AccueilLa UNELe coronavirus a durement touché plus de la moitié des Tunisiens

Le coronavirus a durement touché plus de la moitié des Tunisiens

A bien des égards, l’heure des bilans semble en train de venir pour la pandémie du coronavirus sur les Tunisiens. Plus de 60% de ménages ont été impactés d’une manière ou d’une autre par cette crise sanitaire sans précédent dans les annales du pays depuis presqu’un siècle, selon une «étude menée par l’Institut national de la statistique, en collaboration avec la Banque Mondiale, auprès d’un panel de 1369 ménages représentatif de la population tunisienne.
Le premier résultat qui ressort de l’enquête est la bonne connaissance par les Tunisiens disent avoir des mesures à respecter pour limiter la propagation du virus. La grande majorité des enquêtés ont adopté et respecté les mesures basiques d’hygiène et de distanciation sociale, affirment-ils .
Au niveau de la disponibilité des biens de consommation, la crise sanitaire a eu des répercussions sur l’approvisionnement en certains produits de base, essentiellement la farine et la semoule et dans une moindre mesure les produits sanitaires. Cette pénurie a affecté de manière relativement égale l’ensemble des classes de la population. Toutefois, d’autres denrées alimentaires (pains, pâtes, légumes, fruits), les produits de nettoyage ou encore les produits énergétiques étaient largement disponibles. En revanche, l’accès aux produits sanitaires a été plus difficile pour les personnes ayant un niveau de vie plus modeste. Ces produits étaient presque deux fois plus inaccessibles pour le quintile le plus pauvre que pour le quintile le plus riche de la population.
Cette enquête confirme que le taux de couverture sociale et sa qualité sont moins bons pour les personnes les plus vulnérables économiquement. Cette tranche de la population serait donc a priori plus exposée à l’impact d’une crise sanitaire. Cependant, la difficulté d’accès aux soins dans le cadre du confinement a touché de façon quasi uniforme l’ensemble des catégories de la population. Ceci est principalement dû aux difficultés à se déplacer et à trouver du personnel médical disponible lors du confinement.
2 ménages sur 3 impactés
En outre, l’enquête révèle que près des deux tiers des ménages ont été impactés, sous une forme ou une autre, par le COVID-19, essentiellement par l’augmentation des prix des produits alimentaires et par la perte d’emploi. Ainsi, par exemple, plus d’un tiers des répondants ont déclaré avoir craint de e manquer de nourriture pour des raisons financières. Une crainte plus marquée en milieu rural et pour les ménages ayant un faible niveau de vie. Ces craintes se sont traduites chez une partie de la population par une modification des habitudes alimentaires en réduisant les quantités consommées ou en consommant des aliments peu appréciés en temps normal.
Pour faire face à l’augmentation des prix des produits alimentaires ou pour pallier la perte de leur emploi, les ménages interrogés ont puisé dans leurs économies (plus de 25%), reçu de l’aide ou emprunté de l’argent à des proches (plus de 25%), eu recours à un paiement différé de leurs obligations (environ 15%) ; tandis que certains ont modifié leurs habitudes de consommation alimentaires et non alimentaires.
Sur le plan professionnel, l’activité économique a été fortement réduite pour la grande majorité des travailleurs, et une baisse des revenus a été observée. Ainsi, seulement un tiers des personnes interrogées déclarant exercer une activité professionnelle avant le confinement ont pu poursuivre leur travail. Parmi ceux qui étaient en arrêt d’activité, chez les salariés, seuls 40% ont perçu tout ou une partie de leur salaire. Les unités de production familiales ont également été fortement impactées par la crise.
L’accès à l’assistance médicale
On notera qu’environ un tiers des enquêtés déclarent avoir stocké, par précaution, des biens de consommation courante. Les comportements d’automédication et de recours à la médecine traditionnelle contre le COVID-19 semblent limités au sein de la population. 37 % des personnes interrogées ayant eu besoin d’une assistance médicale n’ont pas pu y accéder. Ce taux monte à près de 50% pour les ménages les plus pauvres. L’absence d’accès aux soins est essentiellement due à la limitation des déplacements à cause du confinement mais également à la difficulté à trouver du personnel médical disponible.
Autre écueil signalé, l’arrêt de travail a touché deux tiers des salariés interrogés. Le télétravail n’a concerné qu’un salarié sur dix parmi ceux qui ont pu poursuivre leur activité professionnelle. Cette capacité à diversifier le mode de travail (par le passage au télétravail) augmente avec le niveau de vie pour atteindre près d’un salarié sur trois pour le quintile le plus riche.
La majeure partie (60%) des salariés en arrêt de travail n’aurait pas perçu de salaire. Cette absence de rémunération touche près de 80% des salariés appartenant aux deux quintiles les plus pauvres et, dans des proportions similaires, ceux travaillant dans l’agriculture et l’industrie (y compris la construction).

Source : INS

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