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La Tunisie fait son entrée dans le club des pays d’accueil de la « misère du monde » !

Plus de 500.000 personnes ont été déplacées depuis mai 2014 par les violences qui ravagent la Libye, a rapporté jeudi le Croissant rouge libyen. « L’escalade de la violence armée en Libye a chassé de chez elles plus d’un demi-million de personnes entre le 14 mai 2014 et début avril » 2015, selon un nouveau rapport de l’ONG. La capitale Tripoli a reçu le plus important contingent de déplacés, avec plus de 126.000 personnes, tandis que 110.000 ont été enregistrées à Benghazi, la deuxième ville du pays, est-il précisé. Ces chiffres sont les premiers publiés par une source libyenne fiable, mais ne prennent pas en compte les déplacés ayant trouvé refuge chez des proches plutôt que dans des écoles ou des camps, a déclaré un militant local.

Le rapport ne mentionne pas les personnes ayant fui le pays, alors que le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a estimé leur nombre à quelque 100.000 personnes. Mais il est établi que la Tunisie en accueille de bien plus grands flux. Les réfugiés libyens ont dépassé 400 mille personnes en 2011 avant de doubler à cause de la complication de la situation politique en Libye, depuis 2012.

Aujourd’hui, il est difficile d’estimer leur nombre, en l’absence des demandes officielles de statut de réfugiés. Les Libyens installés en Tunisie sont éparpillés dans les centres urbains et ont choisi de s’installer à Tunis et dans d’autres villes du pays ; les moins privilégiés ont tendance à s’établir dans le Sud, entre Gabès et Ras Jedir, selon un rapport établi par la Banque Mondiale (BM).

Selon des données présentées par le ministère du Commerce, la Tunisie a accueilli environ un million de réfugiés, soit 10 % de la population totale.

D’autres sources associatives parlent de 1,8 million de réfugiés, qui ont directement affaibli le niveau de vie Tunisien en pesant lourd sur les caisses de compensation.

La BM a indiqué que les frontières ferment parfois temporairement pour gérer des afflux soudains de population, mais restent dans l’ensemble ouvertes aux Libyens, qui n’ont pas besoin de visa pour se rendre en Tunisie et bénéficient d’une convention signée en 1973 leur permettant théoriquement de travailler, de fonder une entreprise et de jouir d’une certaine liberté de mouvement dans le pays.

Avant l’exacerbation de la crise libyenne en 2014, plus de 25 % des besoins en carburant de la Tunisie, sont satisfaites par la Libye et à des prix subventionnés.

Aujourd’hui, les exportations de pétrole libyen, au mieux intermittentes, ont chuté à 200 000 barils par jour, contre 1,3 million en 2011 ce qui a, in fine, le revenu des réfugiés libyens de Tunisie.

Autre coût à prendre en compte, le retour des 100 000 travailleurs tunisiens en Libye, dont les envois de fonds représentaient 0,6 % du PIB tunisien, pour un total de 276 millions de dollars en 2011, selon des chiffres publiés par la BM.

Les déplacés dans le monde

Onze millions de personnes sont venues grossir les rangs des déplacés au titre de l’année 2014 et 60% d’entre eux vivent dans cinq pays : Irak, Soudan du Sud, Syrie, République démocratique du Congo et Nigeria.

Cela signifie que trente mille personnes ont abandonné leur maison chaque jour. « Il y a deux grandes régions dans le monde, qui sont particulièrement concernées par les personnes déplacées, le Moyen-Orient et l’Afrique du nord d’un côté et l’Afrique sub-saharienne de l’autre », selon l’UNHCR.

Au 31 décembre 2014, les pays comptant le plus de personnes déplacées étaient la Syrie (7,6 millions), la Colombie (6 millions), l’Irak (3,3 millions), le Soudan (3,1 millions) et la République Démocratique du Congo (2,56 millions).

Les irakiens sont les plus touchés par le refuge en dehors de leurs domiciles avec au moins 2,2 millions de personnes supplémentaires ayant quitté leur foyer pour fuir les zones contrôlées par les djihadistes de l’Etat Islamique (EI).

Par ailleurs, au moins 7,6 millions de personnes (soit un million de plus en 2014), sans compter les quatre millions qui ont quitté la Syrie pour trouver refuge ailleurs dans le pays. Ajoutons les Palestiniens déplacés sont les « personnes les plus vulnérables », a précisé Jan Egeland. Le nombre de déplacés en Libye a été multiplié par six, à au moins 400.000.

L’Europe enregistre son entrée dans la liste des pays affectés par le déplacement forcé

Pour la première fois depuis 10 ans, l’Europe a été « le théâtre de déplacements forcés massifs, provoqués par la guerre en Ukraine, qui a poussé 646.500 personnes à fuir leurs foyers en 2014 ». Ce nombre a presque doublé depuis le début 2015 pour atteindre 1,2 million de personnes.

L’Afrique subsaharienne compte 11,4 millions de déplacés dans 22 pays. La campagne de terreur menée par Boko Haram pour instaurer un Etat islamique indépendant dans le Nord-­‐Est du Nigeria a également provoqué de nouveaux mouvements massifs de population. Le groupe armé, dont l’essor et la progression au Nigeria puisent leurs sources dans la pauvreté, les inégalités croissantes et la frustration sociale, est responsable de plus de trois quarts des déplacements, dont le total s’élève à au moins 975 300.

Issam Khemakhem

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