Il se passe des choses troublantes en Libye, et les informations trop contradictoires qui circulent sur la situation chez le voisin libyen suscitent une réelle inquiétude. Si bien que le chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomaâ, a convoqué, ce vendredi, une réunion sécuritaire, la deuxième en si peu de temps, groupant les ministres de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense ainsi que les commandements de l’appareil sécuritaire. C’est dire que les autorité tunisiennes prennent très au sérieux les événements qui secouent actuellement la Libye , même si les autorités libyennes ont démenti, vendredi, les rumeurs sur un coup d’Etat dans le pays après les déclarations du général Khelifa Haftar qui a annoncé la suspension des activités de la Constituante , du gouvernement et de la Constitution provisoire. Dans une déclaration destinée à la télévision et publiée sur internet, Khelifa Haftar, un des anciens chefs militaires de la rébellion contre Mouammar Kadhafi en 2011, a annoncé une initiative qui le range aux côtés du peuple libyen et qui prévoit la suspension des autorités de transition.
Des rumeurs, qui se sont propagées sur les réseaux sociaux, depuis le 7 février , jour de la fin du mandat du Congrès Général ( Constituante ) , sont devenues insistantes depuis deux jours et font état, à chaque fois, d’un possible coup d’Etat en Libye . Ces informations sont vite démenties. Dans une déclaration à l’AFP , le porte-parole du chef d’état-major de l’armée libyenne , le colonel Ali al-Chikhi, a qualifié , vendredi , les informations sur le coup d’Etat de pur mensonge , soulignant que la situation est sous contrôle et il n’y a aucun mouvement suspect . Le premier ministre Ali Zeidan a qualifié, pour sa part, ces mêmes rumeurs de « ridicules », affirmant que Haftar n’appartient pas à l’institution de l’armée, et qu’il a été mis à la retraite, avant d’ajouter que les institutions de l’Etat fonctionnaient normalement.
Il n’en demeure pas moins que le général Khalifa Hafter qui a dirigé le présumé putsch en Libye, a affirmé, dans une interview téléphonique avec Assabah News, que la majorité des membres du Congrès national général seront jugés pour perpétration d’ « actes immoraux », ajoutant que certains d’entre eux ont fui en Tunisie.
Ila indiqué que « la Libye va inaugurer une nouvelle étape avec une feuille de route, un nouveau gouvernement et un nouveau chef d’Etat en la personne du président du Conseil supérieur de la magistrature.
Ila souligné, en outre, qu’il avait consulté de nombreuses parties politiques au sein des partis et des organisations de la société civile, déclarant qu’il préfère pour l’instant ne pas en révéler l’identité, promettant de le faire ultérieurement.
Interrogé sur les soutien dont il dispose, il a affirmé que les forces armées dans leur totalité lui ont apporté leur appui à l’exception de « ceux qui soutiennent le maintien du Congrès national général ( CNG) et certaines bandes qui ont collaboré avec ce dernier jusqu’au 7 février, date du fin du mandat du CNG, et qui sont les auteurs d’actes immoraux et un groupe d’égarés partisans certains éléments du CNG ».
Le général Hafter a également affirmé que « 90 pour cent des institutions de l’Etat sont sous notre contrôle » et que « nous entamerons la mise en œuvre de la feuille de route, dans les jours qui viennent », précisant qu’il sera le commandant en chef des forces armées et que la période transitoire durera entre six mois et un an, annonçant enfin qu’il n’ ya plus de Congrès national général.
Dans une vidéo mise en ligne plus tôt dans la journée , Khalifa Haftar affirmait que le commandement de l’armée nationale libyenne a adopté une feuille de route de 5 points qui sera annoncée dans les prochains jours, en consultation avec les différentes parties. Il a affirmé que cette initiative prévoit le gel des activités du Congrès général national (CGN, Constituante) ,du gouvernement de transition , de la Constitution provisoire , et la formation d’une Commission présidentielle . Il a rappelé qu’il ne s’agit pas d’un coup d’Etat , parce que l’époque des coups d’Etat est révolue , mais d’une initiative par laquelle il se range aux côtés du peuple libyen . Il a soutenu que l’armée a décidé de réagir non pas pour gouverner mais pour préparer les conditions propices à des élections.
La chaîne Al-Arabiya, qui a été le premier média à parler du coup d’Etat du général Haftar , a rapporté par la suite une déclaration du Chef du Gouvernement Ali Zeidan, dans laquelle il affirme que la situation du pays est » sous contrôle » et que le » gouvernement travaille normalement « . Le Monde.fr rapporte que l’ambassadrice des Etats-Unis a indiqué que les déclarations du général » n’ont aucune substance « .
Originaire de l’Est libyen, Khelifa Haftar était jusqu’aux années 1980 un des chefs de l’armée de Mouammar Kadhafi , mais avait fait défection lors, de la campagne du Tchad en 1985 . Des sources assurent qu’il s’est réfugié aux Etats-Unis et n’est rentré en Libye qu’après le déclenchement de la révolte pour rejoindre la rébellion en 2011.
