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Le ministère de l’intérieur a-t-il baissé les bras devant le piétinement des attributs et de l’invulnérabilité des institutions de l’Etat ?

Le peuple des manifestants-émeutiers et de ceux qui se sont brusquement transformés en inquisiteurs de la Révolution continue impunément de semer la terreur dans les entreprises publiques, où désormais personne n’est à l’abri d’une horde d’éléments réclamant : « Qu’il dégage».

Nous avions lancé hier un cri contre le lynchage en public des responsables et des chefs d’entreprise. Le gouvernement, ministre de l’Intérieur compris, ne semblent pour l’instant prêter aucune attention à ces dérives dangereuses de la population qu’on laisse faire ce qu’elle veut, à qui elle veut et lorsqu’elle le décide.

Jeudi, c’était le tour du Secrétaire d’Etat en charge de la fiscalité, du PDG de la Banque Nationale Agricole, du PDG de Tunisie Télécom, du siège du RCD et même, nous dit-on, du Gouverneur de Siliana. Avant, c’était le PDG de la CNSS, presque attaqué dans ses propres bureaux. Même le nouveau Secrétaire d’Etat au sport aurait été empêché de prendre ses fonctions, alors que le ministre aurait été obligé de quitter son bureau par la petite porte du ministère de la jeunesse. Quand s’arrêtera cette vague ? A qui le tour demain ? 

Ahmed Friaa attendra-t-il qu’on attaque un autre ministre, un autre gouverneur ou une entreprise privée et que le mal soit plus grand pour appliquer la loi, celle régissant les attroupements et les manifestations ? Cette dernière n’est-elle applicable qu’aux Partis politiques et aux Associations et ne l’est plus pour le peuple à qui, au contraire, on laisse TOUT faire, parce que c’est «lui» qui a fait la Révolution ?

Devant le Secrétariat d’Etat à la fiscalité, il n’y avait même pas un cordon de police pour protéger  l’intégrité physique des responsables qui y exerçaient, et les quelques policiers qui étaient présents se contentaient de régler la circulation devant le siège où se cachait Moncef Bouden ?
Où était la police pour garder les locaux de Tunisie Télécom et pour préserver les attributs et l’invulnérabilité des institutions de l’Etat ?
Devant la Maison du RCD, la police aurait même reçu ordre de reculer !
Où va ainsi la Tunisie, dans ce nouveau Far West qu’elle est devenue ?
Où sont les Partis politiques tunisiens pour appeler leurs bases à la retenue et au respect des lois et des institutions. Un manque dont ils avaient pourtant, sous l’ancien régime de Ben Ali, éprouvé le mal. Un respect qu’ils appelaient pourtant aussi de tous leurs vœux ?

Où est le syndicat ouvrier, l’UGTT, pour retenir ses troupes et les astreindre  aussi au respect des lois et  des institutions ? Pourquoi laisse-t-on l’UGTT faire la police et se transformer en garde-documents, sous le prétexte de sauvegarder les documents accusateurs d’une éventuelle destruction ?

Il est en effet un fait que les deux derniers mouvements au moins, à la BNA comme chez Tunisie Télécom, ont été menés par les syndicalistes et par la base syndicale de ces deux entreprises et qui avaient tenté presque de prendre possession des lieux, n’eussent-été  la vigilance, le tact et la diplomatie des dirigeants des deux entreprises qui avaient su calmer le jeu.
Tout le monde, politiciens, syndicalistes, policiers et administration semblent être, dans cette Tunisie de l’après Ben Ali, aux abonnés absents, tel Néron contemplant les cendres de Rome !

Il est pourtant URGENT que le gouvernement tunisien, même transitoire, fasse régner l’ordre, pierre angulaire  de toute paix sociale, cette dernière étant le fondement de tout progrès. Sans ordre et  paix sociale, point d’investissement et point d’emplois.

Il serait tout aussi URGENT que syndicat et Partis politiques fassent le compte des emplois perdus en 5 ou 6 jours de dérapages sociaux et économiques et se rappellent  que la Révolte avait explosé en Tunisie pour manque d’emplois, que Ben Ali avait été «dégagé » car il n’avait pas su et pu offrir plus d’emplois. Si les actuels dirigeants tunisiens laissent faire, c’est eux aussi qui seront dégagés !

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