait que des unités de production sont requises sur une base mensuelle.

Par ailleurs, des opérations de maintenance du matériel sont effectuées régulièrement et en cas de défaut affectant la sécurité et la qualité du produit, l’activité est arrêtée immédiatement.

Il est à noter que le secteur de l’eau en bouteille en Tunisie a connu un développement important ces dernières années, puisque le nombre d’unités est passé de 10 unités dans les années 90 du siècle dernier à 30 unités actuellement, à raison de 10 unités par décennie.

Selon les chiffres communiqués par l’Office, les unités de mise en bouteilles  des eaux minérales procurent 3 500 emplois et réalisent un chiffre d’affaires de 900 millions de dinars.

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