Le gouvernement tunisien envisage d’émettre sa première obligation islamique, cette année, alors qu’il s’emploie à financer un déficit budgétaire gonflé par la révolution du 14 janvier, a annoncé, mercredi, un banquier arabe de haut rang à Reuters.
« Le gouvernement tunisien envisage d’émettre une obligation islamique souveraine avant la fin de cette année», a déclaré Adnan Ahmed Youssef, directeur général du groupe Al Baraka Banking Group, un conglomérat bancaire islamique, basé à Bahreïn, opérant en Afrique du Nord.
« Ils sont très sérieux à ce sujet et sont actuellement en pourparlers avec les banques. Ce sera le premier sukuk souverain de la Tunisie », a précisé Adnan Ahmed Youssef qui est également président de l’Union des banques arabes, basée à Beyrouth.
Al Baraka Bank possède des succursales en Tunisie et est en consultation avec le gouvernement au sujet de la finance islamique. Le ministère tunisien des Finances n’a pas pu être joint pour une réaction, souligne Reuters.
Avant les soulèvements de l’année dernière, les gouvernements autoritaires avaient limité ou refusé de promouvoir la finance islamique pour des raisons politiques. Dans la foulée des changements de régime, la finance islamique est appelée à gagner en croissance.
L’émission de sukuk pourrait permettre à la Tunisie de viser les milliards de dollars des fonds d’investissement islamiques dans les riches pays du Golfe.
«Je crois que la Tunisie a le potentiel pour devenir la plaque tournante de la finance islamique pour l’Afrique. Il s’agit d’œuvrer en vue de réunir toutes les conditions y afférentes, » a encore dit le banquier Adnan Ahmed Youssef.