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Le liège, un trésor national en péril

Aidés par la valeur hautement écologique du matériau qui les compose, en l’occurrence le liège, dans un contexte international hanté par le changement climatique, les produits et accessoires en liège connaissent un véritable renouveau industriel et commercial, ce qui ne peut que réjouir la Tunisie, important producteur et exportateur de liège.

Selon les chiffres de l’ONAGRI (Observatoire national de l’agriculture), la Tunisie a vendu, dans le cadre de ses exportations, près de 36 mille 860 quintaux de liège de reproduction (haut de gamme) en 2020, et réalisé à ce titre des recettes estimées à 7, 544 millions dinars, soit 39% des recettes provenant des produits forestiers.

Le liège est l’écorce de l’arbre appelé « chêne liège » ou encore « suve »». La forêt tunisienne de chêne lièges ou subéraie tunisienne, située au Nord Ouest, dans le gouvernorat de Jendouba, à la région de Ain Draham et Tabarka, en particulier, s’étend sur 92 mille hectares, contre 370 mille hectares pour le Portugal, principal producteur de liège à l’échelle mondiale (50% de la production mondiale), et 50 mille pour la France.

Ainsi, le chêne liège constitue l’essence forestière la plus importante pour l’économie tunisienne. D’autant que les industries à base de liège se sont diversifiées pour mieux répondre à la diversification et à l’augmentation de la demande. Le liège n’est plus confiné à la fabrication des bouchons de bouteilles et des panneaux d’isolation phonique, mais sert, aujourd’hui, à la fabrication de nombreux autres produits et accessoires tels les sacs, les tables, les tissus.

Qualités exceptionnelles

Toutefois, ce qui a fait, de nos jours, la réputation mondiale du liège est sa valeur hautement écologique, conjuguée à d’autres qualités exceptionnelles que seul ce matériau possède.

Les rapports spécialisés disent que le liège est l’un des matériaux les plus importants de notre planète : il est léger, imperméable aux liquides et aux gaz, élastique, compressible et c’est un isolant thermique et acoustique de première catégorie. Il est, en outre, résistant au feu et aux abrasions. De plus, il est totalement biodégradable, durable et recyclable.

La récolte du liège participe à la régénération de l’arbre, mais l’écorçage doit être espacé de quelques années. Aussi, l’industrie du liège permet aux forêts de chêne-liège de prospérer, car il ne s’agit pas d’abattre les arbres, comme dans les industries de bois mais d’enlever leur écorce. Au Portugal, il est interdit d’abattre un chêne liège.

Autre propriété remarquable, le chêne liège possède la particularité d’absorber plus de gaz carbonique (CO2) que n’importe quel autre arbre. Un hectare de chêne lièges est capable de captiver 14 tonnes par an. Les émissions de gaz carbonique dans l’atmosphère, sous l’effet de l’action humaine, sont présentées comme étant à l’origine du réchauffement anormal du climat de la terre et des changements climatique.

Or, même travaillé, le liège continue à retenir le gaz carbonique. Un bouchon en liège retient environ 6 grammes. Une tonne de liège produite signifie 14 tonnes de CO2 piégées.

Aussi, acheter un produit ou un accessoire en liège contribue à limiter le réchauffement climatique, soulignent certaines études.

Cellule de crise

Ce trésor national qu’est le chêne liège avec son produit, le liège, est, aujourd’hui, en péril. Au mois d’octobre dernier, la direction générale des forêts a lancé un cri d’alarme concernant le dépérissement de la forêt tunisienne de chêne lièges et des autres forêts comme celle de pin d’Alep de Kasserine, qui produit le pignon appelé « zgougou » par les tunisiens.

La subéraie de Jendouba et les autres forêts font partie du domaine de l’Etat et leur exploitation est assurée par la Régie d’exploitations forestières.

D’après la direction générale des forêts, plusieurs facteurs sont à l’origine de ce dépérissement de la subéraie tunisienne, dont la sécheresse, la hausse des températures et le pâturage excessif. Ces facteurs ont favorisé l’apparition de ravageurs, de champignons et de maladies comme la maladie de charbon.

Des mesures de protection ont été prises dont l’interdiction du pâturage, outre la constitution d’une cellule de crise présidée par le ministre de l’agriculture en vue d’assurer le suivi de la situation des forêts tunisiennes.

Un musée national du liège a été, récemment, créé à Tabarka , dont l’une des missions est le développement des recherches scientifiques sur cet arbre.

S.B.H

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