Se voulant « plus cohérent, donc plus efficace », le nouveau parlement tunisien serait fortement tenté de s’engager sérieusement dans la voie de réclamer la révision « des conventions économiques et commerciales injustes » conclues avec les partenaires étrangers.
L’idée n’est pas nouvelle, car, déjà, sous des gouvernements précédents, des voix avaient demandé la suspension des échanges avec la Turquie, lorsqu’il a été constaté que malgré le volume important des exportations turques sur le marché tunisien, ce pays n’importait pratiquement rien de la Tunisie. Des mesures administratives dans ce sens avaient même été prises.
Le nouveau système national de pensée est très favorable à un tel redéploiement, autant que le contexte et le discours prévalant actuellement sur la scène internationale.
Les Etats-Unis et les pays européens, plus spécialement, sont passés maîtres, ces derniers temps, dans la pratique unilatérale de telles révisions, mais, d’un tout autre point de vue qui les rend analogues à des reniements à des fins de sanctions, différents des demandes légitimes d’équilibration « passionnant » les parlementaires tunisiens, abstraction faite de leurs chances de succès.
Selon des rapports de presse, de nombreux nouveaux députés auraient appelé à la constitution de commissions et groupes de travail « défensifs » ayant pour tâche d’évaluer l’ensemble des conventions signées par la Tunisie avec ses différents partenaires pour prendre les décisions nécessaires qui s’imposent à leur sujet, en fonction de leur conformité aux intérêts de la Tunisie.
Dans ce contexte, le journal Alchourouk du mercredi 22 mars a attribué au porte- parole du mouvement du 25 juillet, Mahmoud Ben Mabrouk, des déclarations selon lesquelles une résolution serait adoptée en vue de la présentation d’un texte de loi stipulant l’annulation des « conventions jugées injustes » conclues avec la Turquie et la France et ayant éreinté l’économie tunisienne.
Le même journal a signalé que le président du bureau politique dudit mouvement, Abderrazak Khlouli, aurait confirmé que le groupe parlementaire de ce mouvement compte proposer à la nouvelle Assemblée des Représentants du Peuple, la révision des « conventions injustes ».
Equilibre des forces
Cependant, l’activiste politique Abdelwahed Yahyaoui estime qu’une telle démarche est difficile et relèverait du populisme, car, a-t-il noté, les conventions entre Etats sont conclues pour servir les intérêts réciproques des parties signataires, en fonction de l’équilibre des forces en présence, de sorte que leur révision traduit un changement de ces intérêts et de l’équilibre des forces qui les sous-tend, ce qui reste à vérifier.
Aussi, vouloir les réviser comme le suggèrent des nouveaux députés serait sujet à aléas au vu du contexte difficile prévalant actuellement et de la dépendance accrue envers l’étranger au plan économique et financier.
Pour cet activiste, il s’agit davantage d’une démonstration de force fictive et de slogans animés par le sentiment d’infériorité, au lieu de rechercher plutôt cette force à travers la mise en œuvre d’un véritable projet national mobilisateur.
Il ne l’a pas dit, mais la démarche ressemblerait aux célèbres combats ridicules de Don Quichotte de la Manche, sauf que les adversaires ici sont réels, puissants et n’hésiteront pas à réagir.
Toutefois, analystes et commentateurs jugent « opportune » une évaluation des accords de partenariat pour une nouvelle appréciation à la lumière de leur rentabilité pour la Tunisie, estimant que l’occasion est aujourd’hui propice pour entreprendre cette évaluation, à l’écart des considérations idéologiques.
Mais étant partie des politiques publiques, il reviendrait plutôt au président de la République et au gouvernement de décider de pareilles initiatives.
Pour ces analystes, placée dans le cadre de la normalisation du paysage institutionnel, la mise en place du nouveau parlement devrait être un atout pour redresser l’image déformée que véhicule, actuellement, sur la Tunisie, une bonne partie de l’opinion internationale.
Dans ces circonstances, beaucoup sont d’avis que la société civile, la composante la moins vulnérable aujourd’hui, en Tunisie, pourrait, très bien, assurer la défense morale des intérêts nationaux, à condition de lui aménager les conditions propices à l’accomplissement de cette tâche.
S.B.H
Il est nécessaire que le nouveau parlement regarde les conventions de partenariat avec les pays étrangers, identifie le déficit en matière d’échange, son origine, les décisions signées e rectifie le tir en tenant compte des intérêts de la Tunisie et des résidents tunisiens à l’étranger dans chaque pays d’accueil. Les échanges avec la Turquie pose un grand problème en matière de textile dont la concurrence est rude ce qui a entrainé des faillites des entreprises tunisiens de textile surtout les articles qui inondent le marché parallèle.