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La Tunisie sur la trajectoire de la sécurité énergétique « verte » !

La demande énergétique croissante de la Tunisie, l’épuisement des réserves de pétrole et de gaz, l’accès limité aux devises étrangères et la dépendance à l’égard du gaz algérien ont mis à rude épreuve son secteur énergétique et son budget national. Malgré ces défis, la transition énergétique du pays a largement stagné au cours de la dernière décennie. Les  changements dans la gouvernance nationale et les développements géopolitiques ont créé des conditions qui pourraient accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Ils  semblent avoir débloqué certains obstacles de longue date à l’expansion des énergies renouvelables, fait remarquer le think tank Arab Reform Initiative (ARI). Ces changements politiques s’alignent sur les objectifs de neutralité carbone de l’Europe pour 2050 et sur l’escalade de la crise énergétique depuis 2022, qui a incité l’UE à donner la priorité à la sécurité énergétique « verte » et à réduire sa dépendance à l’égard du gaz russe. Ce programme comprend l’importation d’énergie renouvelable, en particulier d’hydrogène vert, depuis l’Afrique du Nord, ce qui positionne la Tunisie comme un acteur potentiellement clé dans ce paysage en évolution.

Des objectifs ambitieux

Dans ce contexte, la Tunisie a fixé des objectifs ambitieux pour sa transition énergétique, visant à augmenter la part des énergies renouvelables à 35 % de son mix énergétique d’ici 2030. Depuis 2021, une première vague de concessions a permis d’approuver 500 MW de projets d’énergies renouvelables. Elle a été suivie par le lancement d’une deuxième phase visant l’installation de 1 700 MW dans le cadre du régime de concession 2024-2027. Dans ce cadre, le ministère de l’Industrie, de l’énergie et des mines, en collaboration avec des acteurs internationaux, envisage de transformer la Tunisie en un « moteur de croissance verte », comme le mentionne la Banque mondiale. Le plan d’action visant à atteindre ces objectifs s’appuie sur des projets à grande échelle, étrangers et menés par le secteur privé, ainsi que sur des investissements dans des initiatives d’hydrogène vert destinées principalement à l’exportation.

Plaidoyer pour des solutions décentralisées

Bien que ces développements aient été présentés comme des « solutions gagnant-gagnant », ils n’ont pas été sans accrocs. Les syndicats et les organisations de la société civile  invoquent des préoccupations relatives à la sécurité de l’emploi et aux impacts socio-économiques. Un appel croissant a été lancé en faveur de voies alternatives de transition énergétique qui donnent la priorité à la souveraineté et à la justice énergétiques, à la participation et à l’appropriation communautaire par le biais de solutions décentralisées.
Toutefois, à ce stade, les voies de la transition énergétique restent confinées à des stratégies, des accords et des protocoles d’accord dont les résultats tangibles sont limités. Cette lacune souligne la nécessité d’une évaluation critique des trajectoires potentielles, en particulier du point de vue socio-économique et de la justice. Dans ce contexte, des questions clés deviennent pertinentes : que signifie la transition juste dans le contexte tunisien ? Qui sont les gagnants et les perdants de cette transition ? Qui en bénéficie et qui est laissé pour compte ? Comment cette transition sera-t-elle financée et qui en supportera les coûts ? Quel rôle, le cas échéant, les OSC peuvent-elles jouer dans l’élaboration de processus et de résultats inclusifs et équitables ? Autant d’interrogations que soulèvent le groupe de réflexion Arab Reform Initiative.

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