AccueilLa UNELe gouvernement enfin formé, mais le plus dur reste à faire!

Le gouvernement enfin formé, mais le plus dur reste à faire!

Bien qu’il s’en soit vigoureusement défendu, le président de la République, Kais Saied , a mis beaucoup de temps pour livrer la copie gouvernementale, composée,  en principe, par la cheffe du gouvernement, Nejla Bouden. Onze semaines, c’est plus que la norme pour la formation d’un gouvernement, plus est, dans un pays en proie à d’énormes problèmes de tous ordres, et sous la pression de fortes contraintes pour s’affranchir de la crise ainsi induite. Mais il est vrai que le chef de l’Etat avait d’autres priorités, et sur lesquelles il s’est étendu encore, ce lundi matin, en prononçant son allocution à la suite de la prestation de serment des membres du nouveau gouvernement, ponctuée de ses désormais habituelles philippiques contre des adversaires qu’il se garde toujours de nommer.

Il n’en demeure pas moins que, pour les Tunisiens, une partie de l’essentiel a été faite  avec la constitution d’un gouvernement dont ils espèrent qu’il se sera déjà attaqué aux très nombreux problèmes laissés en suspens du fait de l’état d’exception mais encore de la relative paralysie dont était frappé le gouvernement de Hichem Mechichi, réduit à compter plus de ministres intérimaires que titulaires.

Ce n’est manifestement pas le cas de leurs successeurs dont beaucoup sont nouveaux sur la scène politique du pays, pour ne  pas avoir appartenu à un parti politique ou joué un rôle important sur l’échiquier politique jusqu’à la date d’aujourd’hui.

C’est que beaucoup d’entre eux sont issus du  monde universitaire, environ la moitié sont des professeurs ou des maîtres de conférences dans des universités, environ un tiers d’entre eux sont des femmes … certains d’entre eux sont des technocrates, ils ont officié comme fonctionnaires au sein des ministères qu’ils dirigent maintenant. Certains sont des avocats, d’autres des magistrats.

Un attelage qui ne comprend que peu d’initiés à la chose publique dans son acception gouvernementale, hormis deux « transfuges », le ministre des Affaires étrangères, Othmane Jerandi, ou celui de l’Education, Fethi Sallouati. 

Toutes compétences confondues, la nouvelle  équipe ministérielle pourra-t-elle relever parfaitement et comme il se doit le défi que leur a assigné le président de la République et  qui a à maints égards les contours d’une mission de sauvetage national ?

Un monumental chantier économique et financier !

D’autant  que la formation de ce gouvernement intervient alors que le pays est  confronté à une crise de la dette imminente, à une inflation galopante et à un chômage généralisé aggravé par la pandémie de coronavirus. Elle intervient aussi  alors que le nouvel Exécutif est tenu de reprendre d’urgence les pourparlers de sauvetage avec le Fonds monétaire international, puis de solliciter les bailleurs de fonds internationaux.

Au demeurant, les diplomates occidentaux avertissent souvent les investisseurs étrangers qu’une scène politique fragmentée et polarisée est l’une des faiblesses de la Tunisie, une source potentielle d’instabilité. Et outre le fait de balayer le parlement précédent, de nommer un nouveau gouvernement et d’appeler à des poursuites judiciaires contres les personnes corrompues, le président de la République n’a pas encore précisé les politiques économiques ou les idées qui permettraient de résoudre les innombrables difficultés du pays, notamment le manque d’investissements et le chômage.

Au cours de la dernière décennie, la monnaie tunisienne a vu sa valeur divisée par deux par rapport au dollar, provoquant la détresse économique d’un pays  très endetté qui dépend des importations de carburant et de machines. Ses réserves financières sont épuisées, ce qui effraie les prêteurs potentiels du secteur privé.

Selon une évaluation de la Banque mondiale, « la marge de manœuvre qui existait pour améliorer les perspectives budgétaires – en réduisant à la fois la masse salariale et le coût des subventions non ciblées – a été réduite par l’aggravation des tensions sociales et politiques ».

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