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Le lourd fardeau de la compensation des carburants

Les combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) sont la matière première de l’industrie chimique et la source d’énergie la plus utilisée dans le monde : ils fournissent plus de 80% de l’énergie exploitée, loin devant l’énergie nucléaire et les autres formes d’énergie (hydraulique, éolienne, solaire…).

Dans une étude portant sur la compensation des carburants en Tunisie et dans la région de Moyen-Orient & Afrique du Nord,  l’IACE relève  qu’à l’échelle mondiale, les pays de la région MENA qui dépendent des importations nettes d’énergie sont confrontés à des défis importants car ils sont fortement  tributaires de sources externes de combustibles fossiles pour répondre à leurs besoins énergétiques. La stabilité de l’approvisionnement énergétique des pays importateurs nets d’énergie de la région MENA est soumise à des conflits et à des politiques internes et externes. Ces facteurs influent sur l’insécurité énergétique et rendent ces pays vulnérables aux ruptures d’approvisionnement énergétique.

Pour relever ces défis, les importateurs d’énergie ont pris des mesures en vue d’une économie durable et autonome pour parvenir à l’indépendance énergétique. Plusieurs pays accordent des subventions aux carburants à leurs citoyens. Ces subventions visent généralement à promouvoir le développement économique, mais elles peuvent aussi contribuer à des déséquilibres budgétaires et fausser les incitations du marché.

Ces pays dépendent fortement des importations d’énergie pour répondre à leurs besoins énergétiques, cette dépendance à l’égard des importations d’énergie peut représenter un fardeau important pour leurs économies, car ils doivent payer ces importations en devises, ce qui peut peser sur leur balance des paiements.

La Tunisie fortement dépendante de l’importation

Historiquement, les subventions aux carburants ont été une politique importante et un mécanisme de protection sociale en Tunisie, depuis 1970.

Le gouvernement a toujours subventionné l’essence, le diesel et le gaz de pétrole liquéfié (GPL), qui sont largement utilisés dans les transports, le chauffage, et le gaz naturel pour la production d’électricité.

Par conséquent, souligne l’IACE, la Tunisie est fortement dépendante des importations d’énergie, car la production intérieure d’énergie du pays est limitée. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’approvisionnement total en énergie primaire de la Tunisie en 2019 était de 5,5 millions de tonnes équivalent pétrole. Sur ce montant, 3,7 Mtep (67 %) provenaient des importations, tandis que 1,8 Mtep (33 %) provenait de la production nationale. En 2021, la Tunisie a importé du gaz naturel d’Algérie à hauteur de 45% pour répondre à sa demande de production d’électricité, ce qui est inférieur à celui de l’année précédente qui était de 57%. En outre, la production locale de gaz provient à la fois de concessions gérées par la Société tunisienne des activités pétrolières (ETAP) et de sociétés étrangères.

D’autres pays de la région MENA sont dans la même situation que la Tunisie, d’abord la Jordanie qui a une longue histoire de subventions énergétiques pour les citoyens, ce qui est un objectif politique principal du gouvernement depuis plusieurs décennies. La Jordanie subventionne traditionnellement des produits pétroliers tels que l’essence, le diesel et le gaz de pétrole liquéfié.

Selon les données du FMI, la Jordanie a dépensé 2,3 milliards de dollars en subventions énergétiques en 2022, soit 5,1% du PIB.

C’est également  le cas de l »Egypte qui a également une longue histoire de subventions énergétiques pour les citoyens. Ces subventions existent depuis les années 1950 et ont joué un rôle essentiel dans le maintien de prix de l’énergie raisonnables pour la majeure partie de la population.

En 2019 par exemple, la consommation d’énergie primaire de l’Égypte était d’environ 111 millions de tonnes équivalent pétrole, le pétrole et le gaz représentant environ 96% de l’approvisionnement total en énergie primaire du pays. Au cours de la même année, l’Égypte a importé en moyenne 635 000 barils de pétrole brut et de produits pétroliers par jour. Par conséquent, le gouvernement a dépensé plus de 115 milliards de dollars en subventions énergétiques en 2021, ce qui représente 29,1% du PIB et le PIB en dollars valait 404,14 milliards de dollars (Banque mondiale). Les subventions à l’énergie ont été portées à 122,5 milliards de dollars en 2022, ce qui représente 29,1 % du PIB.

Maroc : la compensation au service de la croissance

 Le Maroc a une longue histoire de subventions énergétiques, en particulier pour les combustibles fossiles comme l’essence, le diesel et le gaz butane. Le gouvernement marocain a utilisé des subventions énergétiques pour soutenir les objectifs de croissance et de bien-être social du pays. Par conséquent, les subventions énergétiques sont restées une pression considérable sur le budget du gouvernement marocain, jusqu’en 2014, lorsque le gouvernement a lancé un vaste programme de réforme visant à réduire les subventions aux combustibles fossiles.

La consommation finale totale d’énergie du Maroc en 2019 était de 22,2 millions de tonnes équivalent pétrole, soit une augmentation de 4,4% par rapport à l’année précédente. Comme l’indique l’AIE, le pétrole représentait 47% de la consommation totale d’énergie au Maroc en 2019, suivi du charbon (29%), du gaz (13%) et des énergies renouvelables (11%).

Pour ce qui est enfin du Liban, le gouvernement a historiquement largement subventionné le coût de l’énergie, y compris l’essence, le diesel, l’électricité et le gaz de cuisine.

Il compense l’essence, le diesel et le GPL. Une part importante, évaluée à environ 40 % des dépenses publiques totales, est consacrée aux subventions à l’électricité. Cela a causé des pertes à Electricité du Liban (EDL) et a contribué à la crise financière de l’entreprise.

Le coût des subventions est estimé à 17% du PIB du pays et est évalué à 9,3 milliards de dollars en 2019, mais ce pourcentage a été réduit en 2021 à 8,2% du PIB et 5,6 milliards de dollars du budget de l’État (données du FMI).

En conclusion, la Tunisie, la Jordanie, le Maroc, l’Égypte et le Liban sont tous fortement tributaires des importations d’énergie pour répondre à leurs besoins énergétiques nationaux; ils importent plus de 80% de leur énergie (Agence internationale de l’énergie), et les principales sources d’énergie importées pour ces pays sont le pétrole brut, les produits pétroliers et le gaz naturel, avec quelques variations selon le mix énergétique de chaque pays.

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