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La Tunisie malade de ses statistiques!

La Tunisie a cumulé de grands retards en matière d’adhésion à l’économie du savoir, que « nous devons rattraper au plus vite », a déclaré, ce lundi 19 septembre, le ministre de l’Economie et de la planification, Samir Saied, en ouvrant les travaux d’un atelier sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement du système statistique tunisien. Pourtant, la Tunisie avait accueilli en 1995 le Sommet Mondial de la Société de l’Information.

Le ministre  a fait état d’un projet d’élaboration d’une stratégie nationale de développement de l’Intelligence Artificielle (IA) sur lequel travaillent les services compétents.

L’économie du savoir, a-t-il dit, constitue une chance pour la Tunisie en vue de devenir une destination de forte dose d’intelligence, d’autant qu’elle dispose d’un grand et riche potentiel d’intelligence faiblement mis à profit. Il a insisté sur la nécessité d’aménager l’environnement adéquat à nos cerveaux pour qu’ils s’épanouissent et créent à leur aise.

Un projet de décret est à l’étude dans ce sens et doit permettre aux startupeurs de bénéficier de 10% des projets administratifs de développement en rapport avec leurs activités.

Le riche potentiel intellectuel de la Tunisie est resté mal exploité, voire marginalisé, comme en témoignent l’exode des cerveaux tunisiens ou encore la longue grève de la faim organisée il y a plus d’une année par les doctorants tunisiens. A cette occasion, certains avaient parlé de braderie de l’intelligence tunisienne.

Aucune réforme depuis 20 ans

S’agissant du système  national de la statistique, et comme l’a noté le ministre, c’est l’interopérabilité entre les diverses administrations qui fait largement défaut. Ce manque d’interopérabilité rejaillit, aussi, négativement sur les usagers  dans ce domaine et autres. Ainsi, on demande au citoyen le même papier deux fois et trois fois  pour remplir des formalités administratives.

Aussi productif soit-il, le système national de la statistique n’a pas évolué au rythme voulu et ambitionné, ont constaté les intervenants à la rencontre, dont la présidente du Conseil national de la statistique, Lamia Zribi.

Aucune réforme sérieuse du système n’a été engagée depuis 1999, de sorte que l’appareil statistique tunisien souffre aujourd’hui d’une insuffisance d’adaptation aux besoins des utilisateurs publics et privés, nationaux et internationaux alors que ces besoins  se sont énormément diversifiés.

Un nouveau cadre juridique de la production des statistiques conçu depuis 2017 attend, encore, d’être adopté.

L’objectif reste toujours  de produire des données fiables, pertinentes, dans un esprit de transparence totale, concernant des thématiques qui ne cessent de s’élargir. De nouveaux thématiques ont vu le jour,  que le système statistique tunisien n’a pas encore intégrés, telles que l’économie verte, l’économie bleue, l’économie circulaire, les questions de l’environnement, les analyses en profondeur des politiques sociales, telle que les statistiques relative à la pauvreté qui doivent comprendre sa répartition selon les régions, l’âge, le genre, les catégories.

Tout ceci requiert la transformation des statistiques de manière à offrir une vision granulaire permettant une évaluation précise des situations propre à aider le lancement de politiques publiques bien  ciblées.

Une inefficacité inexplicable

Le but de la stratégie est de conférer au système statistique tunisien l’efficacité requise qui lui manque encore, malgré la longue expérience tunisienne dans ce domaine.

La Tunisie dispose à cet égard de nombreuses structures et institutions dont le Conseil national de la statistique, l’Institut national de la statistique, et des unités chargées des statistiques dans les ministères et autres organismes.

Aussi, cet atelier de travail de deux jours est appelé à identifier les faiblesses, les forces et les besoins du système national de la statistique, en faisant un diagnostic approfondi de l’appareil tunisien de la statistique. La rencontre doit également permettre de préparer l’élaboration d’un plan d’action triennal et d’un plan de financement en vue de mettre en œuvre efficacement la stratégie nationale de développement de la statistique.

Le PNUD et autres Agences onusiennes apportent un appui technique et financier à ce projet.

S.B.H

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