Depuis quelques années, la Tunisie fait face à des conditions climatiques difficiles. La production céréalière, mise à mal par des aléas de différents ordres défavorables, a enregistré, en effet, une baisse significative par rapport aux prévisions d’une année normale. Ce qui a poussé le pays à recourir davantage aux importations pour couvrir ses besoins de consommation.
Pour pallier ces besoins accrus, la Tunisie se tourne vers des partenaires internationaux, dont la France et la Russie. Selon l’association céréalière française « Interserial France », l’hexagone prévoit de fournir environ 35% des besoins tunisiens en blé tendre destiné aux minoteries, ainsi que 50% des besoins en orge au cours de la campagne 2023-2024.
La Russie, en tant que pays exportateur de céréales, a également exprimé son engagement envers la Tunisie lors de la visite de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La contribution attendue de la Russie servira à atténuer les défis auxquels la Tunisie est confrontée en matière d’approvisionnement en céréales.
Pour la seule saison 2024, les projections indiquent que la Tunisie devra importer 1,1 million de tonnes de blé tendre, 1,1 million de tonnes de blé dur, 0,8 million de tonne d’orge et 0,85 million de tonnes de grains de maïs pour répondre à ses besoins croissants en céréales. La situation alimentaire en Tunisie reste ainsi un sujet à surveiller de près au cours des prochains mois.
Vers la production de 1, 173 million d’hectares de céréales
La Tunisie prévoit d’emblaver 1,173 million d’hectares pour la saison 2024-2025, en hausse par rapport aux 972 000 hectares de la saison précédente. En 2023-2024, le pays a récolté 6,7 millions de quintaux, malgré une diminution due à des conditions climatiques défavorables.
Mohamed Ali Ben Romdhane, de la Direction générale de la production agricole, a annoncé que la Tunisie a emblavé environ 972 000 hectares, dont 76 000 irrigués, et a subi des pertes sur 450 000 hectares. Le rendement des céréales irriguées a été de 17 quintaux par hectare, malgré une baisse globale de la production.
Pour la prochaine saison, le ministère augmentera les surfaces cultivées et fournira 300 000 quintaux de semences de qualité. 220 000 tonnes d’ammonitrate seront disponibles, avec une importation d’au moins 70 000 tonnes.
Les prix des engrais et des semences seront maintenus, et un budget de 8,383 millions de dinars sera alloué pour soutenir les petits agriculteurs et les coopératives agricoles.
Révision à la baisse à l’échelle mondiale
Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), le Conseil international des céréales (CIC) a révisé à la baisse, à fin avril 2024, les prévisions de production mondiale de céréales, au cours de la saison actuelle, pour la situer au niveau de 2301 millions de tonnes et ce en raison de la sécheresse, qui a touché plusieurs pays producteurs.
L’Onagri a démontré une augmentation de la consommation mondiale de céréales, laquelle s’élèverait à 2 310 millions de tonnes, soit en hausse de 3 millions de tonnes, par rapport aux prévisions précédentes, au vu de l’usage accru de blé et de maïs dans la production de fourrage.
En revanche, l’Observatoire a noté que les prévisions de stocks mondiaux en céréales seront, à leur tour, révisées à la baisse, et ne dépasseront pas les 591 millions de tonnes, soit le niveau le plus bas depuis 9 ans.
Rappelons que la Tunisie couvre environ 70 % de ses besoins totaux en céréales grâce à sa production nationale, mais sa récolte varie d’une année à l’autre en raison de facteurs météorologiques(…).
